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CHAPELLES ET POTALES DE FRAIRE-FAIROUL

Comme des fortins pieux, au nombre de dix-sept, elles entourent complètement le village. Il en subsiste treize en état, dont trois à Fairoul.
Il faut faire ici la distinction entre chapelle et potale. Une chapelle est une construction extérieure ou dans un autre édifice qui permet à un prêtre de dire la messe à l'intérieur de celle-ci ; une potale (mot wallon inconnu en français) est une niche dans une borne ou un mur contenant la statue d'un saint.


Saint-Pierre
Vers 1950 (photo H. Legat)Après 2002La plus ancienne de nos chapelles, bâtie au lieu-dit « la Botte » à l’intersection des routes antiques Florennes-Walcourt et Fraire-Mimbercée. Les substructions successives et les racines des arbres ont provoqué la formation d’une butte surélevée de plus de un mètre, sur laquelle se dresse la chapelle actuelle, qui aurait déjà été reconstruite vers la fin du XIXe siècle, semble-t-il.
Photo 1 : vers 1945 (Henri Legat) — Photo 2 : après la tempête de 2002 — Photo 3 : depuis 2014.
La chapelle était entourée de deux tilleuls et sept ormes (l'abbé Evrard dit neuf tilleuls). A l’intérieur, se trouvaient des statues en chêne dérochées par Alfred Matagne sur l’invitation de la famille Polomé. Vierge de douleur, saint Jean et sainte Anne, du XVe siècle ; saint Pierre et le crucifix, du XVIe siècle. Malheureusement, plusieurs de ces statues ont été volées en 1967, lors des travaux de construction de la route à quatre bandes. La statue de la Vierge de douleur est heureusement conservée par Jean-Claude Blavier d'Yves-Gomezée, originaire de Fraire, et la statue de saint Pierre ainsi que le Christ en croix sont conservés par la famille Borgniet.
Autrefois, on s’y rendait à la Saint-Pierre pour la fête aux cerises. Dès 1825, les ouvriers de l’ancienne minière invoquaient saint Pierre contre les fièvres et participaient à la procession de Florennes.
En 2014Avant de partir pour Florennes, les marcheurs de Fraire (la marche St-Ghislain n'existait pas encore) se rendaient à la chapelle Saint-Pierre pour une première décharge. Quand fut rétablie la Marche de Morialmé en 1854, on se rendit à Morialmé au lieu de Florennes, mais toujours après la décharge à la chapelle Saint-Pierre de la Botte.
Depuis 1950, et jusqu’en 1967, les marcheurs de Fraire, à l’invitation des habitants de la Botte, s’y rendaient le lundi de la marche Saint-Ghislain.
Une partie de la chapelle s’est écroulée, écrasée par le tilleul de droite qui, pourri, s’y est abattu lors d’une tempête vers la fin de l’année 2002. En ruine, elle est restée à l'abandon jusqu'en août 2014 où Mme Verhaeghe-Dupuis, la propriétaire de cette chapelle, l'a fait splendidement remettre sur pied à l'identique. Une grille de fermeture vient d'y être placée, et une nouvelle statue en papier mâché réalisée par Louise, une fille des propriétaires, y a été inaugurée le lundi 26 septembre 2016 à 14 h en présence des enfants de l'école primaire d'Yves-Gomezée, des curés de Fraire et d'Yves-Gomezée, avec un bref historique retracé par Jean Barreaux. Pour la circonstance, les anciennes statues avaient été provisoirement remises en place. Séance suivie d'un verre de l'amitié.

Potale N.-D. de Walcourt et sainte Barbe
photo : André PapartUne potale datée de 1781 dédiée à N.-D. de Walcourt et à sainte Barbe se trouvait dans le parc de la cure et aurait été donnée à un particulier par le curé Thiry en 1965, au moment du remblayage du parc. (Pays de Namur, pages d'histoire et de Folklore du Namurois n° 21, mai 1972, art. de A. Papart.)
 
En voici les inscriptions dans le cartouche du socle :
N T
Dame DE
WALCOUR
S BARBE
P. P. N.
1781
I H S
(H surmonté d'une croix).
La statue dans la niche semble être celle de sainte Barbe.
 
La photo et les inscriptions de cette potale sont tirées du livre Les Chapelles de Notre-Dame de Walcourt d'André Papart.


Sainte-Barbe
Son culte est très ancien à Fraire, cité minière. En témoignent la statue du XVIIe siècle de l’ancienne chapelle du Cimetière ; la statue qui se trouvait au-dessus de la remise du matériel à incendie ; au XIXe siècle la statue dans sa chapelle et deux à l’église ; de plus l’ostensoir de 1627 porte une statuette de sainte Barbe.
Un lieu-dit « Sainte-Barbe » est signalé en 1792 dans la passée de la dîme. « Le premier canton comprend le vivier de la maison Joseph Bayot jusqu’à Sainte-Barbe, y compris le fond des Chevaux dans les bois de la communauté, tenant du levant à Sainte-Barbe, du midi vers le pré des Rossia... ».
Une potale en l’honneur de sainte Barbe existait sur le chemin menant des barrières au Mau S’tienne, là où a passé depuis la voie ferrée. Elle avait été enlevée en 1838 et non rétablie. De nombreux accidents s’étant produits en cet endroit, la construction d’une chapelle en l’honneur de la patronne des mineurs fut décidée. Ce qui se fit en 1861, 500 m plus à l'est, entre la rue de la Scierie et la rue de la Fonderie. Elle est du même style que l’ancienne chapelle du Cimetière. Elle portait l’inscription suivante :
 
« Illustre sainte Barbe,
ô patronne chérie des mineurs, tes enfants,
Daigne veiller sur nous, protéger qui te prie,
Nous te serons reconnaissants. »
« Sancta Barbara, deditam grate praestantes cunicularii. »
 

Dans cette chapelle se trouvent les statues de sainte Barbe, sainte Anne, saint Roch, ainsi que saint Quirin, saint Germain et sainte Julienne (les trois saints traditionnels).
Le 22 mai 1865, un éboulement dans une mine à silex (en réalité une mine de fer) faillit amener la mort d’Oculi (Victor) Lechat. Pendant qu’on travaillait à le dégager, une procession fut organisée pour se rendre, curé en tête, à la chapelle Sainte-Barbe. Le malheureux enseveli fut sauvé. Le tableau de la nef sud de l’église de Fraire, peint par Franz Sodar, rappelle ce fait et les personnages qui intervinrent pour sauver Oculi.
Une statue de sainte Barbe était portée lors des processions.
Une grand-messe avec offrande est chantée le 4 décembre, et le chapelet fut récité à sa chapelle à la tombée du soir jusqu’à la fin des années 1950.
Depuis 1924, il a existé une confrérie Sainte-Barbe, qui assurait le culte de la sainte et une messe aux confrères en cas de décès. Cette confrérie groupait les deux tiers du village.
En 1983, à la demande de l'ancien bourgmestre Gaston Grandelet, la chapelle Sainte-Barbe est entièrement rénovée, principalement le toit et le plafonnage.
La maçonnerie de la partie inférieure gauche de l'auvent, qui se fissurait, a été réparée début 2016.
Cette chapelle de sainte Barbe est sous la protection de Jean Delfosse.

Saint-Joseph
Potale érigée en 1824, l’année même de l’établissement de la grand-route Charleroi-Philippeville, maçonnée dans le mur de la maison qui fait le coin entre cette grand-route et la rue de Mahy. Actuellement vide de sa statue.

Une autre potale en l'honneur de saint Joseph fut édifiée en 1844 par Mme Guérin au carrefour de l’ancienne route de Chastrès - coupée maintenant par la rue de France - et de la route de Rocroi, en face du puits Saint-Joseph, qui se trouvait autrefois derrière l’ancien café Van Hoeck, en face de l’actuelle pharmacie.
Cette potale est ou était (je crois) sous la protection des pharmaciens qui se sont succédé à Fraire.

Saint-Ghislain
A gauche, la chapelle actuelle datée de 1890.
 
 
A droite, la potale primitive datée de 1848.
(Photo prise vers 1960, auteur inconnu.)
En haut du raidillon d'une ancienne route vers Morialmé, à l'emplacement d'un ancien carrefour vers le lieu-dit Mouchenaire, la chapelle Saint-Ghislain, garnie d’un auvent, précédée d’un grand banc en fer (actuellement deux petits), est ombragée par un magnifique tilleul qui fait corps avec la chapelle. Derrière celle-ci est accolée la potale primitive.
— La potale en pierre (1,70 m) avec niche fermée par un grillage en fer forgé fut érigée en 1848 par Louis Mathieu en même temps que fut planté le tilleul qui l’ombrage.
Dans la niche, sur un socle de fonte avec l’inscription en relief « St Ghislain », se trouvait une statue décapitée du saint, en fonte également, qui disparut vers la fin des années 1960. Une inscription dans un cartouche rappelle la date d’érection avec invitation à la prière : « St Ghislain priez pour nous 1848 ».
Une nouvelle statuette en grès rouge, modelée en terre de Saint-Aubin par le sculpteur Yvon Matagne, orne depuis le 20 juillet 2013 cette ancienne potale.
— 1890. François Flandre, beau-fils de Louis Mathieu, décida la construction de la chapelle actuelle. Le village coopéra aux frais ; Flandre lui-même et d’autres fermiers charrièrent les matériaux.
La chapelle, fréquentée par les futures mères, reçoit la visite de la marche Saint-Ghislain établie au début du XXe siècle en l’honneur du saint le troisième dimanche de juillet.
Une plaque en pierre taillée a été apposée récemment sur le bas du mur à gauche de la porte de la chapelle. Le texte qui y est gravé est le suivant : "1848-1998 Marche Saint-Ghislain". Il est possible que la procession en l'honneur de saint Ghislain ait commencé en 1848, mais la toute première marche Saint-Ghislain n'a dû avoir lieu qu'en 1904.
L’intérieur de la construction contient au fond un socle en forme de petit autel sur lequel est placé la statue du saint. Sur les murs latéraux se trouvent quatre statues d’une soixantaine de centimètres de haut. Sur le mur droit (sud), séparées par une étroite fenêtre, sont placées les statues de saint Gérard (absente actuellement ?) et de Notre-Dame de Lourdes ; sur l’autre mur, également séparées par une fenêtre étroite, se trouvent sainte Renelle et saint Joseph à l'Enfant Jésus. Les trois faces couvertes de tôle du socle soutenant la statue de saint Ghislain contiennent le texte de l’histoire du saint, peint par Alexis Leclef, peintre et sacristain, décédé en 1912. Ce texte était toujours très lisible en 2009, malgré l'apparition de taches de rouille sur le fond.
 
« Saint Ghislain, qui vécut au 7e siècle, était Grec d’origine. Il étudia à Athènes, s’y fit moine et se distingua par son humilité, son obéissance et ses austérités. Devenu prêtre, il se rendit à Rome et y fut sacré évêque. Sur un ordre qu’il reçut de saint Pierre dans une vision, il partit pour le Hainaut et y mena quelque temps une vie érémitique dans une solitude appelée Ursidong ou repaire des ours, qu’il chassa et qu’on ne revit plus. Ayant bâti des cellules et un oratoire pour lui et ses deux compagnons saint Lambert et saint Beltère, il alla trouver l’évêque de Cambrai, qui accepta de venir les bénir. Comblé de joie, saint Ghislain repartit pour Ursidong et s’arrêta à Roisin chez l’hôte charitable qui l’avait déjà reçu à son passage et dont l’épouse était mourante. Eploré, son mari réclama les prières du saint, qui lui donna sa ceinture pour être placée autour du corps de la mère. Bientôt, celle-ci fut rendue à la vie et donna naissance à un fils. Le saint baptisa lui-même l’enfant, et le père reconnaissant donna une partie de ses biens pour l’achèvement de l’église de saint Pierre et saint Paul et du monastère. Ce fut l’origine de la ville qui porte ce nom. Saint Ghislain attira et conduisit dans les voies de la perfection quantité de personnes illustres. Entre autres sainte Waudru, comtesse de Hainaut, qui fonda un monastère à l’endroit où est la ville de Mons, et sainte Aldegonde, sa soeur, fondatrice d’une abbaye d’où se forma la ville de Maubeuge. Saint Ghislain, mort vers l’an 685 et dont le corps est conservé à Saint-Ghislain, est invoqué surtout pour l’heureuse délivrance des mères, les convulsions et les frayeurs naturelles aux jeunes enfants.
SG »

 

En 1936, une relique de saint Ghislain, donnée par les religieuses de Saint-Ghislain (Mons), fut placée dans un reliquaire par M. l’abbé Toussaint.
En 1952, une confrérie en l’honneur de saint Ghislain a été établie, qui permet de célébrer une messe pour ses membres le troisième dimanche de chaque mois.
Le mambour, qui recueille les adhésions à la confrérie et perçoit les cotisations, accompagnait à cheval la statue du saint lors de la marche militaire ; il était assisté d’un prévot. Le premier mambour fut René Bayet et le prévot Léon Carly. A partir de 1957, le mambour fut Léon Carly, et le prévot Albert Matagne. Depuis le milieu des années soixante, il n’y a plus de mambour à cheval auprès du saint.
Début 1992, des malandrins volent la statue très caractéristique de saint Ghislain, qui se trouvait à demeure dans la chapelle. On la remplacera par celle qui était portée par les marcheurs avant l'arrivée de la statue offerte par la compagnie des Petits en 1967. Le saint Ghislain de la chapelle est donc maintenant barbu.
En 2010, les murs intérieurs de la chapelle ont été réparés et l'autel a été remis à neuf. Le texte peint racontant l'histoire de saint Ghislain a dû être remplacé par une version imprimée à cause de la rouille qui commençait à attaquer son support.
Fin 2017, le GAL (Groupe d'action locale de l'Entre-Sambre-et-Meuse), soutenu par l'Union européenne, a placé un panneau explicatif devant la chapelle principale rappelant les origines du culte de saint Ghislain à Fraire et l'historique des deux chapelles.
Les chapelles de saint Ghislain sont sous la protection de Robert Matagne.

Calvaire des Sarrasins (Le Bon Dieu du Blond)
Chapelle octogonale d'environ 3 ou 4 m de diamètre, en briques, à toit en bulbe octogonal d'ardoises, bâtie en 1860 pour abriter le Crucifix du Blond. Cette chapelle se trouvait à côté des pompes à essence du garage Mattozza, juste au carrefour de la route de Philippeville avec la rue des Sarrasins. Elle fut restaurée en 1936 par Adonis Gillard.
Il fallut la démolir en 1965 pour permettre l'élargissement à quatre bandes de la route Charleroi-Couvin. D'après la revue Pays de Namur n° 21 de 1972, la grande croix du calvaire que cette chapelle contenait aurait trouvé refuge dans le garage de M. Mattozza. Mais d'après René Deroo, qui se souvient très bien de la démolition de la chapelle du Blond, cette croix aurait pourri sans soins contre le mur de la chapelle du cimetière, abattue deux ans plus tard.

Chapelle du Cimetière
Vue partielleConstruite vers 1861. Avec autel et auvent soutenu par deux grosses colonnes de pierre, un peu dans le style de la chapelle Sainte-Barbe, à la Maroquette. On y voyait des statues en tilleul de l’ancienne église du XVIIe siècle : sainte Julie, saint Antoine, saint François de Sales, sainte Barbe.
En 1861, lors de l’agrandissement de l’église, les services religieux y furent célébrés, et même les cérémonies de la Communion solennelle.
Aux processions, un reposoir y était établi, et c’est là qu’était donnée la première bénédiction du Saint-Sacrement.
Cette chapelle fut démolie vers 1967, car elle menaçait ruine.

Notre-Dame de Lourdes
JE SUIS L'IMMACULEE CONCEPTION
N.D. DE LOURDES P.P.N.
EX-VOTO
DE SOEURS AIMEES
VIRGINIE
ET APOLLINE
CHARLIER
1886.

 
Datée de 1886, cette potale fait 3 m de haut et 1,50 m de large ; encadrée d’ifs jusqu’en 1993, elle se trouve au milieu d’un jardinet entouré d’un grillage, à l'embranchement de la rue des Sarazins avec la route de Fairoul.
C'est une des cinq chapelles qui justifient une halte de la marche Saint-Ghislain le dimanche.
Quatre niches secondaires abritaient saint Benoît, saint Joseph, saint Hubert, saint Antoine (statues en fonte maintenant disparues). La statue de Notre-Dame de Lourdes elle-même, qui avait été volée début août 2008, vient d'être remplacée début juin 2009. Le portail du grillage restait toujours ouvert ; malheur à celui qui ne respecte rien.
Cette potale, établie en souvenir de Virginie et Apolline Charlier, est sous la protection de la famille Bayot.
 
● De l'autre côté de la route des Sarazins, dans le mur extérieur de la cour de la maison qui fait le coin du carrefour, se trouve une niche qui abrite une statuette de sainte Thérèse de Lisieux ; cette niche est protégée par une grille verticale.

Notre-Dame de Beauraing
La première chapelle du monde à avoir été élevée à la gloire de Notre-Dame de Beauraing - la plus belle du village, de l’avis de l’abbé Evrard.
Le 16 mai 1940, M. le curé annonce aux fidèles son intention de construire, après la guerre, une chapelle à Notre-Dame de Beauraing, si elle voulait bien nous protéger.
Dans la première semaine d’octobre 1943, M. Achille Charlier vient offrir une somme de 30.000 F pour la construction d’une chapelle en l’honneur de la Sainte Vierge, par suite d’une promesse de son grand-père lors de la guerre 1914-1918. Peu après, c'est la baronne Isabelle d'Overschie de Neeryssche de Grimbergen, propriétaire du château-ferme de Fraire à l'époque, qui vient offrir le terrain d'un are nécessaire à sa construction.
Le 13 octobre 1946, la chapelle est inaugurée par M. l’abbé Dhuy, doyen de Walcourt, le chanoine Massart, chapelain de Notre-Dame de Beauraing, et un nombreux clergé. La statue arrive à l’église portée par les anciens prisonniers de guerre et précédée d’un cortège qui rappelle les Vierges miraculeuses des environs (photos).
Encapuchonnée d’un toit qui protège ses murs d’un geste hardi, elle abrite d’un auvent de 1,50 m sa riche façade proclamant le millésime de sa construction et les armoiries de Notre-Dame de Beauraing. Elle est construite sur un socle de béton qui permettrait, le cas échéant, de la déplacer sans la démonter. Enclavée dans la haie ouest du parc du presbytère, elle fait face à une prairie coupée par la ruelle d’au Raufe et située entre le ruisseau et le chemin de fer. Sa façade, perpendiculaire à la haie du parc, est dirigée plein ouest. On y accède par un large perron de quatre escaliers de pierre. Un peu plus tard, ce perron a été précédé d’un demi-cercle de graviers entouré d’une bordure de 30 cm de large au ras du sol faite d’une dizaine de pierres plates taillées en courbe, épousant le demi-cercle d’environ 10 m de diamètre.
La grille de fer forgé permet de contempler le magnifique autel de pierre qui soutient la statue de Notre-Dame.
Architecte bénévole : Maurice Hosdain, de Jumet. Entrepreneur : Jules Lagouge. La porte en fer forgé a été donnée par René Michel. La croix et les grilles des fenêtres : Amand Dubois, forgeron.
Coût de la chapelle : 130.000 F.
En 1964, pour éviter qu'elle soit recouverte par le remblai de la nouvelle Nationale 5, la chapelle Notre-Dame de Beauraing, qui pourtant avait été construite sur un socle pouvant être déplacé, sera entièrement démontée pierre par pierre — celles-ci ayant été préalablement numérotées une à une — par Maurice Hontoy et quelques adolescents (Jacques Matagne, Roger Charlier...), pour être remontée vers 1968 une quinzaine de mètres plus au sud-ouest, et la façade redirigée vers le nord-ouest pour être face au sentier qui deviendra la rue du Raufe vers 1973. Hélas ! elle fut reconstruite 1 m trop bas et sans le perron ni le demi-cercle de pierres ; son pavement est donc maintenant malheureusement 50 cm en contrebas de la route, alors qu'elle était auparavant surélevée de 50 cm par rapport à la prairie environnante. Cette position trop basse vient du fait que la rue du Raufe, qui a remplacé le sentier cinq ans après la reconstruction de la chapelle, a été rehaussée dans son point bas pour éviter une trop forte côte aux voitures qui l'emprunteraient maintenant pour accéder au cimetière. Le toit de la nouvelle chapelle a aussi été refait moins avancé, la croupette de façade est donc beaucoup plus courte. La croix sur globe qui sommait la pointe avant de la toiture n’a pas été replacée. L’autel de pierre a été détaché du mur du fond et avancé d’un mètre, suivant les normes de Vatican II.
Aquarelles représentant, à gauche, la chapelle dans sa forme originelle,
réalisée par Hélène Javaux, et à droite après sa reconstruction en 1968,
réalisée par Claire Fauconnier.
Le 25 septembre 2016, le groupe « Les Sentiers du Fer » organise une journée anniversaire pour fêter les septante ans de cette chapelle. En voici le détail. 9 h 45 : formation près de la fontaine de Fraire du cortège vers la chapelle avec accompagnement de l'harmonie. 10 h : messe sous chapiteau à côté de la chapelle présidée par l'abbé Rouart, vice-recteur des sanctuaires de Beauraing. 11 h 45 Ouverture à la salle communale de l'exposition consacrée à la construction et au déplacement de la chapelle, avec bar et restauration. 14 h et 16 h : Spectacle par la troupe des jeunes du Cercle théâtral de Fraire « L'étonnante histoire de la chapelle », accompagnée par la fanfare d'Yves-Gomezée.
Une anecdote trouvée sur le site Internet de l'Harmonie de Fraire : Charlotte, une des musiciennes du groupe, ayant mal compris le lieu de rendez-vous pour la cérémonie, s'est rendue à la ville de Beauraing pour la prestation qui avait lieu à la chapelle N.-D. de Beauraing de Fraire !
Cette chapelle est sous la protection de Claudine Devoldere.

Saint-Remy
Potale en briques élevée en 1949 (voir photo N.D. de Banneux ci-dessous) sur un terrain offert par Léon Colonval, place de la Maroquette, pour justifier l’arrêt de la marche Saint-Ghislain.
Cette potale de peu de valeur est tombée en ruines et est à présent rasée, car une grande chapelle dédiée à Notre-Dame de Banneux a été construite en 1961 juste à côté.

Notre-Dame de Banneux
En 1961, fin de la construction (commencée en 1957) par des professionnels bénévoles de Fraire d’une grande chapelle Notre-Dame de Banneux sur la place de la Maroquette, pour remplacer la potale en briques de Saint-Remy, peu jolie (voir la potale juste à côté de la chapelle sur la photo). Cette chapelle a été bâtie sur le modèle de celle de Banneux même.
Son inauguration au mois d’octobre 1961 sera l’occasion de grandes festivités : plusieurs autocars de Frairois iront avec le curé Henrotin à Banneux chercher la statue destinée à la chapelle et la ramèneront à l’église, où elle sera bénite. Cette statue sera ensuite portée en procession dans les rues de tout le village - dont les maisons ont été spécialement décorées - jusqu’à son nouvel écrin, accompagnée par la fanfare « L’Union » et par de nombreux marcheurs en costumes de la marche Saint-Ghislain.
Cette chapelle était jusqu'en 2009 sous la protection de Noëlla Colonval.

Sainte-Rita
Sur la route entre Fraire et Fairoul, potale érigée au début de la dernière guerre par Armand Museux, bénie le 7 décembre 1941. Au milieu d'un jardinet entouré d'un grillage, elle porte l'inscription « Reconnaissance à Sainte Rita - 1941 ».
Potale sous la protection de la famille Museux.

FAIROUL

Trois chapelles ou potales se trouvent à Fairoul : l'ancienne église de l'Assomption, dans laquelle se dit toujours la messe dominicale, la potale de saint Hubert et la potale de saint Ghislain.

Saint-Hubert (Fairoul)
Potale située entre les deux départs de la rue des Jonquilles, se dirigeant vers le bois de Chastrès. Semblant toujours en bon état, elle contient une statue de bronze de saint Hubert posée sur un socle de bois à l'intérieur d'une niche fermée par une vitre renforcée d'une grille verticale. Sous la niche, une inscription : « St Hubert, priez pour nous - 1904 ». D'après les recherches de Pascal Decamp, cette potale aurait été érigée par Aimable Leduc à l'occasion d'une terrible rage de dents. Aimable Leduc est décédé au début de la guerre 1914-1918 et son nom est repris sur le monument de la Grand-Place de Fraire.

Saint-Ghislain (Fairoul)
Un peu plus loin vers Walcourt, protégée par un muret grillagé, mais vide des deux statues qu'elle a contenues, se trouve la potale Saint-Ghislain. Elle n’est pas datée. Son style semble indiquer les environs de 1870. La construction, surmontée d'une croix, est creusée de deux niches vides superposées, dont la plus grande, au-dessus, est fermée par une grille. Je suppose que la plus grande des deux niches a contenu la statue de saint Ghislain. Voici, de haut en bas, la description de l'édifice.
Sous la croix, l'inscription « HIS ». En dessous, la grande niche vide grillagée, et sous celle-ci le texte « Protégez la famille qui m'a érigée ». Sous cette inscription, une petite niche en plein cintre d'une quinzaine de centimètres de haut surmonte l'indication « S. Ghislain P.P.N. ». D'après Pascal Decamp, elle aurait été érigée par la famille Pouleur, qui à l'époque habitait la ferme Detroux, en contrebas.