Vocabulaire théâtral courant

●  Le bâton dont se sert le régisseur pour frapper les trois coups du début de la pièce s'appelle le brigadier.
●  L'espace réservé aux artistes, au régisseur, aux machinistes et au personnel préposé au bon déroulement de la pièce en général s'appelle le théâtre. Il est séparé de la salle par la rampe.
Ce théâtre est divisé en trois parties : la scène, où se passe l'action visible par les spectateurs, les coulisses de jardin, de cour et du fond, réservés à la circulation du personnel, des acteurs et des décors, et l'avant-scène, entre le rideau et la rampe.
●  L'éclairage est fourni par la rampe, au ras du sol entre le public et l'avant-scène, ainsi que par les herses, dans les ciels et au plafond de la salle, et par les projecteurs, placés dans la salle pour les effets spéciaux.
●  Quoiqu'il ait maintenant disparu de presque tous les théâtres, le trou du souffleur, où se dissimulait la tête du préposé à l'aide-mémoire des acteurs, se trouvait au milieu de la rampe, le reste du corps du souffleur étant dans un petit réduit généralement accessible par la cave.
●  L'emplacement du rideau d'avant-scène s'appelle la face, et le mur du fond, le lointain.
●  Vus depuis la place d'un spectateur, le côté droit de la scène se nomme le côté cour et le côté gauche le côté jardin (moyens mnémotechniques : 1. "gauche" et "jardin" ont le même nombre de lettres — 2. les premières lettres de "jardin" et "cour" font "J-C" comme Jésus-Christ ou comme Jules César).
●  Les balcons, escaliers et dénivellations en général, empruntables par des acteurs et visibles par les spectateurs s'appellent des praticables.
●  Quand les panneaux de décors latéraux sont parallèles à la rampe (pour représenter une forêt ou une place publique, par exemple), les espaces qui les séparent sont appelés rues.
●  La cave, réservée au grime et aux loges des acteurs, s'appelle les dessous.
Au-dessus de la scène se trouve un étage appelé les dessus, plus couramment appelés les cintres. Les dessous et les dessus servent au stockage et à la manœuvre des décors et accessoires et contiennent tous les engins (machinerie) nécessaires à cette manœuvre.
●  L'espace ouvert entre la scène et les cintres est masqué aux spectateurs par des bandes de tissus tendues à espacements réguliers appelées les ciels.
●  L'ensemble des instructions de jeu et de mise en scène données par l'auteur dans une pièce de théâtre s'appelle la didascalie.
●  La dernière répétition de la pièce par les acteurs s'appelle la générale. Elle se donne souvent deux jours avant la première (première représentation publique) et se fait en costumes et accessoires complets, le souffleur étant dans son trou et l'auteur et le régisseur dans la salle.
●  L'avant-dernière répétition, où l'on essaie les costumes, s'appelle la couturière. Chez nous, elle est souvent incluse dans la générale.
 
 
L'acteur sur scène
 
● La salle de théâtre est vaste, et ses murs produisent des réflexions sonores (écho). L’acteur doit donc parler plus fort qu’à l’habitude, mais sans jamais hausser le ton (sans crier) ; il doit aussi parler plus lentement que dans la vie courante pour rester compréhensible malgré les échos naturels de la salle.
● Le public, même attentif, fournit une certaine dose de bruit, surtout au moment des rires ou d’applaudissements inopinés. Dans les cas où ces bruits se produisent, l’acteur doit se taire momentanément tout en continuant à jouer physiquement en improvisation et ne dire son texte prévu que lorsque le bruit de la salle a suffisamment baissé pour que ses paroles soient comprises de tous.
● Dans la salle, le public ne perçoit pas du tout les paroles d’un acteur sur scène qui lui tourne le dos, même s'il parle fort. Cette situation vocale ne peut arriver en aucun cas.
1. Un monologue ou un aparté se disent de face, en complicité avec le public.
2. Un dialogue se déroule obligatoirement de profil ou de préférence face au public suivant possibilité. Si les acteurs sont mal placés pour ce faire, par exemple un à l’avant-plan gauche et l’autre à l’arrière-plan gauche, il est indispensable que l’un des deux se déplace avant de pouvoir parler, afin de se trouver dans une situation de profil vis-à-vis de son interlocuteur. Une solution de pis-aller consiste à parler de profil même si l’autre personne est derrière soi, en compensant par un petit jeu de scène de diversion : soulever une potiche ou une statuette, etc.
● Pour donner une impression de continuité à la pièce, chaque acteur doit "jouer" et participer tout le temps à la scène, même s’il n’a rien à dire ou si les dialogues ne se déroulent pas avec lui. Ceci doit rester dans la plus grande discrétion : il n’est pas question de capter l’attention du public à la place du jeu de scène ou du dialogue principal d’autres comédiens. L’acteur doit sans cesse être pénétré par le rôle qu’il interprète.
● En cas de trou de mémoire, improviser un jeu de scène en attendant calmement que ça revienne, qu’un autre acteur trouve un lien de continuité, ou que le souffleur puisse l’aider.
● Eviter au maximum les fous rires intempestifs, toujours malvenus, en se concentrant sur son rôle.
 
● L’amplification par micros n’a jamais donné de bons résultats : déformation des voix, amplification plus forte ou plus faible suivant l’emplacement des acteurs, sifflements intempestifs, amplification violente de bruits accessoires, amplification malvenue de la voix du souffleur, etc. Elle est donc très rarement utilisée dans les théâtres, même ceux de grande dimension. La seule amplification assez valable est celle de micros serre-tête sans fil pour chaque acteur, mais cet appareillage coûte toujours un prix prohibitif et constitue une gêne pour les mouvements de l'acteur.
(Cet avis personnel n'est pas nécessairement partagé par tous les membres de la troupe de Fraire. — A.M.)