La marche Saint-Ghislain à Fraire 1848 Une potale de pierre de 1,70 m avec niche fermée par un grillage en fer forgé est érigée par Louis Mathieu en l'honneur de saint Ghislain en même temps qu'est planté le tilleul qui l'ombrage, ceci en accomplissement d'un vu fait à l'occasion d'un accouchement difficile de son épouse, à l'issue heureuse. A l'intérieur, sur un socle de fonte avec l'inscription en relief "St Ghislain", une statue du saint, qui plus tard sera retrouvée décapitée (1960 ?), en fonte également. 1890 François Flandre, beau-fils de Louis Mathieu, en remerciement de la guérison d'un enfant, décide de construire la chapelle actuelle, au dos de laquelle est fixée l'ancienne potale, dont le saint sera volé dans les années 1970. Le village coopéra aux frais de construction et les matériaux furent charriés par François Flandre et d'autres fermiers. L'intérieur de la nouvelle chapelle et l'histoire de saint Ghislain ont été peints par Alexis Leclef, arrière-grand-père d'Amour Matagne, ancien boulanger à Fraire. L'intérieur de la chapelle, et plus particulièrement l'autel, ont été remis à neuf en 2010. Le texte peint a été remplacé par un texte imprimé, à cause de la rouille qui rongeait le support métallique. 10-7-1904 A l'initiative de l'abbé Joseph Durvaux, curé de la paroisse, une marche militaire est mise sur pied pour accompagner la procession existante (depuis 1848 ou 1890 ?) en l'honneur de Saint-Ghislain, invoqué pour les naissances heureuses et la protection des jeunes enfants. D'après des écrits de l'époque, on venait de loin en pèlerinage à Saint-Ghislain à Fraire pour protéger les enfants. La marche Saint-Ghislain a été recréée sur le modèle de celles des localités voisines, comme celle de Walcourt, la plus ancienne historiquement connue, qui daterait du XVIe siècle ; celle de Laneffe, qui commença en 1638 ; celle de Gerpinnes, du milieu du XVIIIe, celle de Morialmé, remise sur pied en 1854 après un voeu à saint Pierre du curé de l'époque si la malaria qui sévissait alors disparaissait... Ajoutons que, déjà bien avant cette époque, les hommes de Fraire formaient une compagnie qui partait chaque année marcher avec Walcourt à la Trinité (comme Daussois le fait encore actuellement) et avec Florennes, à partir de 1825, où saint Pierre était invoqué contre la fièvre des marais, qui touchait souvent les ouvriers des minières (Florinas I, p. 8). Après remise sur pied de la marche de Morialmé en 1854, la compagnie de Fraire s'y rendit chaque année au lieu de Florennes. La compagnie de Fraire partait à pied, tout armée et tambour battant, rejoindre la marche qu'elle accompagnait, mais en passant obligatoirement par l'antique chapelle Saint-Pierre de la Botte pour une première décharge. Elle empruntait ensuite la très ancienne route Florennes-La Botte-Fairoul-Walcourt dans un sens ou dans l'autre suivant sa destination. 1904 est également l'année du 50e anniversaire de la marche Saint-Pierre de Morialmé ; la compagnie de Fraire y participe, ainsi que d'autres compagnies venues des localités avoisinantes. 1-7-1905 Le Conseil communal vote un subside de 70 F à chaque compagnie étrangère qui participe à la marche Saint-Ghislain : deux compagnies à Morialmé et une à Walcourt. 1908 Mgr Heylen, évêque de Namur, tente par une ordonnance de faire supprimer les marches militaires accompagnant les processions, et plus particulièrement celle de Fraire, dont il juge l'esprit trop peu religieux et trop indiscipliné. 22-6-1911 Le Conseil communal vote un subside de 50 F à chaque compagnie et de 25 F à chaque société de musique participant à la marche Saint-Ghislain. 9-7-1911 La marche Saint-Ghislain est l'objet de certains événements politiques. Déjà vers 1907, sur le nouveau drapeau, les collecteurs avaient fait broder les images de saint Remy, patron de la paroisse, de saint Ghislain, patron de la marche, et de sainte Barbe, patronne des mineurs (Fraire étant un village de mines de fer). Le Conseil communal de l'époque, plutôt anticlérical, conduit par son maïeur faisant fonction, l'échevin Jean-François Ponslet, n'admit pas la décoration de ce drapeau. Il en fit ôter les images des saints patrons de la commune et les fit remplacer par un lion. Les catholiques ripostèrent par la Chanson du lion, signée A.GIOPHILE et intitulée El noû drapia d'Fraire. Certains soldats auraient aussi porté une rondelle « A bas les couvents » sur la crosse de leur fusil. A la suite de ces malencontreux événements qui se sont reproduits plusieurs années, la procession Saint-Ghislain fut finalement supprimée en 1911, et pour longtemps (24 ans). Malgré la suppression de la procession, il semblerait, d'après certains documents de la fanfare "L'Union", que la Marche ait encore eu lieu : peut-être en 1912, sûrement en 1913 et 1914. En août de cette année commençait la Première Guerre mondiale, qui donna bien d'autres soucis à tous. 1923 Des nostalgiques de l'ancienne marche, supprimée avant la guerre, décident de la remettre sur pied. N'obtenant pas l'assentiment de l'abbé Léon Toussaint, curé de la paroisse, une soixantaine de marcheurs firent le tour Saint-Ghislain sans participation du clergé. Dans les officiers, relevons le nom d'Aimé Warichet, décédé en 1979, et qui après la guerre 1940-1945, marcha certaines années comme adjudant dans la marche remise sur pied. Toujours d'après des documents de la fanfare "L'Union", une marche Saint-Ghislain sans procession aurait encore eu lieu en 1926 et en 1928, mais nous ne savons pas exactement sous quelle forme. 15-9-1935 L'abbé Léon Toussaint décide de remettre sur pied la procession Saint-Ghislain, qui aura lieu chaque année, mais sans participation de marcheurs. Il semble certain que la fanfare (à l'époque, il s'agissait de la fanfare catholique, récemment créée) ait toujours continué à accompagner la procession, comme elle accompagnait toujours les autres processions de l'année : fête-Dieu, Rogations de Saint-Marc, etc. 1936 Achat par la Fabrique d'église d'une statue et d'un reliquaire de Saint-Ghislain qui seront tous deux portés lors de la procession de Saint-Ghislain. Le reliquaire contient des restes du saint, donnés par les religieuses de la ville de Saint-Ghislain, près de Mons. Puis survint la Deuxième Guerre mondiale 1940-1945 avec ses exodes et ses prisonniers. 28-7-1946 A la demande de commerçants (Pierre Van Hoecke et Abel Dewitte entre autres) au curé de Fraire, faisant valoir la concorde du village, la marche militaire accompagne de nouveau et définitivement la procession de Saint-Ghislain. Curé de l'époque : l'abbé Evrard, passionné d'histoire et rédacteur de l'ouvrage Fraire-la-grande et Fairoul. Pour rétablir la religiosité de la marche, une effigie de saint Ghislain peinte par Alfred Matagne sera fixée sur le haut du drapeau au lion litigieux qui signale la compagnie. A partir de l'année suivante, la fête de Saint-Ghislain sera fixée au troisième dimanche de juillet. 17-7-1949 Décision d'ériger une potale en briques en l'honneur de saint Remy place de la Maroquette, sur un terrain offert par Léon Colonval, pour justifier la pause de la Marche à cet endroit vers 16 h. Mais cette chapelle aurait seulement été élevée en 1955 (?) Depuis 1950 jusqu'en 1968 : Le lundi de la Marche, les compagnies se rendirent à la chapelle Saint-Pierre à la Botte. 1952 Création de la Confrérie de Saint-Ghislain,
pour laquelle est célébrée une messe le troisième
dimanche de chaque mois. Le mambour, qui recueille les adhésions
à la confrérie et perçoit les cotisations, accompagne
à cheval la statue lors de la Marche depuis la
fin des années 1950, le mambour n'est plus vêtu en marcheur
ni à cheval ; il a été remplacé par
un ou plusieurs majors à cheval, étrangers à la
Confrérie, et qui se placent derrière la batterie ou la
musique au lieu d'être près de la statue. Le premier
mambour fut René Bayet, oncle de Xavier Hubert. Le prévôt
(chargé de la collecte dominicale) était Léon Carly.
Celui-ci lui succéda comme mambour en 1957, et Albert Matagne
devint prévôt. 1954 Agé de 78 ans, Xavier Charlier (grand-père de Xavier Hubert, adjudant des années 70-80), grenadier, reçoit une médaille pour ses cinquante années de participation à la Marche Saint-Ghislain. Il marchait encore en 1957 (à 81 ans) ! Dans ces années 1950, nous relevons entre autres comme tambours-majors : Zéphyrin Fourny, Albert Matagne, Arthur Van Hoecke - comme adjudants : Aimé Warichet, Roger Bauthière - picots (sergents sapeurs) : Albert Matagne, Albert Mathieu, Marcel Blavier - porte-drapeau : Albert Mathieu , Georges Blavier, Alphonse Neuytiens - officier des voltigeurs : Alphonse Neuytiens - capitaine des grenadiers : Maurice Gilmaire - cantinières : Yolande Matagne, Mme Georges Blavier (à l'époque, on ne tolérait qu'une seule cantinière pour toute la marche). 1957 Fin janvier, une saynète d'une fête du Patro représente la marche Saint-Ghislain. Dans les rôles principaux : Michel Donnet : major à cheval (en carton), Jean-Claude Blavier : tambour-major, Robert Matagne : adjudant, Daniel Revers : sergent sapeur, Pol Dewitte : capitaine des grenadiers, Jean-Claude Hallet : le curé, Noël Debiemme, etc. De cette représentation est née l'été suivant (de cette même année 1957) la compagnie des Petits Marcheurs, une des premières de notre région de marches, qui comprenait cette année-là 62 enfants, sous l'instigation et l'organisation de M. Charles De Mulder, président du patro. (Photo de Michel Donnet, premier major.) 1960 • Création de l'"Association des Marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse", en laquelle tous fondent beaucoup d'espoirs. Trop, peut-être. Octobre 1961 Inauguration de la chapelle Notre-Dame de Banneux, construite par des volontaires, en remplacement de la potale Saint-Remy en briques, peu jolie. Une délégation de Frairois (deux autocars + des voitures) se rend à Banneux avec M. l'abbé Henrotin, curé de l'époque, pour prendre livraison de la statue qui ornera cette chapelle. Rentrée à Fraire, la semaine suivante, la statue a fait le tour de la commune, escortée d'une compagnie de marcheurs formée comme pour la Saint-Ghislain, et ce jusqu'à la place de la Maroquette, accompagnée de la fanfare l'Union. 1963 Grâce à la pression de quelques jeunes (Amour Matagne, Louis Croisez, etc.), la fanfare royale l'Union prend un nouveau départ, toujours sous la direction de son chef Arthur Flandre, en faisant sa première sortie lors des fêtes du Raclos. Ce lundi 21 octobre 1963, le passage des places de la Marche a eu lieu
au rez-de-chaussée de l'ancienne salle communale, place de l'Eglise,
à 16 h. Le corps d'office s'établit comme suit : 1964 La mise à quatre bandes à Fraire de la grand-route Charleroi-Philippeville oblige la destruction de la chapelle dite du « Bon Dieu du Blond », calvaire se trouvant près des pompes du garage Mattozza, au carrefour avec la rue des Sarrasins ; ce qui a pour résultat la suppression d'une décharge de la Marche, précédant et annonçant la rentrée. Ce déplacement de la grand-route aura tout de même un effet bénéfique sur le déroulement de la Marche elle-même : la rentrée ne bloquera plus pendant près d'une heure le trafic de plus en plus important des véhicules de l'axe Charleroi-Philippeville, comme elle le faisait jusque-là, créant parfois des incidents malencontreux : décharges d'armes vers les bus ou les voitures qui tentaient de passer malgré tout, etc. C'est vers cette époque que, un peu partout dans l'Entre-Sambre-et-Meuse, un esprit de "napoléonisation" des marches commence réellement à se faire jour. Cet état d'esprit a vraisemblablement deux causes : 1. l'attirance pour la beauté et le clinquant des costumes dits Premier Empire, c'est-à-dire de l'armée française (dont les soldats belges faisaient partie) d'époque napoléonienne, ce qui peut être compréhensible vu l'état de délabrement des costumes de marcheurs à la fin des années 1950 2. la méconnaissance par les jeunes du costume militaire belge de la fin du XIXe siècle, appelé à tort Deuxième Empire, resté quoique légèrement transformé en raison de l'esprit religieux de la fête (tablier de toile orné pour les sapeurs, suppression des guêtrons et de la plupart des havresacs) le costume réglementaire des marcheurs dans toute la région (Daussois, Thy-le-Baudhuin, Gerpinnes, Morialmé, Laneffe, Saint-Aubin...). C'est également dans ces années qu'on vit fleurir un peu dans toute l'Entre-Sambre-et-Meuse des tribunes pour permettre aux autorités communales d'applaudir la rentrée de la marche : curieuse distorsion, mais qui a généralement fini par disparaître au bout de quelques années. Résultat : les marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse deviennent de plus en plus une attraction touristique, ce qu'elles n'étaient pas ou très peu auparavant : les habitants du village marchaient pour accompagner la procession, et personne ne les regardait. Dans ces années 1950-1960, les marcheurs de la région plaisantaient même sur les costumes chamarrés et cosmopolites utilisés dans le cortège de la Madeleine, à Jumet, qui, à cause de ses uniformes de toutes époques et de tous pays, n'était pas du tout considérée comme une marche de l'Entre-Sambre-et-Meuse, mais presque comme un cortège carnavalesque ! Vers 1963 La marche Saint-Ghislain était à cette époque peu considérée, à cause de son manque de discipline et de son petit nombre de marcheurs (une centaine). Quelques années après la création de la compagnie des Petits Marcheurs, les officiers de celle-ci ayant grandi décidèrent de reprendre tous les rôles de la Marche principale, qui étaient toujours mis aux enchères. Le fait d'avoir des officiers fixes qui avaient la responsabilité de leur peloton permit à la Marche de prospérer : en deux ans, le nombre de marcheurs avait doublé. Et la progression continua les années suivantes. En 1966, Xavier Hubert prit la direction de la Marche en tant qu'adjudant. On peut dire que les années soixante et septante furent de bonnes années pour la Saint-Ghislain. Vers 1967 Profitant du va-et-vient des travaux de mise à quatre bandes de la grand-route toute proche, des gens bien intentionnés d'Yves-Gomezée vident la chapelle Saint-Pierre de La Botte de toutes les statues (très anciennes) qu'elle contenait afin de les conserver chez eux en bon état. Depuis lors, les statues n'ayant pas été remplacées et une partie de la chapelle s'étant écroulée vers 2002 (écrasée par la chute d'un des tilleuls qui la "protégeaient"), la Marche ne se rend plus à La Botte le lundi de Saint-Ghislain, même après la remise en état de la chapelle par sa propriétaire en 2016. 1967
La compagnie des "Petits Marcheurs" offre à l'église
de Fraire, à l'époque sous le pastorat de M. l'abbé
Thiry, une nouvelle statue de saint Ghislain en bois, de 82 cm
de haut, œuvre du sculpteur Jean Willame (1932-2014), de Floriffoux, élève
de l'école d'art de Maredsous. Cette sculpture remplacera la
statue en plâtre de 1936, qui
était sortie en procession jusque-là. Les têtes
d'enfants aux pieds du saint rappellent que Saint-Ghislain est le protecteur
privilégié des enfants, quoique cet élément
ne fasse pas partie de l'iconographie traditionnelle de saint Ghislain,
mais rappelle plutôt celle de saint Nicolas. (Renseignements
tirés de "La marche Saint-Ghislain à Fraire",
par Jean-Marie CAUCHIES - 1978.) 1970 Composition des corps d'office. Petits Marcheurs : Adjudant : Pierre Fontenelle ; sergent sapeur : Bernard Lizée ; tambour-major : Eric Debiemme ; officier porte-drapeau : Jean-Louis Robert ; capitaine des grenadiers : Léon Colin ; capitaine des voltigeurs : Claude Froment ; cantinière : Maryse Evrard. Compagnie des hommes : Adjudant : Xavier Hubert ; sergent sapeur : René Hubert ; tambour-major : Noël Debiemme ; officier porte-drapeau : Albert Mathieu ; capitaine des grenadiers : Jacques Matagne ; major : Michel Donnet ; officier du Premier Empire : Dany Revers ; officier de la dernière guérite : Pol Dewitte ; cantinière : Rose-Marie Revers. 1972 Composition des corps d'office. Grande Marche : Michel Donnet, major; Jacques Matagne, sergent sapeur; Noël Debiemme, tambour-major; Xavier Hubert, adjudant; Albert Mathieu, porte-drapeau; René Hubert, capitaine des grenadiers; Daniel Revers, officier Premier Empire; Franz Deduflère, officier des zouaves; Pol Dewitte, officier dernière guérite; Rose-Marie Revers et Madeleine Carly, cantinières. Jeune Compagnie : Vincent Devolder, major; Claude Froment, tambour-major; Yves Fontenelle, sergent sapeur; Pierre Fontenelle, adjudant; Etienne Matagne, capitaine des grenadiers; Eric Froment, porte-drapeau; Yvon Froment, officier des zouaves; Maryse Evrard et Josette Guislain, cantinières; Mlle Heurion, dirigeante de la jeune compagnie. 1975 Nouveau drapeau pour la marche Saint-Ghislain, qui porte les dates 1908 (date du premier drapeau) et 1975. 1977 Le peloton des grenadiers avait déjà depuis quelques années opté pour un costume de gendarmes Premier Empire. Dans Le Point Virgule de juin 1999, Claude Froment nous raconte que, en 1976, le président du corps d'office de l'époque avait remis la démission de son comité. Or trois membres de celui-ci s'y sont opposés (Xavier Hubert, Jean Delfosse et Richard Froment) et ont adressé une lettre au bourgmestre, M. Jandrain, pour lui présenter un nouveau corps d'office. Ce fut la naissance de la compagnie « Premier Empire ». C'est ainsi que toute la compagnie des grands prit dorénavant le costume napoléonien. 1978 Mais l'état de bien-être de la Marche pendant ces années ne plaisait pas à tous, et des dissidents décidèrent de former une deuxième compagnie. Ce qui sembla une excellente chose et créa un certain esprit de compétition. Le nombre de marcheurs cette année-là fut d'environ 450. 1979 Hélas ! l'année suivante l'émulation ne joua plus. Les dissensions créées par la séparation décidèrent certains marcheurs à ne plus participer, et la compagnie dissidente sortit avec seulement une trentaine de marcheurs. Ce fut la dernière sortie de cette compagnie : l'année suivante, les rescapés rejoignaient la compagnie unique. elle-même amputée d'une partie de ses membres déçus par les mésententes et les disputes. Depuis cette époque, la Marche se dégrada : les jeunes marcheurs, à qui personne n'a inculqué l'esprit de la Marche, ne participent que pour le plaisir de tirer au fusil (voir précautions) et de s'enivrer ; la plupart ne participèrent même plus à la messe des marcheurs. Reconnaissons que depuis 1986 les officiers, s'étant rendu compte de cette dégradation, ont réussi à rendre une certaine discipline dans la Marche, ce qui ne peut que lui être profitable. Citons, par exemple Les dix commandements du Marcheur distribués aux nouveaux de la compagnie Premier Empire, ainsi que le Règlement de Marche délivré aux Zouaves. 1980 Une pluie torrentielle survenue dans l'après-midi du dimanche de Saint-Ghislain provoque une inondation rapide des points bas de Fraire : la rue d'Andenne, le carrefour de la boulangerie Delfosse et le nouveau quartier précédant la scierie. La Marche se retrouve bloquée avant Sainte-Barbe par au moins cinquante centimètres d'eau sur la route, et c'est dans un autocar conduit par M. Richard Froment, major lui-même, que les marcheurs, en plusieurs voyages, feront la translation Sainte-Barbe/carrefour de la rue menant aux écoles communales (entre le hôme « Les Saules » et l'ancien bureau de Poste chez Bernard Bauthière), pour pouvoir redescendre comme si de rien n'était vers la grand-place et poursuivre le trajet habituel de la Marche. • Cette année voit l'inauguration de la « statue du Marcheur », à Gerpinnes centre. Cette statue est, en réalité, un assemblage d'alvéoles dans un mur, contenant plusieurs éléments de marcheurs caractéristiques : tambour, tambour-major, picot, etc. reproduits dans une sorte de métal peint en noir. Cette sculpture est une uvre de Félix Roulin. 1989 • Fin avril, Valmy Féaux, ministre-président
de l'exécutif de la Communauté française, vient
à Gerpinnes reconnaître officiellement les quatorze
marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse jugées les plus traditionnelles (!)
par le Conseil supérieur des arts et traditions populaires et
du folklore, fondé le 20 février 1984 et que préside
l'historien Jean-Marie Duvosquel. A cette occasion, le ministre alloue
au musée des Marches de Gerpinnes un subside de 80.000 F (2.000 euros).
Les marches reconnues par ces messieurs sont : les marches Saint-Pierre
de Biesmerée, Florennes, Morialmé, Thy-le-Château
et Villers-deux-Eglises, la marche septennale Saint-Feuillen de Fosses,
Sainte-Rolende à Gerpinnes, Saint-Roch à Ham-sur-Heure
et à Thuin, Saint-Eloi à Laneffe, Sainte-Anne à
Silenrieux, Saint-Fiacre à Tarcienne, Notre-Dame à Walcourt
et la Madeleine à Jumet. 1992
- En début d'année, des malandrins volent la statue très
caractéristique de saint Ghislain qui se trouvait à demeure
dans la chapelle. On la remplacera par celle qui était portée par les marcheurs avant la nouvelle de 1967. - Composition des corps d'office de cette année 1992 (d'après
La Nouvelle Gazette) : 1997 La compagnie des Petits fête cette année son
quarantième anniversaire. A cette occasion, son fondateur, M. Charles
De Mulder, entouré de sa famille, est revenu de Frasnes-lez-Gosselies
accompagner la marche. 1998 Pierre Hubert, 34 ans, fils de Xavier Hubert, prend la relève en tant qu'adjudant de la compagnie principale, en remplacement d'Eric Froment, démissionnaire. 1999 • 20 mars. Inauguration d'une statue de tambour-major haute d'environ 8 m au centre du rond-point de Nalinnes-Bultia. Cette statue, cassée accidentellement en trois morceaux par une voiture, a été enlevée en novembre 2004 pour réparation et rajeunissement. Elle a été remise à sa place le 28 avril 2005. 2003 Marc Lorent, officier des Gendarmes, compose et interprète : "El blouze dè Saint-Djilain" sur un CD vendu au profit de la compagnie du 1er Empire. Les chœurs sont assurés par les comités des trois compagnies. 2004 La Saint-Ghislain 2004, année du centenaire de sa création, peut être considérée comme une bonne cuvée, aussi bien par les trois jours de beau temps qui sont venus s'insérer dans la grisaille pluvieuse, habituelle cette année, que par la bonne tenue des troupes (650 marcheurs) et l'intégration complète de notre curé de l'époque Raphael Tshilende dans l'esprit de la marche. 2004 • est aussi le 150e anniversaire de la Saint-Pierre de Morialmé. Pour la circonstance, une superbe statue de pierre représentant trois marcheurs traditionnels - sapeur, grenadier et zouave - a été érigée sur la place communale de Morialmé. C'est une uvre de Jean Bersoux († 26-9-2013), maître tailleur de pierre de Soignies. La statue du grenadier porte la moustache à la demande du regretté Richard Gillain, ancien officier des grenadiers dans la compagnie des Amis réunis. 2005 Tous les drapeaux de la marche Saint-Ghislain reçoivent une médaille pour marquer la soixantième marche depuis la reprise en 1946. - Le parcours de la procession est suivi par l'abbé Cornelius-Collins Ojene portant le reliquaire de saint Ghislain. Mai 2006 • Sortie du très beau (mais cher) livre Processions de foi consacré aux marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse. Si les textes de Gérard Derèze et Roger Foulon sont plutôt quelconques, les photos d'Alain Schroeder, elles, sont magnifiques, et beaucoup proviennent de notre chère Saint-Ghislain. Cette année 2007, la Marche a fêté plusieurs anniversaires : le 61e de la remise sur pied de la Marche après la guerre (1946), le 30e de la compagnie Premier Empire (1977) et le 50e de la compagnie des Petits (1957). Pour cette circonstance, la compagnie Premier Empire a comporté un peloton supplémentaire formé d'anciens qui ont marché dans la première édition 1957 des Petits Marcheurs. Ces "anciens" portaient le sarrau. 2008 Malgré le temps de chien prévu par les météos, la Saint-Ghislain a été miraculeusement épargnée de la pluie, quoiqu'il ait fait un peu frisquet le soir. Environ 677 marcheurs ce dimanche. 2009 Comme l'an dernier, Saint-Ghislain a fait mentir la météo qui ne prévoyait que des horreurs, excepté une courte ondée au monument le dimanche midi. Mai 2010 • Sortie du livre En marches, escortes militaires en E.-S.-et-M., dont le texte de Bertrand Thibaut ainsi que les photos de Pascal Degée sont extrêmement bien documentés sur l'historique proche et lointain des marches. Les conclusions et hypothèses ont la grande qualité de ne pas tenir compte des idées préconçues de beaucoup d'historiens actuels. Petit bémol : la plupart des photos n'ont pas de légende. 2010 Bonne Saint-Ghislain sous un soleil radieux, avec un nouveau parcours le dimanche (voir la page "parcours") et un autel remis à neuf dans la chapelle St-Ghislain. 2011 Si on excepte la drache mémorable du samedi soir, la Saint-Ghislain a été de nouveau miraculeusement sèche, contrairement aux noires annonces de la météo. 2012 Cette année, nous n'avons pas échappé à la bruine, du moins le lundi en fin d'après-midi où il a fallu mettre les "plastiques" sur les uniformes. Quoi qu'il en soit, l'ambiance générale a été excellente du début à la fin.
© Une bonne partie du texte ci-dessus provient de "Fraire-la-Grande et Fairoul", 1958, Abbé Jean Evrard, revu et augmenté depuis 1997 par Arthur Matagne. |