 Bon, eh bien, cette dernière demi-heure de l’émission
"Senior radio", une émission de Michel Lemaire, sera
consacrée ce lundi 5 mars à ce que l’on pourrait appeler
"Opération harmonies et fanfares". Il y a en studio toute
une grande famille, tous les amoureux des fanfares et des harmonies, mais
ce soir c’est la fanfare de Fraire, c’est-à-dire, pour être
plus précis, l’ensemble instrumental. Je vous rappelle qu’avec
nous ce soir, du côté technique, il y a André Claisse,
Michel Deprez et Michel Goossens, bien sûr, qui est le public-relations
et surtout le responsable de cette émission "Opération
harmonies et fanfares", et au micro, Georges Debrange. J’espère
que vous allez rester en notre compagnie jusqu’à 23 h. Il
y a des choses que nous souhaiterions très intéressant de
vous dévoiler. Du fait que nous sommes ensemble, nous allons essayer
pendant cette demi-heure d’émission de poser quelques questions
qui intéressent certainement pas mal de membres de certaines fanfares
et harmonies de Wallonie.
» Eh bien, immédiatement, nous allons vous proposer
la toute première interprétation ça s’est fait
ici, chez nous, à RTB Namur , et je crois qu’il s’agit là
de... quelques notes, c’est "Marching notes", je crois, je lis
difficilement, mais je crois que c’est cela.
(Marching Notes)
 Eh bien voilà, je crois que c’était la meilleure façon
de faire connaissance avec cet ensemble instrumental ; je rappelle
qu’il s’agit de la fanfare de Fraire, et nous allons maintenant découvrir
un petit peu tous ceux qui font partie de cette grande famille ;
évidemment ils ne sont pas là tous ce soir, mais disons
qu’ils sont représentés, et le tout premier que je m’en
voudrais de ne pas accueillir comme il se doit ici dans ces studios de
Namur, c’est Monsieur le président, Monsieur Revers. C’est bien
cela ? j’ai bien prononcé ?
C’est cela, oui.
Monsieur Revers, vous êtes président depuis déjà
pas mal d’années, je crois.
Dix-huit ans.
Dix-huit ans ! Et, ce qui est normal, vous êtes très
fier de votre fanfare...
Ah, très !
Très fier. Pour rester dix-huit ans, non seulement vous, vous
êtes très fier, mais on doit être très heureux
et très fier aussi de vous avoir comme président, puisque
vous l’êtes toujours.
Euh ! ça, ça dépend... (Rires.)
Ça vous prend beaucoup d’occupation, en tout cas.
Ben... Mon Dieu...
Ça prend beaucoup de temps, beaucoup d’amour de la musique,
beaucoup d’amour de tous ceux qui s’y intéressent.
Oui.
Bon. Eh bien, après avoir salué le président,
Monsieur Revers, il y a bien sûr et, euh... je crois que ça
devrait presque être l’essentiel, Monsieur le président,
mais disons qu’il y a le chef. Celui qu’on appelle le chef, celui sur
qui repose l’avenir, le présent de la fanfare. Et le chef, c’est
M. Matagne.
Amour Matagne. Ben oui.
M. Matagne qui, apparemment, a l’air gentil, comme chef.
A. Matagne. Eh bien, je crois, oui.
Non ?
Jean-Marie Piérard. Ça dépend.
Ça dépend. Pourquoi ? ça lui arrive parfois
d’avoir une certaine sévérité, oui ? beaucoup
de sév... non ?
A. Matagne. Non, pas tellement. Du moins, elle est consentie
en tout cas... par les musiciens, qui le prennent assez bien.
D’accord.
Eugène Revers. Il a assez de doigté pour ça.
Il a assez de doigté pour les conduire convenablement. Et
ils sont jeunes, je crois, vos musiciens ?
A. Matagne. Très, très jeunes, oui.
Très, très jeunes.
En partant de dix ans, jusqu’à... allez ! le plus vieux
a cinquante ans maintenant, mais...
C’est cela. Et pas trop de différences, parmi ces artistes ?
Je crois que le vieux est aussi jeune que...
Ah ! oui, tout à fait.
Il reste jeune ; c’est une façon de rester jeune,
je crois, hein ?
La moyenne d’âge est de vingt-trois ans...
Vingt-trois ans... Eh bien, nous aurons l’occasion pendant cette
demi-heure de discuter avec le chef et d’avoir d’autres commentaires très
intéressants sur la fanfare ; nous découvrons en ce
moment ceux qui nous ont fait le plaisir et l’honneur d’être parmi
nous ce soir : il y a le trésorier ; évidemment,
le trésorier, c’est aussi important, moins important que le chef,
mais quand même ! C’est vous, Monsieur D’Hoedt, je crois.
C’est bien ça, oui. C’est un fait que la trésorerie
est un élément indispensable dans toute organisation, et
on pourra peut-être en discuter tantôt. Enfin, de l’importance
de la trésorerie, d’un budget annuel... pour que la fanfare marche
bien.
C’est ça. Ce sont des choses qui nous intéressent,
sans vouloir faire une enquête approfondie, là, mais nous
aimerions quand même connaître certaines choses qui sont indispensables
et que le grand public aime bien de découvrir. Bon. Il y a aussi,
et ça devient à la mode un peu partout, dans toutes les
sociétés, et je m’aperçois que dans les fanfares,
il y en a aussi, c’est ce qu’on appelle le public-relations. Et c’est
M. Jean-Marie Piérard.
C’est cela, oui.
C’est bien cela. Monsieur Jean-Marie Piérard, là, vous
jouez aussi un rôle important dans cette société.
Et vous allez tout à l’heure nous l’expliquer. En effet, vous effectuez
des échanges, etc.
C’est cela.
Vous êtes musicien aussi, Monsieur Piérard ?
Musicien également...
Ah ! donc, vous êtes sous la baguette de M. Matagne ?
Sous la férule... Et je l’accompagne parfois, je l’aide techniquement,
également.
D’accord. Donc, vous l’aidez de deux façons et même
de plusieurs façons. Non seulement avec vos relations publiques,
mais aussi comme musicien, et peut-être à d’autres occasions
aussi...
L’école de musique également.
L’école de musique. C’est ça, oui, parce que, vous
allez nous en parler tout à l’heure, c’est très important.
Et puis, il y a aussi Géraldine. Nous avons tenu à prendre
aujourd’hui une jeune : c’est Géraldine Piérard, qui
fait partie de l’ensemble instrumental. C’est bien ça, n’est-ce
pas, Géraldine ?
Oui.
Et vous êtes la fille de M. Jean-Marie.
Hmhmm.
Hmhmm, hmhmm ! Faut pas rougir, hein ? Nous sommes en famille,
y a pas de problème. Vous avez pris votre partition ?
Hi, non, hihi !
Vous n’allez pas chanter, quand même, hein ?... Quel instrument
jouez-vous ?
De la flûte traversière.
Très bien ! C’est un instrument extraordinaire, très
recherché, très rare, puis très difficile, non ?
Mmoh ! si. Faut beaucoup de souffle, hihi !
Beaucoup de souffle ! Apparemment, vous avez l’air d’avoir ce
qu’il faut ! non ?
|
Boh ! oui.
Oui ? Bon. Eh bien, et il y a aussi avec nous
ce soir Marilou. Marilou qui est là et qui, elle, représente
un petit peu, disons, le public, qui, à chaque représentation,
se trouve présent. Parce que c’est important ; c’est bien
d’avoir une fanfare, et, mais ce qui est encore plus important, c’est
qu’il y ait du public ; et vous, je crois qu’en plus du public, vous
avez d’autres rôles à jouer dans la société.
C’est-à-dire que, lorsqu’il y a des manifestations, je m’occupe
de... du déroulement, de l’organisation,
accompagnée de M. D’Hoedt et d’autres.
C’est cela. Eh bien, vous voyez que, dans le fond, dans cette fanfare,
tout le monde a sa place, tout le monde a un rôle important à
jouer. Et, avant de découvrir avec beaucoup plus de profondeur
chacun des personnages que nous allons rencontrer ce soir, je vous propose
une seconde interprétation, et c’est " Bugler’s Holiday ",
un solo de pistons.
(Bugler’s
Holiday)
 Voilà, et avec même l’accent final de
la part du chef, M. Matagne, qui a fait signe au charmant technicien,
qui se trouve de l’autre côté de la vitre, que c’était
terminé. Dites-moi, chef, Vous êtes content de ce groupe ?
Eh bien, oui, je ne peux pas faire autrement
que d’être content, quand on voit l’âge de nos musiciens,
les années de musique qu’ils ont...
c’est un très bon résultat.
C’est-à-dire ?
C’est-à-dire que si nos très jeunes musiciens ne peuvent
pas avoir beaucoup d’années de musique, il y a quand même
pas mal de musiciens chez nous qui ont la quarantaine, ou plus ou moins,
et qui n’ont que deux ou trois années de musique : ils ont
commencé assez tard...
Ah ! bon ?
... Donc
l’âge ne veut rien dire, en réalité.
Absolument. Et pour l’enregistrement de ce que nous venons d’écouter,
vous aviez là un solo de piston. Quel âge avait par exemple
ce musicien ?
En fait, il y a trois solistes, trois cornets à pistons ;
ce sont des jeunes gens qui ont entre seize et dix-huit ans.
Entre seize et dix-huit ans !
Oui.
Puis-je aussi vous demander, Monsieur Matagne : vous avez énormément
de prestations ; quelle était la dernière et où
s’est-elle déroulée ?
Alors, la dernière, c’était chez vous à l’enregistrement.
Ah ! c’était... oui, bien
sûr, hihi ! Mais en public ?
La dernière, c’était l’année dernière, c’était
le banquet Sainte-Cécile, qui, lui, suivait les festivités
du Raclos.
Hmhmm... Toujours bien suivi chez vous,
là-bas, à Fraire ?
Très bien suivi, les musiciens sont très assidus, parce
que les trois quarts des musiciens viennent quand même à
chaque répétition.
Vous avez combien de musiciens, en tout ?
Exactement quarante-neuf.
Et dans la société, vous avez combien de membres ?
... ?
Ça, c’est peut-être difficile, c’est peut-être
une question que j’aurais dû poser au trésorier, ça !
Enfin quarante-neuf musiciens, c’est déjà extraordinaire,
non ?
Vous parlez de membres, euh... pour nous
soutenir ?
C’est ça, oui.
Ah ! non. De ce côté-là, nous ne faisons pas
les membres, quoi...
Ah ! bon...
Nous essayons autant que possible de voler de nos plumes...
Formidable ! Très important. Donc je suis heureux d’avoir
posé cette question quand même, parce qu’il y en a quand
même beaucoup qui, partout, sont obligés de...
J.-M. Piérard. Aucune carte de membre.
Aucune carte de membre. Extraordinaire !
J.-M. Piérard. Quelques sympathisants nous glissent, bien
sûr, la pièce, mais...
Oui. Là, vous ne refusez pas.
J.-M. Piérard. Bien sûr, c’est certain, surtout
le trésorier. Parfois, nous, nous hésiterions, mais le trésorier,
jamais. (Rires.)
Eh bien, tout à l’heure, on saura exactement comment il
fait et combien sont ses rentrées exactes, si on peut aller jusque-là.
Bon. Quelles sont vos prochaines prestations ?
A. Matagne. Comme chaque année, nous débutons
notre saison par un concert à Fairoul, qui est un hameau de Fraire
et en fait toujours partie, malgré les fusions. Nous débutons
notre saison chez eux, le jour de Pâques. Ensuite nous nous rendons
à l’abbaye d’Aulne, comme nous le faisons depuis trois ans déjà.
Un concert est prévu à Laneffe au mois de mai, dans le hall
omnisports. Le jour de la Pentecôte, à Gerpinnes Flaches,
comme l’année dernière. Alors un contrat un peu spécial
est en cours pour aller faire une prestation à Oostduinkerke, à
la Côte. Il y a ensuite quelques concerts dont nous ne sommes pas
certains.
Très bien. Dites-moi, Monsieur Matagne, tous ces concerts,
vous les devez à M. Piérard, qui, lui, est votre public-relations
et qui vous découvre tous ces endroits ou vous pouvez vous rendre,
ou bien... ?
J.-M. Piérard. Pas tous. Il faut dire que, anciennement,
nous avions d’abord une destination de musique de marches. De là,
tous les anciens contrats. Nous allons, par exemple, à Gerpinnes-Flaches
depuis vingt ans, et ça, nous le devons au président. En
ce qui concerne les concerts, d’échange notamment, c’est moi le
responsable, mais...
Les concerts d’échange, vous pourriez nous expliquer un petit
peu, nous dire en deux, trois mots de quoi il s’agit exactement ?
J.-M. Piérard. Eh bien, vous devez comprendre qu’il est
extrêmement pénible d’assurer un week-end musical avec trois,
quatre et cinq sociétés, le samedi et le dimanche...
S’il fallait absolument financer ces deux jours, ce serait extrêmement
difficile à supporter. Donc j’ai contacté des sociétés
amies au départ maintenant je prends un peu plus d’extension
et ces sociétés acceptent de venir jouer chez nous. En
retour nous allons chez eux gratuitement, si vous voulez. On prend nos
frais de déplacement à charge, mais ça nous permet
d’organiser des week-ends vraiment formidables, où nous faisons
salle comble à chaque fois. Il faudra bientôt demander à
la commune d’agrandir le local, parce que les gens sont debout, même
derrière le comptoir, et c’est tellement bien suivi qu’il règne
le plus grand silence, même lors du dernier concert de dimanche
soir : les gens qui sont là sont réellement des mélomanes,
qui viennent écouter de la musique. Ce concert, ce week-end, c’était
la dernière fête qui avait lieu à Fraire, il commence
à faire froid le troisième week-end d’octobre, et généralement
cette fête était vraiment rejetée par les habitants ;
seuls les gosses allaient encore sur la foire. Maintenant on descend les
gosses sur la foire et les parents passent un week-end réellement
agréable dans notre local, à écouter de la musique.
Très très bien, formidable. Vous devez être content,
Monsieur le président, Monsieur Revers...
Très, très...
Vous participez, vous assistez à
toutes ces manifestations, forcément...
Ah ! oui, oui, forcément.
... Avec l’autorisation de Madame,
toujours.
|
Oui, oui, elle rouspète un peu, mais ça va quand même.
Elle ne vous suit pas, elle vous suit, quand même ?
Eh non, non.
Non ? pas toujours ? Il faudrait essayer de l’influencer
un petit peu, là, hein ? Enfin, ça doit être
terrible pour un président d’avoir une société qui
marche aussi bien et d’avoir des concerts qui sont aussi bien suivis.
C’est une belle évolution, n’est-ce pas ?
Ah ! oui, bien sûr. Mais là, le trésorier,
qui, apparemment n’a pas de cartes de membres, il a une rentrée
lors de ces concerts ?
T. D’Hoedt. Oui, oui.
Ah ! quand même. Car je me demandais où vous alliez
trouver tout cela !
Oui. Eh bien les rentrées pour faire marcher la fanfare de Fraire
viennent essentiellement... Bon, Jean-Marie
Piérard parlait de concerts d’échange, mais nous n’avons
pas que des concerts d’échange. Nous allons également
prester ailleurs, nous sommes invités ailleurs, et là, évidemment,
comme il se doit, nous faisons rémunérer notre prestation.
Mais la principale rentrée de l’année se fait peut-être
à l’occasion du Raclos, c’est-à-dire le troisième
dimanche d’octobre, où pendant tout le week-end, nous organisons
des concerts. Et, bien sûr, qui dit concert dit également,
restauration, buvette, bal. Enfin, nous essayons de trouver toutes sortes
d’éléments qui permettent de renflouer la caisse. Disons
que là sont les principales ressources de notre fanfare.
Une buvette, ça marche toujours bien, là où
il y a des musiciens, non ?
Ben, forcément, disons que c’est l’énergie du musicien,
hein ? Pour avoir du souffle, il faut quand même bien de temps
en temps une fois prendre un rafraîchissement, voire même
deux (Rires.).
Bon, eh bien, donc, nous continuerons tout à l’heure cet entretien,
mais en attendant, nous allons écouter " Modern Story ",
toujours une interprétation de la fanfare de Fraire.
(Modern Story)
 Chef, bravo ! C’est vrai que c’est agréable à
écouter, " Modern Story ", et là je
comprends, vous disiez tout à l’heure qu’énormément
de personnes assistaient à vos concerts, et je comprends que, étant
donné la qualité de ce que vous proposez, ce soit aussi
bien suivi. Mais nous en étions tout à l’heure avec notre
trésorier, M. D’Hoedt, qui lui nous expliquait quelles étaient
ses rentrées
T. D’Hoedt. Oui...
Mais, ses sorties, là, il ne nous a encore rien dit.
Ah ! bien, voilà, ne vous en faites pas : on sait très
bien les placer.
Ah ! oui , ah ! mais j’espère bien.
Et quand je dis placer, c’est plutôt investir ; et le premier
investissement, il est propre à la musique, c’est d’abord l’acquisition
de nouveaux instruments. Il faut savoir que, s’il entre beaucoup de jeunes
dans la musique, ils n’ont pas toujours la possibilité de financer
ces instruments. Un exemple au hasard : un bugle acheté l’année
passée représente une dépense de 31.500 francs.
On ne peut pas toujours demander aux musiciens de faire cette dépense
eux-mêmes. C’est pourquoi nous intervenons également à
ce titre : nous finançons si je peux utiliser ce
mot-là l’instrument au jeune musicien. Donc, instrument égal
premier investissement ; deuxième chose, c’est essentiel aussi :
ce sont les partitions. L’année passée, nous avons dû
acquérir, je pense, une dizaine de partitions. Autre chose encore :
nos frais de déplacement. Le chef, tantôt, vous a fait part
du programme d’activités de ’84 : ça requiert des déplacements ;
ceux-ci ne se font pas aux frais des musiciens, nous les prenons en charge.
Il y a les frais traditionnels : les frais de bureau, la SABAM, que,
malheureusement, il faut bien payer aussi (rires). Deux autres
dépenses aussi : la première elle nous tient à
cœur , c’est le souper que nous donnons une fois par an : le banquet
de la Sainte-Cécile...
Vous offrez ça à tous les musiciens ?
Nous offrons ça aux musiciens et aux épouses.
C’est ça. Très bien. Elles ont de la chance, les épouses,
hein ?
Oui, oui.
J.-M. Piérard. Elles nous aident aussi très fort
dans le courant de l’année.
Je l’espère bien. Je crois que c’est tout, Monsieur D’Hoedt ?
C’est tout, en quelques mots, oui.
Merci beaucoup. Oui, mais, c’est vrai, il ne nous reste plus, malheureusement,
que quelques minutes, et j’aimerais connaître un peu l’historique
de la société, parce que j’ai entendu dire tout à
l’heure que c’était une vieille société. On pourrait
peut-être demander à Monsieur le président :
Elle a quel âge, la société ?
Elle est née avec le siècle.
Ah ! très bien.
Elle a donc quatre-vingt-quatre ans.
Oui. Et cette société, on ne saurait peut-être
pas énumérer toutes les coupes ou tout ce que vous avez
remporté jusqu’à présent, nous n’allons pas trop
insister là-dessus, mais disons que vous avez connu aussi une certaine
évolution. Et je crois qu’elle se caractérise surtout, comme
le disait tout à l’heure le chef, Monsieur Matagne, par la présence
de jeunes, tels que Géraldine, ici. Il y a eu donc là un
mouvement, dans votre société. Vous pourriez expliquer,
Monsieur le président ? ou Monsieur Piérard ?
E. Revers. Jean-Marie va expliquer ça, oui.
J.-M. Piérard. Eh bien, voilà : les enfants
Géraldine, notamment, Laurent et d’autres enfants de musiciens
, en jouant de la musique, contactaient des petits voisins et les incitaient
à venir jouer eux aussi. Les parents, c’était " Non "
catégorique, parce que les musiciens, ça boit !
C’est pas vrai ?
Ah ! on le dit ! (Rires.) Et...
Et c’est pour ça qu’on ne voulait pas vous abandonner les
jeunes ?
Non. Ni les laisser " traîner ", comme on
disait, une journée en rue. Alors il nous est venu à l’idée
d’essayer de monter un cours de solfège instrumental ; c’est-à-dire
qu’ils apprenaient en même temps à jouer du pipeau, et c’était
un solfège relativement agréable à suivre. Et il
se fait qu’il y avait juste une douzaine de participants, au départ,
dont l’âge allait de six à dix ans, et ces gens ont appris
la musique, s’y sont intéressés, ont fait école et
nous avons, de ce fait, quitté quelque peu les marches de l’Entre-Sambre-et-Meuse
pour tourner en société de concerts, ce qui était
bénéfique pour tout le monde.
Ce qui est très important à souligner, je crois, et
qui peut servir d’exemple à pas mal de sociétés,
ici, en Wallonie, qui sont à l’écoute de notre émission...
S’ils veulent des jeunes, qu’ils les intéressent, qu’ils leur
donnent des responsabilités au pupitre, et les jeunes suivront.
Voilà ! Euh, je crois que le chef et le président
sont bien d’accord avec ce que vient de dire M. Piérard :
c’est une chose très importante sur laquelle il fallait insister.
A. Matagne. Oui, tout à fait.
Tout à fait. Bon. Eh bien, il ne nous reste malheureusement
plus que cinq minutes, nous allons maintenant écouter la dernière
interprétation de cette fanfare de Fraire, ce groupe instrumental,
et il s’agit de " Titus ", de Mozart.
(Titus). Fin de l'interview.
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