2. Arthur Flandre : l'Union

Arthur Flandre a appris la musique chez M. Camille Sturbois, directeur musical de l'époque, en 1919, à l'âge de 13 ans. Il se rendait chez le chef, à Yves-Gomezée, à pied chaque dimanche. En 1940, prisonnier de guerre, il échangea des rations de cigarettes contre une clarinette. Dans la fanfare, Arthur jouait principalement le tuba, mais il avait joué des instruments plus aigus avant guerre.
Il a abandonné la direction à Georges Lorent en novembre 1971, mais a continué à jouer le tuba au sein de l'« Union ». Il est décédé en 1978.
 

En 1946, Arthur Flandre reprit la direction de la fanfare « L'Union », qui, portant bien son nom, regroupa ses membres et ceux des deux fanfares dissidentes disparues ; la fanfare tint à partir de ce moment à son caractère de stricte neutralité politique et religieuse. Les instruments des deux fanfares disparues furent mis à la disposition de « L'Union » par les anciens responsables. Les présidents d'honneur de la « nouvelle fanfare » furent les présidents de deux des anciennes sociétés : M. Edgar Bayot, industriel, et M. Bruyère, instituteur retraité. Le comité de 1946 était formé de Léon Auquit, président ; Edmond Dahy, responsable des pièces de théâtre ; Eugène Matagne, trésorier ; Robert Vanderstocken, secrétaire, et Emile Hautenne, ancien secrétaire. Des cours de musique étaient donnés aux jeunes aspirants musiciens par M. Névraumont, aveugle, et les répétitions avaient lieu à l'étage de la Maison communale, place de l'Eglise.

Les contrats de la fanfare à cette époque concernent surtout des processions paroissiales, des sorties dans le village destinées à récolter des cartes de membres, des défilés d'anciens combattants et des marches de l'Entre-Sambre-et-Meuse, dont Daussois (Trinité et Saint-Vaast), la Saint-Pierre de Morialmé (entre 1947 et 1953) avec la compagnie des "Amis Réunis", la Saint-Eloi à Laneffe et la Saint-Ghislain à Fraire. Un échange s'est fait quelques années avec la fanfare de Florennes, à l'époque sous la direction de M. Raymond Bastin : des musiciens de Fraire renforçaient la fanfare Sainte-Cécile de Florennes lors de la Saint-Pierre, et en contrepartie, des musiciens de cette société venaient renforcer la musique de Fraire lors de la Saint-Ghislain. Ceci jusqu'en 1957 environ.

En 1950, la musique obtint le titre de « Fanfare Royale "L'Union" ». Le cinquantenaire fut fêté le 30 avril, et le kiosque de bois monté sur la place de Fraire entre le monument, la grande fontaine et la route de Morialmé, résonna des concerts de plusieurs musiques des environs venues participer à la liesse générale. Le président de l'époque était Léon Auquit. A cette occasion, l'abbé Evrard, curé de la paroisse, prononça un discours.

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Les morceaux de défilés joués à cette époque par la fanfare sont assez simples ; entre autres : "Salut au 85e" de Petit, "Premier Grenadiers" de Bender-Bury, "Hommage à l'Union", "Face à l'Est", de Broyer, "Retour de Liège", de Van Herck, "Bruxelles en fête", de Turine, "Sidoline", "Les Diables noirs", "Le Fringant", "Le Tonnant", etc.

1951. Un cycliste éméché renverse Philémon Magain, tuba, qui revenait de la répétition à pied vers la Maroquette. Le « Coq » Magain est tué sur le coup. Cet accident s'est produit près de la fontaine publique se trouvant au carrefour de la rue de Morialmé avec la rue des Violettes (qui donne accès à notre salle de répétition actuelle), en face de chez Antoine Peersman, boulanger et président de la fanfare.

Peu à peu, la généralisation de la radio et de la télévision provoqua la désaffection pour les fanfares, et, partout dans le pays, les musiques périclitèrent.

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En 1958, la fanfare « L'Union » avait presque disparu : les répétitions n'étaient plus organisées qu'en vue des processions et des sorties, qui elles-mêmes se raréfiaient.

Octobre 1961. Pour animer l'inauguration de la chapelle « Notre-Dame de Banneux » à la Maroquette, le curé Henrotin demande à Arthur Flandre de rappeler des musiciens pour accompagner le cortège conduisant la statue à sa chapelle.