N° 8
Juin 2006
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be


Boutiques èt vîs mèstîs –

Les 19 et 20 août prochains - Salle communale : samedi à partir de 14 h et dimanche à partir de 12 h - Les sentiers du fer - Les pîssintes du fiêr, en partenariat avec le Centre Culturel et l'asbl Qualité-Village-Wallonie, avec la participation de nos Pionniers, vous proposeront deux journées de découverte en l'honneur de nos commerçants et artisans d'autrefois. Au programme :Rallye pédestre dans les rues du village, doté de nombreux prix. Inscriptions : Samedi de 14 h à 16 h — Dimanche de 10 h à 16 h.
Le samedi sera consacré au centre du village, le circuit du dimanche nous conduira à la Maroquette.
Salle communale : Exposition - Artisans au travail - Animations - Bar - Restaurations...

 
RAPPEL
Nous recherchons des documents, photos, objets divers,... informations,... relatifs aux anciens commerçants et artisans de Fraire et Fairoul : Epiciers, bouchers, boulangers, cordonniers, bourreliers, couturières, forgerons, maréchaux-ferrants, tailleurs de pierre, fabricants de tabac, coiffeurs, tailleurs, peintres, lavandières, cabaretiers, etc.
Les documents et objets prêtés feront l'objet d'une convention de prêt signée par l'emprunteur, ils seront restitués intacts à leur propriétaire à la fin de l'exposition. Avec l'autorisation du prêteur, les photos seront scannées, l'original pouvant, dans ce cas, être immédiatement restitué.
Personnes à contacter : Léa Adam - Aimée Charlier - Blanche Matagne - Pol De Witte - Jean-Jacques Drabben - Bernard Bauthière - et les autres membres des Pîssintes.
Vous avez été peu nombreux à répondre à notre premier appel.
Cherchez bien dans vos albums photos, vieux papiers,... vos greniers.
Nous avons besoin de votre collaboration.
 

Fraire 2006 — Village fleuri

Voici notre village à nouveau fleuri. Les bacs et jardinières qui ornent nos rues les rendent bien plus agréables. Remercions ceux qui ont contribué à la réussite de l'opération : nos amis Frairois et les services communaux. Mais pour nous être agréables tout l'été, nos fleurs auront besoin d'eau ! Un grand merci aux riverains qui voudront bien y consacrer quelques minutes pour les arroser. Cette tâche dépasse les possibilités de notre petite équipe des Pîssintes.

 
Nos vijins d'Féroul...
... nous donnent rendez-vous à Fairoul le 16 septembre à 19 h
pour une omelette aux
champignons des bois,
cuite au feu de bois.

               TELEVIE
 



Bibliographie atypique d'un verrier Frairois
par Bernard Bauthière
L'implantation d'industries, fabriques, verreries, fonderies, forges, etc. va permettre de créer de l'emploi sur place et l'installation de nouvelles familles ; mon arrière-grand-père maternel en est un exemple concret. Voici son parcours :
Arthur Renard est né à Namur, le 18 novembre 1878. Après ses études primaires, il travaille à la verrerie d'Herbatte, et, à 16 ans il devient apprenti avec les fondeurs (qui préparent la pâte qui sera fondue pour obtenir le verre). Bien vite il est considéré pour ses qualités professionnelles, et, à 19 ans, il est premier ouvrier fondeur. Il devient syndiqué aux Ligues Ouvrières Socialistes. Il faut dire que les salaires horaires sont adaptés à la concurrence, et que les ouvriers de l'époque changeaient de patron pour 10 centimes de plus de l'heure ! Lui-même et les syndicats, considéraient l'exploitation des ouvriers par les patrons comme une doctrine. N'admettant pas l'injustice des classes, il devient vite délégué syndical. En 1898, il est "bouté dehors" par le patron de la verrerie où il travaillait depuis 6 ans, avec comme motif : "Trop revendicateur" ! Il fut récupéré par son mouvement syndical et s'en alla de verrerie en verrerie pour y créer des syndicats. Il quitte Namur en 1898 pour la région de Nivelles, où il fait la connaissance de Rosine Bette, 13e enfant d'une famille de 14 demeurant sur une grosse ferme à Ittre. Après Nivelles, il s'installe dans la région de Ronquières, en 1900. Il faut dire aussi que son nom "Renard" était inscrit en rouge dans la liste des ouvriers à ne pas engager ! Mais il était aussi connu pour son secret pour la composition des mélanges des verres à bouteille (dureté et couleur). Dans chaque nouvelle verrerie qui l'engageait, il s'empressait de créer un syndicat, et, 2 ans plus tard il avait été mis dehors ! En 1902,
 
il débarque à la verrerie de Morialmé, se marie avec Rosine, et Marie Renard, ma grand-mère maternelle, est née en 1903. En 1904, c'est la naissance de Charles, mon grand-oncle. Arthur restera à Morialmé jusqu'en 1922, année où il débarque à la nouvelle verrerie de Fraire. Ils habitent Fraire, au 10 Rue du Milieu. En 1923, sa fille Marie épouse Octave Tamenne, mon grand-père. Cette année 1924, son ami Edmond Gilles, président de l'Union Verrière, est assassiné à Lodelinsart. La verrerie de Fraire est gérée en coopérative. Arthur s'est assagit, avec l'âge. Mais en 1928, c'est la crise économique en Belgique, on disait à l'époque "Voilà les Foulards Rouges qui sont descendus à la gare pour faire arrêter les fonderies et la verrerie".
La verrerie de Fraire ne survécut pas à cette crise, et, à la deuxième guerre, le chômage s'installa. Arthur travaillera alors pour son beau-fils, Octave, dans le commerce du bois. En 1943, il est pensionné, avec une petite pension. Dans les années 50, il fut approché par des ingénieurs de deux bouteilleries de Charleroi et Jumet, pour connaître sa composition du verre à bouteille on lui promis beaucoup d'argent et même une plus grosse pension. Mais Arthur était têtu et ne voulu rien entendre.
Je me rappelle de lui, j'avais 9 ans en 1955, chaque jour à 17h00, il écoutait Radio Moscou en français, l'oreille collée au poste de radio. J'étais toute ouïe quand il me disait, en wallon : - "Vos wairèz, dins 25 ans i -gn-aura pus d'ouvrâdje pou tèrtous ! ", et aussi : "I-gn-aura co ène guerre pou awè 'l pètrole "-
Il décéda en 1960, à l'âge de 82 ans. Ma jeunesse a été marquée par sa forte personnalité.
          Mai 2006.
 
Lès blancs pichoulis par Brigitte Hosslet.
Auz-ès preumîs signes dèl bone saison, 'l rafu dès mièls dins lès bouchons, lès tchabarêyes, lès p'titès mârguerites... lès frimouches ès' mèt'neut a bourer dins lès patûres : c'est 'l momint dès blancs pichoulis.
Moussîe comme i faut, paçquè lès bîjes dè mârs sont traîtes su 'l plin du tchamp, èquipêye avou in grand coutia, mè vla fén prèsse pou n-âler coude ène bone salade. "Rén d'mèyeû pou r'nouveler 'l sang après l'ivièr" dijeneut lès vîyès djins. Mais ç'n'èst nén rén qu'pou çoula qu'on va aus pichoulis, c'èst surtout pou 'l plaiji d'lès coude... èt bén seûr paçquè c'èst bon !
I s'adjit dè r'pérer lès frimouches ayu on veut a pwène lès tièsses dès pichoulis (pou-z-awè pus d'blanc), on grawîye ène miyète autoû du vèrt pou l'mète au djoû èt on va 'l pus bas possibe avou 'l coutia pou dèstèrer 'l plante sans l'dèsfé : 'l ôrzîye èst co freude èt plaque auz-ès mwins èt il arive co souvint qu'on dèstère in gros vièr avou lès foûyes, mais ç'n'èst rén a costè du plaîji qui nos ratind quand tout aura stî bén rasonrè (trwès, quate côps a grandès-eûwes pou pli rawè toutes lès mannèstès).
 
I-gn-a rén a foute dins lès pichoulis, c'èst comme dins 'l pourcia !
Tant qu'i-gn-a pont d'fleûrs, tout èst bon a mindjî, èl vèrt come èl blanc !
Rén d'té qu'ène bone fricassêye aus vèrts pou vos r'lancî après 'ne rude djoûrnêye : deûs, trwès spès quèrtons d'trèlârdè a fonde dins 'l payèle, ène bone pougnîe dè vèrts, saquants-oûs, ène picîe dè pwève...
Ène trintche dè pwin avou du bon bûre... "le pied !" dîrént lès djonnes... s'i v'lént 'nnè mindjî ! Dè vos lé adviner ç'qu'i 'nn-èst d'l'èstuvêye rasaucêye avou dèl crinme èyè 'ne miyète d'a ! Lès blancs passeneut al salade, tchaude si on vûde dèssus dès tchauds canadas avou 'ne sauce au quèrton, freude avou dès-oûs cus dûr, dès èchalotes èyè 'ne èsclèpe d'a. Asaucèz-l'ène bone dèmêye eûre d'vant dèl mindjî, èle s'ra 'ne miyète aminêye... èt bén mèyeû !
A côp parêy, on n'donereut nén s'place a nulu.
Asteûre, come on dit d'no costè : "Bènèdicitè cârom, priyèz 'l Bon Dieu qu'i n'vène pèrsone !".

          Février 2006.
 
Artisans et gens de métiers par Evrard-Remy Jeanne.
 
Amoureux du passé
Remontons donc le temps
Force nous est de constater
Combien il y a de changement
Dans notre petit patelin
Nous étions bien gâtés
Quand nous avions besoin
Il n'y avait qu'à demander
A un certain moment
Sans vouloir les compter
Bon nombre d'artisans
Et de gens de métiers
Etaient là souvent prêts
Pour venir nous aider
C'était accommodant
De ne pas attendre demain
On avait ces petites gens
A portée de la main
Bien sûr au fil du temps
Tout ça a bien changé
On y repense souvent
Mais il ne faut pas se leurrer
On avait mis au point
Des techniques, des combines
 
Pour remplacer la main
De l'homme par la machine
Toutes ces révolutions
Que le progrès a entraîné
Conduisirent à l'abandon
Tout ce qui nous aidait
C'est toujours un pincement au cœur
Qu'on se remémore tout cela
C'était un vrai bonheur
Mais on ne le savait pas
Certains de ces métiers
Ont donc dû disparaître
D'autres se sont exilés
Pour mieux se faire connaître
C'est pourquoi
De ces quelques dernières décennies
Engrangées dans notre mémoire
Il ne reste plus que des souvenirs
Enfouis dans le fond d'un tiroir
Parfois il faut les ressortir
Afin de ne pas les oublier
Et repenser avec plaisir
A ces bons vieux métiers du passé.
          Juin 2006.
 
 
En bref... Lu pour vous : La vie à Fraire en 14-18. par Aimée Charlier

Dans les annales 2005 du Cercle d'Histoire de l'Entité de Walcourt, viennent de paraître des notes prises par M. Eugène Dereine, qui fut professeur à l'Ecole Moyenne de Walcourt. Eugène Dereine était né à Fraire et y a habité jusqu'en 1921, c'est la vie à Fraire qui défile sous sa plume. Né en 1894, il a épousé, en 1917, Angèle Croisez, sœur de Georges. Leur fils Georges Dereine fut connu en tant qu'historien régional.
Voici un extrait de ses notes :

31 décembre 1916 : Début du récit. Au dehors, dans la nuit, le vent hulule et gronde, et je perçois pourtant, parfois, un sourd coup de canon. 1er janvier 1917 : Hier, malgré la tempête, le canon tonnait. Combien de fois ne nous sommes nous déjà pas demandé pourquoi, par les jours et les nuits calmes, pourquoi ses éclats, continuels pourtant, n'arrivent pas jusqu'à nous ; et pourquoi, dans le brouhaha des airs en fureur, parfois, ses grondements ininterrompus et violents nous rappellent bruyamment la bataille qui sévit toujours. Nous n'oublierons jamais l'offensive de la Somme, avec, sans relâche, le tonnerre des feux roulants, durant toute une longue semaine ! 2 janvier 1917 : La canonnade fait rage. Je dois dire aussi que nous ne  
connaissons plus les trains, vu que notre chemin de fer fut enlevé en octobre. 30 janvier 1917 : La nuit dernière, bien des gens ont été brusquement réveillés par la voix furieuse et continue du canon. Il a tonné tout le jour. 14 février 1917 : Tout le jour, le canon a tonné, avec des intervalles de violence et d'accalmie. Idem, le 16, le 18...le 25 : Le canon tonne sans relâche... etc. 18 février 1917 : Par arrêté..., toutes les écoles de l'Etat, et autres, sont fermées. Leur charbon est saisi... 19 février 1917 : Les chevaux de la commune partent pour la réquisition. 21 mars 1917 : Deux régions administratives sont créées en Belgique, avec Bruxelles comme centre de la partie flamande et Namur pour la partie wallonne. Déjà !
 
Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Aimée CHARLIER (071 655323) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Marc LORENT (0473 981972) - Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979) - Patrice PLANCHE (071 655966) - Achille TROTIN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./ fax 071 655323).

Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération.

Nos partenaires : L’Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L’asbl. Qualité-Village-Wallonie.

Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j’avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d’occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)

Notre compte bancaire : N° 732-0105202-08 « Les sentiers du fer - asbl » 34, rue du Sarazin à 5650 Fraire.

Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle