Anecdotes
Toutes ces anecdotes concernant la musique de Fraire sont rigoureusement authentiques.
Vers 1935, sous l'effet de la politique, deux nouvelles sociétés de musique ont vu le jour à Fraire en plus de la fanfare "l'Union" (dont la couleur devenait de plus en plus libérale) : la fanfare catholique et la fanfare socialiste. A cette occasion, des musiciens ont quitté l' "Union" pour rejoindre l'une des nouvelles sociétés. C'est ce qu'a fait l'un des bombardons, mais son instrument appartenait vraisemblablement à l'"Union", ce qui fut contesté plus tard. Aussi, à l'occasion d'une sortie musicale, l'instrument du dissident étant resté à l'extérieur du cabaret où se trouvaient les musiciens, il fut "récupéré" subrepticement par l'un des membres de l' "Union". Depuis ce jour lointain, l'engin est resté caché pour éviter des représailles. C'est l'épisode qu'on a appelé ironiquement "Le vol du bombardon". Fin des années 1940, notre fanfare assurait une sortie musicale à Chastrès. A l'époque, les cabarets étaient encore nombreux et quelques musiciens étaient déjà passablement « entamés ». Rappelons que la grosse caisse était alors placée à l'arrière de la société, derrière les basses, et que l'instrument était porté à la façon d'un sac à dos par un porte-caisse, ce qui allégeait le percussionniste. Le porte-caisse était un certain Emile du Broscu et le percussionniste était Albert Picot, de la Maroquette. L'alcool faisant ses effets, Albert donna un coup de mailloche qui manqua la peau de la caisse et atterrit sur le cercle, ce qui fit tournoyer le porte-caisse, qui alla s'écrouler avec l'instrument dans la haie qui bordait la route. Le morceau de musique s'est ainsi terminé abruptement dans un éclat de rire général. Début des années 1950, après une sortie qui s'était prolongée fort tard dans la nuit, quelques musiciens affamés revenaient de la Maroquette dans l'intention d'aller acheter quelques boîtes de conserve chez Marthe Heusghem (épicière, épouse de Marcel, un musicien) pour se restaurer. A cette heure tardive, ils trouvent porte close, Marcel et Marthe étant couchés. Ils n'ont alors rien trouvé de mieux que d'enlever quelques tuiles du toit du garage pour pénétrer dans la maison. Une fois entrés, ils ne se sont pas contentés de prendre des conserves, mais ils se sont attablés dans la cuisine et se sont mis à faire des frites et à manger. Marthe, entendant du bruit au rez-de-chaussée, réveille Marcel, qui descend voir ce qui se passe. Bouche bée devant le tableau qui s'offre à ses yeux, il finit par demander aux convives silencieux : « Eyèt qwè ? Vos n'dijèz rén ? » et l'un d'eux répondit : « Nos digèrons ! » (ce jeu de mots est sans intérêt en français : « Alors quoi ? vous ne dites rien ? Nous digérons »).
Le temps ayant passé, il existe plusieurs variantes à cette anecdote. Entre autres, Arthur Van Hoecke, qui était un des protagonistes de cette aventure, ne se souvenait pas de l'épisode des frites, mais uniquement des boîtes de conserve. Quoique tous les musiciens ne soient pas des ivrognes, certains ont parfois ramassé des cuites mémorables. Dans les années 1950, le lendemain d'une sortie musicale, on a retrouvé un trombone à pistons suspendu au monument 1914-1918. Le propriétaire de l'instrument ne s'est jamais souvenu de quelle manière il est arrivé là. Les convictions religieuses et politiques étaient très marquées dans les années 1950. C'est ainsi que les plus anciens musiciens se souviennent en souriant que René Vandamme (trombone) et Eugène Matagne (hélicon), qui ne se saluaient jamais et ne se parlaient pas dans la vie courante à cause de leurs opinions politiques divergentes, étaient les meilleurs amis du monde lorsqu'ils étaient en sortie musicale. La musique adoucit les murs, c'est bien connu. La première ou la deuxième année où la fanfare de Fraire a participé à la Sainte-Rolende avec la compagnie des Flaches à Gerpinnes, vers 1964, une pluie diluvienne s'est abattue sur eux juste au moment de la rentrée, une vingtaine de mètres avant les tribunes. Tous les marcheurs ont presque instantanément disparu dans les maisons voisines. Dès que la pluie a diminué d'intensité, les rangs se sont reformés, mais seulement deux ou trois musiciens de Fraire ont reparu et se sont placés derrière leur batterie de tambours pour faire la rentrée. Ils avaient l'air fins.
L'habitude des arguèdennes nous a été transmise par les anciens musiciens. Mais tous les anciens n'ont pas toujours partagé l'amour de ce genre de musique. Dans les sorties de villages où un arrêt était prévu dans chaque cabaret, certains musiciens passaient le temps à jouer aux cartes. On se souvient même de la remarque énervée d'Edmond Dahy : « Eh, doûcemint l'z-arguèdennes : on n's'atind pu djouwér à cautes ! » « Eh, doucement, les arguèdennes : on ne s'entend même plus jouer aux cartes ! »
La fanfare de Fraire participait à la marche Saint-Pierre à Florennes avec les Rouges en 1964. Juste après une fin de prestation, quelques musiciens de Fraire, dont un joueur de grosse caisse occasionnel, regardaient les Blancs défiler. Au moment où, au son des tambours, la fanfare de Florennes passe devant eux, pris d'une envie irrépressible, le grosse-caissiste de Fraire s'écarte un peu dans la foule et frappe vigoureusement les trois coups annonçant un morceau de musique, créant une panique monstre parmi les musiciens et les tambours de Florennes.
Il est peut-être préférable encore aujourd'hui de taire pudiquement le nom de ce musicien respectable, qui n'avait joué la grosse caisse cette fois-là qu'à cause de l'absence imprévue du titulaire de l'instrument. Encore à la marche de Florennes vers la même époque. Deux musiciens florennois, grands joueurs d'arguedennes et toujours dans toutes les marches et cavalcades des environs, connaissaient la plupart des musiciens de la région. Le dimanche après-midi, ils se trouvaient en grande conversation avec des musiciens de Fraire à côté de la chapelle Saint-Pierre, juste avant le redémarrage de la compagnie. Les tambours battent l'appel, les rangs se forment et la compagnie démarre. Le chef de musique annonce un morceau, et nos deux musiciens le cherchent vainement dans leur carnet. Le morceau de musique commencé, ils finirent enfin par s'apercevoir, grâce à la couleur différente des plumets, qu'ils n'étaient pas dans leur compagnie, mais bien dans celle des Rouges, qu'ils quittèrent prestement...
Cette aventure a encore failli se reproduire en 2006 pour deux jeunes Frairois qui, toujours à la chapelle Saint-Pierre, se sont retrouvés dans les rangs de la fanfare d'Hanzinne et n'en sont sortis que parce qu'ils ont été rappelés par des musiciens de l'« Union ». Au moment du renouveau de la fanfare (1963), Christian jouait le cornet, mais il était malheureusement incapable d'interpréter un morceau sans partition. Or, le soir de la Sainte-Cécile, il était de coutume d'aller chercher le président d'honneur puis le curé avant de se rendre à la messe, ceci en jouant l'une ou l'autre marche facile à la seule lueur de l'éclairage public, assez pauvre à l'époque. Spéléologue à ses heures, Christian s'est donc muni d'une lampe frontale électrique pour pouvoir jouer. A cette même occasion, mais peut-être une autre année, sous l'effet des petites gouttes, il s'est endormi dans l'auge à cochons qui se trouvait en face de la maison du président d'honneur, Fernand Mathurin.
Dans les années 1940 à 1960 Edmond Dahy, qui se disait fièrement bug' saulau (bugle solo), aimait à jouer des arguèdènes du "Tchon" (Jules André) dont ce dernier lui avait écrit les partitions. Il les présentait généralement comme suit : « D'èm' va vos én djouwér yeune en mineûr », à quoi Arthur Van Hoecke répondait invariablement : « Wèye, on l'sé bén qu't'a stî travailli à l'fosse ! ».
Traduction : « Je vais vous en jouer une en mineur », à quoi Arthur Van Hoecke répondait invariablement : « Oui, on le sait que tu as travaillé à la mine ! » Il est actuellement incroyable d'imaginer les débuts de certains musiciens. En voici un exemple parmi tant d'autres. Au moment de la remise en route de la fanfare vers 1964, le chef Arthur Flandre se lamentait de ne plus avoir de contrebasse dans la société. Un des fils de l'ancien bassiste, qui jouait le cornet dans la société, demanda donc à son frère s'il ne pourrait pas reprendre le bombardon du père et rejoindre les rangs de l'« Union ». Le frère lui répondit qu'il ne connaissait pas le fonctionnement de l'instrument et qu'il ne savait pas lire la musique. Pas de problème : en une semaine, le cornettiste apprit à son frère la gamme sur instrument à cuivre, et le vendredi suivant le nouveau bassiste était là avec son bombardon. Quand le chef lui donna des partitions à exécuter, le débutant lui dit ne pas encore savoir lire la musique. Le chef lui répondit : « Ça n'fét rén, vo n'aurèz qu'dè djouwér d'orâille en ratindant » (« Ça ne fait rien, vous n'aurez qu'à jouer d'oreille en attendant »). Inutile de dire que cette manière de commencer une carrière musicale n'a plus cours nulle part aujourd'hui.
Dans ces années 1960 et même 1970, beaucoup de sociétés de musique survivaient avec difficulté. La plupart des contrats de défilés comportaient une clause stipulant un nombre minimum de vingt musiciens, ce qui posait souvent problème. Il n'était donc pas rare de donner un costume et un instrument à des non-musiciens pour être en nombre suffisant. Pour éviter des fausses notes intempestives, un bouchon était alors placé dans l'embouchure de l'instrument mis à disposition des volontaires "faisant nombre".
Lors d'un défilé début des années 1970, ce système a été à deux doigts d'être trahi. Pendant un break du défilé, nous étions attablés dans un café, et le tenancier de l'établissement demanda à deux des jeunes pseudo-musiciens pourquoi ils ne joueraient pas une petite arguèdène ; Georges Lorent, le chef de musique de l'époque, intervint aussitôt : « Ce sont des jeunes, et ils sont déjà fatigués, nous allons jouer une arguèdène à leur place ! » Une anecdote peut aider à faire comprendre le peu de connaissances musicales de certains musiciens ou chefs de l'époque. Ceci ne s'est pas passé à Fraire, mais dans la fanfare d'un village voisin que des musiciens frairois allaient régulièrement renforcer. Le chef avait mis au pupitre une marche autrichienne superbe qui était en vogue à ce moment-là : « Vienne reste Vienne ». Ce morceau est caractérisé entre autres par l'emploi de nombreux accords de septième. — Pour rappel, un accord de do septième est composé des quatre notes do mi sol et si bémol, le si bémol étant la septième de cet accord —. A la première exécution du morceau en répétition, le chef demanda aux musiciens de bien faire attention aux fausses notes. Comme les « fausses notes » se répétaient aux exécutions suivantes, le chef se fit ramener les partitions contenant les « erreurs » et corrigea sur-le-champ toutes les « fausses » notes qui étaient tout bonnement les septièmes d'accord en notes toniques. Et on a joué « Vienne reste Vienne » sans accords de septième !
Un autre chef de musique des environs immédiats de Fraire a un jour distribué une nouvelle partition aux musiciens en leur disant : « On va faire une première lecture de ce morceau-ci sans tenir compte des bémols ni des dièses ! »
Il est clair, comme dans les deux anecdotes précédentes, que tous les musiciens de fanfare, surtout dans le milieu du XXe siècle, ne sont pas nécessairement des lumières. A l'époque où Fraire et Laneffe étaient associés, l'ensemble défilait en jouant une marche émaillée de fausses notes. A la fin du morceau, le voisin du petit Bert lui demanda : « Dè n'sé nin si vo l'avèz vu, mais i gna in bémol à l'clé ». A quoi Bert lui répondit : « Oh ! mais mi, les dièses èyèt les bémols, dè n'm'èn' ai jamais r'toûrnè ! »
(Je ne sais pas si vous l'avez remarqué, mais il y a un bémol à la clé — Oh ! mais moi, les dièses et les bémols, je ne m'en suis jamais inquiété !) D'après des anciens, un des musiciens aurait couramment joué de l'harmonica en conduisant sa voiture (les autoradios étaient rares). Un jour, celui-ci se dirigeait vers Bouffioulx, pour une prestation de la fanfare, avec Jean Dahy, petite caisse, comme passager. Est-ce une distraction due à l'harmonica ou la vitesse un peu trop grande pour prendre un virage assez serré, toujours est-il que la Coccinelle a fait plusieurs tête-à-queue avant de s'arrêter indemne à dix centimètres du mur d'une maison au fond d'une avant-cour. Finalement arrivé à destination, blanc comme un linge, Jean a dit aux autres musiciens : "Plus jamais avec lui !". La fin des années 1960, années bénies des minijupes, a surtout été appréciée par les trombonistes (et leurs amis), qui reposaient debout leur instrument, dont le pavillon brillait comme un miroir, à côté de victimes bien choisies. Début des années 1970, le bombardon avait les cheveux longs (c'était la mode). Dans la compagnie des Flaches, à la Sainte-Rolende, les majors à cheval se trouvaient, comme d'habitude, juste derrière la fanfare, mais avaient une fâcheuse tendance à s'approcher des musiciens. A tel point qu'un des animaux a pris les cheveux du bombardon pour du fourrage et a tenté de s'alimenter, au grand plaisir des cavaliers, mais non du musicien concerné. La sortie de la fanfare à la cavalcade d'Auvelais le lundi de Pâques 1972 restera à jamais dans les mémoires de ceux qui y ont participé.
Déjà pendant la prestation, il s'était produit une série incroyable de gags, mais le couronnement a été le retour à Fraire.
Le car qui a conduit et ramené les musiciens était une guimbarde pas possible, pleine d'émanations de mazout et dont le chauffage ne fonctionnait pas. Vers la fin du voyage de retour, aux environs de Poucet (Morialmé), la barre de transmission a cassé. C'était la nuit et il faisait un froid de canard, aussi, plutôt que d'attendre un dépannage problématique du car, les musiciens ont décidé de revenir à pied jusqu'à Fraire (3 km). Arrivés au café "La Petite Chapelle" tenu par Rosalie, femme du chef Arthur Flandre, une odeur pestilentielle indiqua à tous que le porte-drapeau de l'époque avait eu un problème intestinal pendant le retour. Rosalie lui dit vertement : "Vos aurè à boire comme tertous après qu'vos aurè stî vos candjî à vos maujone !"
(Vous aurez à boire comme tout le monde quand vous serez allé vous changer chez vous !) Le même jour, pendant une pause de la prestation, Arthur Flandre s'approche d'Edgard Polomé et lui demande : « Il faudrait aller récupérer Mathurin et Dahy : il paraît qu'ils sont au bureau de police ». Edgard y est allé et a trouvé en effet Didier Mathurin et Jean Dahy momentanément mis aux arrêts. Quand ils ont vu Edgard arriver, ils l'ont supplié : « Eh, Edgard, ne nous laisse pas ici, on a promis de ne plus jamais recommencer ! ». Ce qui s'était passé : une maison était en feu. Les pompiers avaient tiré leurs lances d'incendie jusqu'à la maison, et nos deux compères n'avaient rien trouvé de mieux que de se mettre debout sur un des tuyaux pour essayer d'empêcher le passage de l'eau. Malheureusement, ils avaient été vus par un policier, qui les a aussitôt emmenés. Toujours à cette même époque, la fanfare accompagnait la marche de Monceau-sur-Sambre et devait en fin de parcours entrer dans une salle, tout en jouant un morceau. L'entrée de ce bâtiment était précédée de quelques marches. Georges Deloge, grosse-caissiste à l'époque, avait mal estimé le nombre de ces marches et, butant sur la dernière, s'étala sur sa grosse caisse en roulant avec elle. Heureusement, le chef de musique Arthur Flandre, d'un geste rapide, le rattrapa par le col de la veste et le remit debout. Mais Georges n'avait pas arrêté de jouer ! Racontée par Jean Thomas : Encore dans ces années et dans cette région carolorégienne. Lors d'une halte « arguedennes », notre batteur Georges Deloge amusait la galerie par des mimiques « à la Sim » parfois simiesques aussi dont il avait le secret. Un autochtone, sans doute jaloux de son succès, décide alors de le provoquer en combat singulier le mot était bien choisi de la grimace. Georges porte le premier coup en plissant le front et les oreilles dans un mouvement avant-arrière du plus bel effet. Son adversaire lui rend la pareille. Notre batteur avance alors le menton de façon à produire une galoche rendue encore plus impressionnante par l'absence de son dentier. Même grimace en face ! Georges sort alors son atout maître en allant se lécher le bout du nez grâce à sa langue à la souplesse vipérine. Hélas pour lui ! son challenger réalise une performance identique.
Tout le monde pense que la rencontre s'achemine vers un match nul quand, soudain, le regard plein de malice, notre hôte Carolo dirige deux doigts vers une de ses orbites d'où à la stupeur générale et au grand écurement des jeunes musiciennes il extrait un il de verre qu'il fait mine de tremper dans sa Jupiler !
Notre ami Georges n'a pu que se résoudre à accepter sa défaite et à payer les verres que, sûr de gagner son pari, il pensait pouvoir déguster « à l'il ». Un fervent admirateur de notre fanfare a eu un jour cette conversation avec notre chef Amour :
« Oh ! mi, d'aîme bén l'musique dè Fraire ! Ah ! t'ès-t-in mèlomane ! Bén non.na, d'seû boutchî à Mèsdag ! »
(« Oh ! moi, j'aime bien la musique de Fraire ! Ah ! tu es mélomane ! Mais non, je suis boucher chez Mestdagh ! ») En revenant en autocar d'une prestation avec les "Walcotîs" vers 1974, un de nos musiciens, Aimé Warichet, fut pris d'un petit besoin urgent. Les cars ne possédant pas de toilettes à cette époque, celui de l'harmonie fit un court arrêt pour permettre à Aimé de se soulager le long de la route dans le fossé qui paraissait peu profond. Malheureusement, cette impression résultait du tapis d'herbes et de feuilles couvrant une nappe d'eau stagnante qui remplissait le fossé sur un mètre de haut. L'expression incrédule d'Aimé quand il disparut aux trois quarts dans le liquide (le pauvre !) fut inoubliable. Sans compter que Marcel Heusghem, l'autre baryton (ils étaient inséparables), faisait semblant de le chercher, faisant mine de ne pas le voir ni l'entendre, en disant : « Ayu 's què vos astèz, Aimé ? », à quoi l'autre répondait inlassablement depuis son fossé : « Bè, dè seû roci ! ». Arthur Van Hoecke y alla aussi de son commentaire : « Heûreûs'mint qu'on n'a nin m'tu les costumes vêrts : on t'aureut pris pou in pichouli ! » (« Heureusement qu'on n'a pas mis nos costumes verts : on t'aurait pris pour un pissenlit ! ») A une Saint-Ghislain vers 1975, Georges Lorent était devenu chef de musique et Arthur Flandre jouait le tuba. Après la décharge faite à Saint-Ghislain, la compagnie redescend vers Mouchenaire pour reprendre la route de Morialmé. Non loin du ruisseau, Arthur Van Hoecke, bugle, aperçoit un rat crevé ; par jeu, après l'avoir montré en riant, il le lance au-dessus du groupe de musiciens. Rattrapé par un autre instrumentiste, il est aussitôt relancé, retombe et disparaît. Arrivée près de l'embranchement avec la route de Morialmé, la fanfare entame un morceau. Arthur Flandre s'aperçoit alors qu'il a beaucoup de mal à jouer. Arrivés à l'étape de la Maroquette, il se rend chez Coclet afin qu'il examine son instrument. Apercevant une masse sombre au fond du pavillon, à l'aide d'un long crochet, le fermier retire alors le rat qui était tombé dedans. Vexé et croyant qu'on lui avait fait une mauvaise farce, Arthur Flandre s'en est aussitôt retourné chez lui. Mais tout s'est bien vite éclairci, et la semaine suivante, Arthur était revenu à la répétition. Ce ne furent pas les seuls déboires d'Arthur Flandre avec les rats. Un vendredi soir, Arthur arrive à la répétition avec le pavillon de son tuba tout cabossé. En montant les marches qui relient la rue de Morialmé aux écoles communales, Arthur a rencontré un rat, contre lequel il s'est débattu à l'aide de son tuba, ce qui a provoqué la quasi-destruction de son instrument. Nul ne sait d'ailleurs qui, d'Arthur ou du rat, a eu le plus peur de l'autre. Amour, chef de musique de 1979 à 2004, adorait inventer des gags pour surprendre le public. Au début des années 1980, Il met au pupitre un morceau qui remportera un succès inégalé à tous nos concerts : « Mexican Trumpets ». Au début d'une exécution de ce morceau, au concert de printemps 1987 à Fraire, une discussion éclate entre les trompettistes et le chef concernant l'interprétation de la partition. Finalement, le débat s'envenime et les trompettes, un par un, quittent leur pupitre vexés et sortent de la salle. Le public, effrayé et ennuyé, émettait des commentaires du genre : « Ben oui, Amour, avec son sale caractère... Ça devait arriver ! ». La femme du président de l'époque s'écria même de sa voix imposante : « Ah, nom dè Djeû ! c'côp-ci, l'musique a ça à ses c... ! ». Plutôt gêné, le chef entame tout de même « Mexican Trumpet » avec le reste de la société. Et au moment prévu de l'attaque des cuivres clairs, tous les trompettes, coiffés d'un sombrero mexicain, ont joué leur partition depuis le fond de la salle (où ils étaient rentrés par la porte du bar), tout en regagnant leur place au pupitre, au grand plaisir (et au soulagement) de l'assistance. Lors d'un autre concert de printemps à la fin des années 1980, qui avait justement lieu le 1er avril, nous donnions une des premières exécutions de « Back to Dixie ». Afin de l'interpréter dans un esprit plus new-orleans, le regretté Jan Caron, retraité de l'orchestre de la BRT qui nous avait rejoints, exécutait la partie de percussions sur une planche à laver d'époque, avec des dés à coudre aux doigts. Pour corser un peu, Amour lui avait suggéré de s'habiller en coulisses en lavandière pour ce morceau, ce que Jan a fait avec un plaisir non dissimulé. Mais puisque nous étions le 1er avril, Jan estima qu'il fallait un rapport avec le poisson. Il vint donc s'installer, travesti en lavandière, devant l'harmonie avec une canne à pêche et, pendant l'exécution des autres morceaux, il faisait mine de pêcher dans un récipient métallique contenant de l'eau et deux truites malheureusement décédées. Au concert de printemps 1990 à Fraire, le morceau « Tancrède » de Rossini, que nous étions en train d'interpréter, fut interrompu en plein milieu par le chef, et tous les musiciens lancèrent avec ensemble le jingle bien connu « Ein prosit ! ein prosit !... etc. » et vidèrent leur verre, avant de continuer très sérieusement le morceau de Rossini là où il avait été interrompu. Fin des années 1970 début 1980, lors de la marche Sainte-Rolende avec les Flaches, Brigitte Préat (épouse du tambour-major José Herman) était la cantinière préférée des musiciens pour sa gentillesse, sa beauté et son humour. Un lundi matin de Sainte-Rolende, donc au début de la marche, Amour paie une tournée de gouttes à quelques amis. Au moment de payer les 50 francs de la tournée, il tend à Brigitte un billet de 100 francs, que celle-ci ne peut lui changer, n'ayant pas encore eu d'autres clients pour avoir de la monnaie. Amour a alors simplement déchiré le billet de 100 francs en deux et en a donné une moitié à Brigitte en lui promettant une autre tournée plus tard, ce qu'elle a accepté dans un grand éclat de rire. De temps à autre, en défilant, nous entendons des commentaires de spectateurs qui nous regardent passer. A une Sainte-Rolende, une dame s'est écriée à son mari : « Oh ! voilà l'harmonie de Fraire, écoute ça comme c'est beau ! Prends vite une photo ! » A cette époque, des musiciens passaient parfois fort tôt au pupitre. Un jeune débutant était ainsi préposé aux timbales et sa tête apparaissait à peine au-dessus des énormes cuves. Lors d'une répétition, Amour, chef de musique, lui fit remarquer qu'aux timbales, il devait jouer debout. Grégoire lui a répondu : « Mais, je suis debout ! » L'impression désagréable de se sentir abandonnés de tous est parfois arrivée à notre société, surtout lors d'une Trinité à Walcourt début des années 2000. En repartant du Calvaire pour faire la rentrée avec la compagnie de Daussois, nous entamons un morceau. Etait-ce mal joué ? toujours est-il qu'une pluie diluvienne s'est mise à tomber violemment. Courageusement, nous avons poursuivi notre interprétation quelques instants encore, puis nous avons stoppé, car nous étions absolument seuls sur la route : tous les marcheurs et les spectateurs avaient mystérieusement disparu en quelques secondes, comme si le pèlerinage avait lieu un autre jour. Ce fut pour nous un grand moment de solitude. Août 2001. L'harmonie de Fraire est invitée à Castions-di-Strada, dans le Frioul (Nord de l'Italie) par l'harmonie locale. Le déplacement se fait dans deux cars. Une quarantaine de kilomètres avant la frontière suisse, un des deux autocars fait un rapide arrêt pipi sur une petite aire de repos de l'autoroute. Vingt kilomètres après le passage de la frontière suisse de Bâle, vers 1 h du matin, une passagère s'aperçoit qu'un monsieur (Michel Remy) n'est plus à sa place. Après vérification qu'il n'a pas simplement changé de siège, les cars s'arrêtent sur un parking. On téléphone à la police française, qui parviendra à le retrouver et le ramènera à la frontière de Bâle, où l'un des autocars était retourné pour le récupérer. En fait, en revenant de son petit besoin, Michel a vu les feux rouges du car disparaître vers la sortie du parking. A noter aussi : quand il a vu les gendarmes français se diriger vers lui sur l'aire de repos, Michel leur a demandé finement : "Vous êtes perdus ?". Pendant le reste du séjour en Italie, à chaque départ, il s'est toujours trouvé une ou plusieurs personnes pour lancer : « Michel est là ? Alors, on peut y aller ». Saint-Pierre 2005 à Florennes. A l'arrêt du carrefour de Corenne, Fabrice était à côté du canon des Rouges avec lesquels nous marchons. Mû par une pulsion virile, il entre sa clarinette dans la gueule béante du canon en la maintenant par le pavillon. Lorsqu'il la retire, l'anche et la ligature ont disparu dans les profondeurs de la bouche à feu. Hilarité générale. Un des artilleurs essaie alors de les récupérer à l'aide de l'écouvillon, mais la pente empêche les accessoires de remonter. Le canonnier descend alors le fût à l'horizontale, qui est sa position la plus basse, et, après beaucoup d'efforts, arrive à ressortir les deux pièces indemnes. Fabrice en a été quitte pour appeler la cantinière au bénéfice des artilleurs.
Fabrice m'a confié que, depuis cet incident, il avait remarqué qu'un gros bouchon fermait maintenant le canon tant qu'il n'était pas utilisé ! A la marche de Fraire 2005, à l'arrêt près de la chapelle Saint-Ghislain, notre curé d'origine africaine Cornelius-Collins et son confrère s'étaient approchés du canon pour l'examiner. Un musicien (Jean-Philippe, notre futur chef à l'époque) lui cria : « Éloignez-vous, Monsieur le curé, vous allez être tout noir ! » Jean, passionné de basket, écoutait en 2006 à la radio la retransmission en direct d'un match de coupe d'Europe qui se déroulait près de Moscou, et dont le club invité était celui de Saint-Servais. Il a eu tout à coup la surprise d'entendre "Dosisila" dans la retransmission, joué certainement par un supporter-musicien belge. Les lundis de Saint-Ghislain des années 1990 étaient systématiquement marqués par l'utilisation par les musiciens de la lance d'arrosage de Thierry D'Hoedt à l'occasion du passage de la société dans sa pelouse. Ce lundi de Saint-Ghislain 2006, par une chaleur étouffante, la musique a un peu renoué avec cette « tradition » en allant boire le verre de l'amitié chez le docteur Dimanche. En effet, une grande piscine gonflable étant montée dans le jardin, quelques musiciens sont allés y faire trempette tout habillés et, avec leurs instruments, ont essayé de nouvelles sonorités sous l'eau. Mais il faut bien reconnaître que le résultat musical fut peu concluant. Lors du concert de Meslin-l'Evêque, fin 2006, un drame s'est déroulé en coulisses pendant la prestation du brass band qui nous succédait. Il faut dire que la scène se trouve juste à côté des toilettes et de la cuisine. Une de nos musiciennes occupait les toilettes. Au moment de sortir, elle s'aperçoit que la porte est bloquée. Affolée, n'osant pas frapper à la porte pour ne pas perturber le concert, elle tente de téléphoner à plusieurs des musiciens de Fraire qui se trouvaient dans la salle. Hélas ! ceux-ci avaient évidemment coupé leur gsm pour ne pas gêner l'audition musicale. Finalement, après un long moment d'angoisse, l'un des membres du comité local, sans doute pris d'un petit besoin, a fini par se rendre compte de la situation et, à l'aide de tournevis et d'autres outils, a délivré Géraldine de sa prison. Quelques gags du voyage en Italie 2009 :
A Brescia, un des deux cars repart en direction inverse sur lautoroute après avoir fait le plein de mazout. Une heure de perdue.
A Vérone, un des cars ne peut plus redémarrer : lalarme antivol len empêche. Il a fallu court-circuiter lantivol pour pouvoir repartir.
En vue de Palmanova, ville fortifiée qui comporte trois entrées monumentales voûtées, les autocaristes décrètent que leurs cars sont trop hauts pour passer les portes et nous débarquent à l'extérieur de la ville. A nous de traîner nos valises à pied jusquaux hôtels au centre ville. Le lendemain matin, il sest avèré que les cars pouvaient passer les portes sans problème, ce qu'ils ont fait depuis.
A Venise, Françoise compte les personnes de lharmonie qui pénètrent dans le vaporetto. Un étranger à notre groupe tente de passer plusieurs fois : il se fait irrémédiablement repousser. Il sagissait du capitaine du vaporetto.
Toujours à Venise. Quelques musiciens et accompagnants n'étaient pas venus en autocar mais en avion ; ils avaient donc tout le temps de se restaurer en ville avant de repartir. Ils avisent un petit resto sympa et, encouragés par Romain, s'installent dans le coin le plus bas de la salle malgré les réticences du tenancier. Pendant le repas, une averse mémorable a eu lieu sur la ville, et tout doucement l'eau a commencé à monter dans le coin de la salle où se trouvaient nos camarades, qui ont achevé de manger avec les pieds dans vingt centimètres d'eau. Une rafale de tournées à la cantinière au petit matin de la Sainte-Rolende aux Flaches.
Un des participants : « Il faudrait peut-être se modérer un peu si on veut encore marcher correctement ». Philippe Vdm : « Bah ! la "petite goutte" du matin n'arrête pas le pèlerin ! » Le lundi de la Saint-Ghislain, notre harmonie rend toujours visite à la résidence pour personnes âgées afin d'y jouer quelques arguèdènes. Au moment du départ, notre Michel Cassart a eu ce charmant compliment pour la directrice : « Eh bien, Madame, vous n'êtes pas la plus mal arrangée des pensionnaires de cette maison ! » La nuit qui suit un lundi de Saint-Ghislain est parfois difficile pour certains de nos membres. Une fois au lit, une de nos musiciennes a été prise de nausées. Devant l'urgence et sachant que la fenêtre de la chambre était ouverte, elle s'est précipitée pour parer au plus pressé. La gerbe est allée s'écraser sur la moustiquaire à laquelle notre malade n'avait pas pensé. Elle est maintenant hors d'usage (la moustiquaire). Sur la grand-place de Bruxelles, Franz retrouve un vieux camarade de la musique des Guides qui s'étonne de le voir jouer l'alto au lieu de la contrebasse comme autrefois. Franz lui répond : « Oui, j'ai pris cette petite basse-ci parce que le changement de vitesse est à gauche. » Chaque année, quelques musiciens accompagnent saint Nicolas dans son périple à travers Fraire. Cette année 2010, ce fut par un temps radieux mais glacial. A tel point qu'en fin de journée vers 18 h 30 en passant près de la chapelle Sainte-Barbe, en deux ou trois secondes tout au plus, tous les instruments cuivres se retrouvèrent dans l'incapacité de jouer : pistons bloqués par le gel, coulisse bloquée pour le trombone, et même le saxophone ne pouvait plus sortir une note ! Seuls nos deux vaillantes clarinettes, notre piccolo et notre petite caisse purent assurer la musique jusqu'au centre du village. Dans le studio d'enregistrement à Wierde, Franz se plaint qu'il fasse trop sombre pour lire ses partitions. Quelqu'un lui répond : « Oui, et comme Amour (son voisin) n'est pas une lumière... ! ». Toujours dans ce même studio. L'ingénieur du son vient régulièrement passer la tête pour signaler les ratés dans nos exécutions. Une fois l'homme sorti, Franz s'exclame : « Mais qu'il ne revienne plus celui-là, si c'est toujours pour nous déblatérer ! » Il est toujours conseillé aux musiciens d'arriver bien avant l'heure à l'endroit d'une prestation de notre groupe, mais certains exagèrent vraiment. Ce dimanche de Pentecôte aux Flaches, Patrick était sur place à 5 heures et demie du matin pour notre prestation de 18 heures ! Il s'agissait bien sûr d'un malentendu : au téléphone, Marie-Line lui avait dit « A 6 heures à la ferme Desmet, sur la route de Gerpinnes ». Nous avons dans notre groupe d'excellents vendeurs et vendeuses de CD de l'harmonie. L'une de celles-ci est parvenue lors de la fête du village à en vendre un à quelqu'un qui ne possédait pas de lecteur CD et qui est allé demander à un forain de le passer sur l'ampli du petit carrousel pour pouvoir l'entendre. C'est lors de cette Saint-Pierre 2011 que Iouri a égaré son appareil photo pour la quatrième fois. Et pour la quatrième fois, quelqu'un le lui a retrouvé. Lors de la Saint-Pierre à Florennes, notre chef a été accosté pendant une pause par un des spectateurs qui lui a dit : « Est-ce que tu sais que l'harmonie de Fraire a sorti un CD ? et tu n'as même pas besoin de l'acheter, on le trouve facilement sur Internet. » Alors le chef : « Oui, mais moi j'en vend ! ». L'hébergement de nos amis italiens en 2011 a donné lieu à quelques gags inattendus.
Notre ami Michel Cassart, qui avait émis le désir improbable d'héberger de belles jeunes filles, a été moyennement exaucé : il a hérité de deux gamines qui ont fondu en larmes au moment de quitter leur maman.
Amour, qui ne possède que des lits légers destinés à des enfants, avait demandé des hôtes de préférence sveltes : il a logé entre autres le trésorier de l'harmonie de Castions qui pèse environ 130 kilos.
Amour a conclu ces hébergements par ces mots : « J'ai gagné le gros lot et Michel a eu le lot de consolation ». Au petit matin de la soirée d'adieu à nos visiteurs italiens en août 2011, notre secrétaire-traductrice Maryline Polomé est rentrée chez elle en voiture conduite par son mari, tous deux dans un état légèrement euphorique. Arrivé devant leur maison, le mari est sorti de la voiture, a verrouillé les portières et est allé se coucher. Hélas ! Maryline n'avait sans doute plus ses réactions rapides habituelles, car elle est restée bloquée dans la voiture dont les portières ne s'ouvrent pas de l'intérieur une fois verrouillées, l'avertisseur devenant lui aussi silencieux. Ce n'est que le lendemain matin qu'Edgard, le père de Maryline qui habite la maison voisine, alerté par le manège de son chien, a aperçu de petites mains à la vitre embuée de la voiture et est allé éveiller le mari afin qu'il déverrouille les portières. Très mauvaise nuit pour notre secrétaire. Laprès-midi du jour du retour des musiciens castionnais vers l'Italie, Marie-Thérèse G, a retrouvé le costume complet, chaussures comprises, d'un musicien italien dans la garde-robe de la chambre où il était hébergé. Très ennuyée, elle fait part du problème à Maryline, la secrétaire de notre harmonie. Après avoir envisagé le renvoi par colis postal, Maryline, qui justement partait en vacances en Slovénie le lendemain, a décidé de prendre le costume avec elle et de le reporter chez son propriétaire à Castions-di-Strada, qui se trouve sur son chemin de retour en Belgique. Notre costume voyageur est donc parti le 8 août dItalie, via la Hollande, la Belgique, la Slovénie pour rentrer le 23 août en Italie… Tout est bien qui finit bien ! Au cours d'un concert que nous donnions récemment, nous avons frôlé de près la catastrophe. Comme nous étions invités par l'Harmonie de Florennes, qui se produisaient après nous à l'Athénée de la ville, nous profitions de leurs pupitres et de leurs percussions. Notre petit Lucas étant malheureusement absent ce soir, c'est Guillaume qui allait interpréter son célèbre "Zirkus Renz" sur le xylophone de Florennes. Au moment de commencer le morceau, tout le monde s'est immédiatement aperçu que l'instrument n'était pas au même diapason que le nôtre, mais Guillaume s'est directement adapté. Hélas ! ce n'était pas le seul problème : notre chef a commencé le morceau en le battant à quatre temps au lieu de deux, ce qui fait que notre Guillaume a débuté deux fois plus vite que nécessaire. Après une courte panique générale, tous s'est vite régularisé, sans que le morceau doive être arrêté. Et lors du bis, tout a bien fonctionné. Notre trésorière actuelle est plutôt de petite taille. Récemment, Nathan (8 ans), musicien débutant, lui a demandé : « Et avant, tu étais grande ? ». La veille de notre concert de marches anglaises avec cornemuses, il a été décidé pour régler au mieux les détails techniques de faire la répétition en la salle même où il aurait lieu. Pendant la mise en place des musiciens, un inconnu fait son entrée dans la salle et s'assied. Sans prêter attention à cette personne, la répétition se déroule, avec arrêts et mises au point. Celle-ci terminée, les musiciens vont au bar boire le dernier verre, l'inconnu y vient lui aussi et s'adresse à l'un de nous : « Très bien votre concert ! Dommage qu'il y ait eu si peu de monde ! ». Nous lui avons tout de même avoué que le concert était prévu pour le lendemain. A la marche Saint-Pierre 2013 de Florennes, où nous jouons dans la compagnie des Rouges, les musiciens passent chaque année saluer notre ancien tubiste Jules et en profitent pour boire un coup à sa santé. Pour ceux qui aiment le café, il est prévu des gobelets que l'on place dans des supports à anse pour ne pas se brûler. Ces accessoires en plastique ont la forme de petites tasses brunes. Benoît en a pris un et s'est servi de café. Ces supports n'ayant pas de fond, tout le café s'est répandu sur la table. On ne sait pas d'où vient la réputation des musiciens d'être des buveurs. Mais lors de la répétition à l'église de Fraire en vue de la messe de Sainte-Cécile du surlendemain, une clarinettiste débutante de 11 ans a demandé à sa mère : « Dis maman, si je comprends bien, il n'y aura pas de pause pour boire un coup ? » Entendus au cours de répétitions.
Le chef aux clarinettes concernant un passage très doux dans Wiener Frauen : « On dirait des poules d'eau, alors que vous êtes censés remplacer la harpe ! ».
Jean-Marie, qui a du mal à faire les pianissimi demandés par le chef : « Mais moi je décroche ! » Franz, d'une voix plaintive : « Mais nous aussi on a des croches ! ».
Le chef : « Nous allons tester maintenant un morceau que nous offre notre boulanger-pâtissier Fabrice. » Un musicien : « Oh ! alors ça ne va pas être de la tarte ! ». Fabrice : « Tant pis : on en fera une lecture éclair ! ».
Franz, après qu'une fausse note remarquable ait retendi lors d'une répétition : « Heureusement, personne n'a été blessé ! ».
Le chef aux flûtes : « Cet accord dissonant ne sonne pas très juste ! ».
Le chef à David, sax ténor : « Ce que tu joues n'est pas assez puissant ; essaie de te mettre à la hauteur des barytons ». Benoît : « Mais il est déjà plus grand que nous ! ».
Le chef aux bugles : « Avez-vous l'à-défaut de cor ? ». Fabrice Deroo : « Les cors n'ont pas de défaut ! ».
(D'après Jean-Marie Piérard, Arthur Van Hoecke †, Edgard Polomé, Amour Matagne, Jean Thomas, Marie-Line Marche, Thierry D'Hoedt †, etc.)
Beaucoup d'anecdotes sont malheureusement sorties des mémoires, entre autres par la disparition de ceux qui y ont participé. Et d'autres anecdotes encore bien connues sont difficilement racontables !