N° 13
Août 2008
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be


LES FRAIROTS RETROUVENT LEURS TRADITIONS

Le samedi 23 août à 15 h - Devant la chapelle Ste-Barbe - Rue de la Scierie
Le café à la goutte
sera offert par notre bourgmestre et notre échevine Christine Poulin.

 

Ce divin breuvage, traditionnellement consommé par les Frairois le lundi de la ducasse de la Maroquette, sera concocté par Jean Delfosse et ses proches, héritiers de la recette et... de la cuve. Au programme, les jeux d’autrefois comme la course aux sacs, la course à la brouette, la queue du cochon, et pourquoi pas un concours du plus gros mollet ? Ambiance conviviale assurée. C’est une organisation des Pîssintes du fiêr.

 
LA MAROQUETTE ET SES FÊTES par Aimée Charlier.
La naissance du quartier de la Maroquette, à partir de 1845, s’explique par le développement de l’extraction du fer qui attire de nouveaux habitants. On peut dire que la Maroquette a été créée par les mineurs de fer et leurs familles. Ces mineurs travaillaient durement pour un salaire minime et souvent aléatoire. La solidarité était un élément essentiel de la vie. Ces mineurs étaient tous des indépendants travaillant la plupart du temps en famille. Cet esprit indépendant et à la fois solidaire a marqué les anciens de la Maroquette, et ce jusqu’au XXe siècle.
Dans les années 50-60, la Maroquette, encore peuplée de descendants des mineurs, avait encore cette façon de vivre différente de celle du village, cet esprit était encore palpable. Bien sûr, la population éprouvait le besoin de se distraire et de se défouler ensemble. Deux fois par an étaient organisées des fêtes : La fête de la Maroquette, fin août, et le Laetare. Et ce n’était pas triste. Tout cela a subsisté jusqu’à l’interruption due à la 2e guerre mondiale. En 1945, les fêtes ont repris, mais après quelques années la façon de vivre a changé, les voitures individuelles permettaient d’avoir d’autres distractions. La fête de la Maroquette, qui dans les années '30 attirait des gens de Liège, et, après la guerre, de Bruxelles et
 
d’autres régions (suivant Léa Adam et Jean Delfosse), a connu des éclipses. Des dévoués la relançaient. C’est ainsi que, dans les années '60, j’ai connu comme chefs de jeunesse, Léon Charlier (déjà pensionné) et son beau-frère Marcel Heusghem. Ils étaient super ! Ensuite, Richard Froment et Jean Delfosse ont repris le flambeau, et, avec d’autres « Maroquins », ont organisé de superbes fêtes. Qui ne se souvient des Maroquinettes ? Il faut ajouter que les gens du village et de la rue de Fairoul n’étaient pas les derniers à s’amuser à la Maroquette, on retenait cette date car c’était bien plus gai qu’au village. Le lundi à 4 heures, devant la chapelle Ste-Barbe, c’était la suprême consécration de la fête, avec ce fameux café à la goutte qui avait été inventé par « nos Maroquins ». Les musiciens donnaient l’ambiance. Le café à la goutte ne se ratait pas, et les anciens de Fraire rappellent souvent dans leurs conversations que le café a été longtemps préparé par Elvire Carly et Emma Jacques — Emma Djâques pour tous les Frairois —, aidées par Anna Carly... Ensuite Joseph Delfosse a assuré le divin mélange pendant des années. La fête de la Maroquette a fini par sombrer, atteinte par les coups de boutoir de la modernité. Nostalgie, quand tu nous tiens !
 
SOUVENIRS DES FÊTES DE LA MAROQUETTE de Raoul Désirant.
Cette fête avait la réputation bien établie de gens qui y venaient pour se détendre en bon esprit de camaraderie. Je n'ai pas souvenir de bagarre, et pourtant que de monde sous chapiteau. De par mes contacts dans les radios libres, j'affirme que des gens y venaient de plus de 20 km (Clermont et même de la banlieue nord de Charleroi). Un couple de Bruxellois ayant goûté à notre café à 18 h, était toujours sous chapiteau à 5 h et demandait si cette kermesse se faisait plusieurs fois par an. Merci aux organisateurs de ce jour et surtout à leurs sponsors de me faire souvenir de ces merveilleux moments de détente. Il y eut un concours des plus gros mollets remporté par Clotilde Mansy, et ce, avec plus de 10 centimètres d'avance. On oublie toujours le deuxième.
Un samedi, tard, très tard, et avec l'accord de son mari Albert, les musiciens (sans leurs instruments) sont montés dans la chambre d'Hélène Picot, profondément endormie. Ces musiciens, en position au pied du lit, étaient en admiration devant une mouche qui se promenait autour de la bouche grande ouverte de la dormeuse. Inutile d'ajouter que les éclats de rire ont réveillé la belle au bois dormant qui ne l'a pas entendu de cette façon et les a poursuivis, de ses cris menaçants, jusque sur la rue.
 
Un samedi vers 13 h, rentrant de mon travail à Florennes (hum hum), mon beau père me dit : « Raoul dépêche-toi : on n'a pas de batteur de caisse pour la musique - Mais père Colinet, je ne joue pas de cet instrument ! - Ce n'est pas pour un concert, et tu as joué du violon pendant 5 ans - Oui, bien sûr - Eh bien c'est aussi une caisse de résonance ». Le papa de Nadine Bechet, qui faisait partie de la clique, au bout du premier morceau, m'a demandé si je voulais « l'fé crèver ». Emporté par mon élan et fier de jouer ce rôle, j'avais transformé la cadence d'un pas ordinaire en galop. Arthur Flandre, chef de musique, m'a même demandé de modérer mes coups car la caisse allait rendre l'âme en une heure, prétendait-il.
Les organisateurs, de temps en temps, mettaient des lots aux enchères durant quelques minutes. Pour avoir ces lots ils avaient recours aux enfants des familles Froment et Tamenne, la bande était bien organisée... Combien de coqs se sont retrouvés aux enchères ? Tiens, Richard Froment a même mis son coq à prix et c'est son épouse Claudine qui lui a signalé : « Innocint, tu n'vwè même pu qu'c'est l'tin d'coq ».
Lors d'un concours de couyon organisé, pas de gens du comité sous le chapiteau. « Allez Raoul, prends toujours les inscriptions ! - OK ! » Willy Boisdenghien encaisse, moi

j'inscris, les chopes tombent sur la table : - « A votre santé ! ». Et quand la distribution des prix est terminée, les responsables (Jean Delfosse, Richard Froment et René Deflorenne) entrent sous le chapiteau et disent : - « Bon, ici pour les inscriptions du concours de cartes ! ».
Lors du défilé des Maroquinettes, le bourgmestre de l'époque (Gaston Grandelet) a tenu à participer à l'affaire. C'est mon épouse qui l'a aidé à enfiler ses bas collants. Gaston riait tellement qu'il était tombé sur le dos et levait ses jambes. Son épouse, lors de notre arrivée sur la place « de la Fontaine » (Avis au bourgmestre actuel : rebaptisez la place de ce nom, s'il vous plaît) son épouse le disputait de grand fou pour notre plus grand plaisir à tous. L'année suivante c'était le temps des Tahitiquettes, teintées par un bain dans une baignoire remplie d'eau et de quelques kilos de chicorée. Puis vint l'année des bébés joufflus... Ma jolie maman (Eva Defays) s'est proposée pour pousser la voiture où mes 100 kilos avaient pris place péniblement. Cette voiture a rendu l'âme en face de la maison du logopède et jolie maman dépitée de ne pas pouvoir continuer en était bien triste. Il est vrai que les biberons étaient remplis soit de gin, soit de whisky, et que la voiture-balai faisait le plein si nécessaire. Aujourd'hui je me dis que la chance était avec nous, je n'ai vu aucun lange se déchirer.
Lors d'un bal le soir, le père Tamenne était
 
avec son épouse et ses enfants sous le chapiteau. L’un des fils, Dominique je crois, faisait des niches à une dame, qui, ne comprenant pas la plaisanterie, à un certain moment se dresse furibonde et poursuit le gamin entre les danseurs, bien entendu inutilement. Le père Tamenne se lève, et, voyant la dame se remettre à sa place, dit « on ne sait jamais si c'était une anthropophage ! ». Ce disant, il se renverse sur sa chaise et éclate de rire en ouvrant une bouche comme un four.
Parmi les jeux, ceux qui faisaient se pâmer les spectateurs : la queue du cochon, la crème à manger par couple en ayant les yeux bandés (certains joueurs se servaient de la cuillère comme d'une catapulte et faisaient manger la crème aux spectateurs dans une ambiance bon enfant.
Comment ne pas signaler l'exposition de la Force Aérienne dans la prairie en bordure de la route de Morialmé (Plus de 1.000 visiteurs sur les trois jours). On pouvait y voir et entendre les explications des techniciens du moteur de Mirage. Un canon antiaérien et bien d'autres choses jamais vues à Fraire. Les visiteurs recevaient en sortant la photo de leur propriété réalisée par un avion qui avait survolé Fraire en long et en large le vendredi matin.
Voilà quelques souvenirs que je demanderais volontiers à revivre si des jeunes voulaient s'y mettre.
 
LA FONTAINE DES PÎSSINTES ?
Comme vous savez, les fondations ont été exécutées par l’équipe des Pîssintes, épaulée par quelques Frairois volontaires, professionnels de la construction. Le socle et les bornes fontaines en fonte ont été posés.
Le budget nécessaire pour l’achèvement des travaux est évalué à 19.500 €. Notre comité doit faire appel à votre aide pour pouvoir mener la réalisation à son terme. La Fondation Roi Baudouin apporte sa participation au projet. Les dons versés en faveur de la fontaine au n° de compte de la Fondation donneront droit à une attestation fiscale. Les documents de souscription vous seront adressés incessamment. Nous vous remercions de leur réserver bon accueil.
 
Situation à la fin de la 1re phase des travaux le 31 mai 2008.
 
NO FONTÈN’E ÈST R’VÈNU’E par Raoul Désirant
 I d'a fallu pay'î des euros pou tout r'fé
Pou l'rimèt'e en couleur, èyèt bén l'èrtaper
Les cins qu'ont yeu l'idé'e sont s't'à mètt'e à l'oneur
Tous les "couss'es aud'jourdu,vont nadjî dind l'boneur.
 
Acclapès d'su les bords, vo z'in vérè branmint
Des richards, des pouyeus, astokis paujér'mint
Prèss'es à s'lèy'î d'aller, d'plondjî à tout'ès crass'es
Dins l'fontèn'e qu'est r'mètuw'e dins in cwin su no place.
 
C'est disbaûtchant pourtant, ça manque pou no moral,
No fontèn'e, au lieu d'euw'e... divreut pichî... d'l'Orval.
Décès d’Adelin Thomas - C’est avec tristesse que nous avons appris le décès de Monsieur Thomas, ancien instituteur en chef de Fraire. Personne pleine d’humour et d’enthousiasme, il prenait son métier bien à cœur. Ses anciens élèves et ses amis du Cercle théâtral le garderont en mémoire, avec nostalgie et reconnaissance.
 
Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Marvin CARPENT - Aimée CHARLIER (071 655323) - Georgy DEBEL (071 655807) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Grégory DUBUISSON - Marc LORENT (0473 981972) Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979 - 0473 515214) - Patrice PLANCHE (071 655966) - Achille TROTIN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./ fax 071 655323).

Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération. La valorisation du cadre de vie des Frairois.

Nos partenaires : L’Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L’asbl Qualité-Village-Wallonie.

Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j’avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d’occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
« La Poste à Fraire 1882-2004 » par Bernard Bauthière (août 2006)
« Les Frairois dans la tourmente de 14-18 » par Aimée Charlier (Avril 2007)

Nos comptes bancaires : N° 732-0105202-08 « Les sentiers du fer - asbl » 34, rue du Sarazin à Fraire
Réaménagement de la Fontaine : N° 000-0000004-04 de la Fondation Roi Baudouin, mention : « L82187-Les sentiers du fer asbl ».

Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle