FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES
à Fraire...
N° 7
Janvier 2006
  Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be

Bonne Année 2006 !  Le groupe Les sentiers du fer - Les pîssintes du fiêr vous présente ses meilleurs vœux pour l’année 2006. Le bilan de 2005 a été assez exceptionnel pour notre association et notre village, avec la conquête du trophée Qualité-Village-Wallonie, nos décorations florales et nos festivités de juin. Ce résultat n’eût pas été possible sans votre participation. Nous savons que nous pourrons à nouveau compter sur vous, Frairois et anciens Frairois, en 2006.

Fiêr dè nos pîssintes
Nous avons un peu modifié le format de notre petit journal pour vous faciliter la lecture : augmentation de la taille des caractères, séparation plus nette des articles. Exceptionnellement, vu le nombre de textes en attente, ce numéro comporte 6 pages. Fiêr dè nos pîssintes est tiré en 650 exemplaires.

Boutiques èt vîs mèstîs – C’est le sujet de notre prochaine manifestation !
Dans le cadre de l'année thématique "Au cœur des villages", Les sentiers du fer - Les pîssintes du fiêr, en partenariat avec le Centre Culturel, organiseront deux journées de découverte du passé de notre village, les 19 et 20 août 2006. Au programme : Parcours pédestre fléché à travers le village ; Jeu concours à la rencontre des anciens commerces, maisons d'artisans ; Exposition ; Artisans au travail... Nous comptons sur votre collaboration.

AVIS DE RECHERCHE

Nous recherchons des documents, photos, objets divers... informations... relatifs aux anciens commerçants et artisans de Fraire-Fairoul : épiciers, bouchers, boulangers, cordonniers, bourreliers, couturières, forgerons, maréchaux-ferrants, fabricants de tabac, coiffeurs, tailleurs, peintres, lavandières, cafés, etc.
Les documents et objets prêtés feront l’objet d’une convention de prêt signée par l’emprunteur, ils seront restitués intacts à leur propriétaire à la fin de l’exposition. Avec l’autorisation du prêteur, les photos seront scannées, l’original pouvant être immédiatement restitué.
Personnes à contacter : Léa Adam - Aimée Charlier - Pol De Witte - Jean-Jacques Drabben - Bernard Bauthière - et les autres membres des Pîssintes du fiêr.

Vive Saint-Nicolas !
Les sentiers du fer - Les pîssintes du fiêr ont de bonnes relations amicales avec le Grand-Saint et ses fournisseurs. C’est ainsi que chaque année nous aidons Saint-Nicolas à se rendre, en musique, aux écoles et à La Résidence Les Saules, la hotte garnie de choses délicieuses. Nous adressons nos remerciements les plus chaleureux   aux généreux mécènes, grâce auxquels cette action a été possible. Comme les années précédentes, l’opération a été menée de main de maître par Micheline et Pol, et, pour la musique, par le comité « Pour une Saint-Nicolas en musique », auquel nous adhérons. Une journée bien remplie pour Saint-Nicolas.

Vue partielle des 175 ballotins

Des fresques murales à la peinture acrylique aux écoles
Agrémenter le cadre de vie de nos écoliers, les intéresser à leur village et à son histoire, c’est le but des peintures qui viennent d’être réalisées aux écoles : des œuvres de Michel Léonard, créées avec le soutien des Sentiers du fer. Mais qu’en pensent les intéressés ? « Notre cour de récréation est tellement plus belle comme cela. — C’est un bonheur d’aller sous le préau maintenant. — Chaque fois que nous passons dans la petite cour, nous pensons à notre village... » C.q.f.d.

Un peu de nostalgie... La route de Fairoul et « sès vîyes djins » -
Souvenirs de Mireille Charlier
(Suite de notre précédent bulletin)
Dans la vieille fermette (1), je n’ai pas de souvenirs avant Emile, Madeleine, Claudine et Josette (2). J’aimais beaucoup Madeleine, elle ne faisait pas de différence entre moi et ses filles. Je la vois encore à sa lessive sur la porte de l’écurie. Elle avait un cuveau de bois sur un trépied, en bois aussi. Elle est toujours restée dans un coin de ma mémoire et y est toujours bien présente après tant d’années. Puis vinrent les « Papau » (3), elle, petite, toujours en mouvement, et lui, malade, le corps penché en avant et souvent assis sur le bord d’une couche au jardin, quand la temps le permettait. Après, il y eut Alphonse et Denise et leurs filles (4). De l’autre côté de la maison de mes grands-parents, Charlier-Bruyr, il y avait Esther et Edmond (5). D’Edmond, j’ai surtout le souvenir des moments où, assis sur son « passèt » au bord du garage, il teignait des plumes pour en faire des plumets pour « St-Ghislain ». Je revois Esther avancer de sa démarche chaloupante dans le couloir entre le mur à gauche et les escaliers à droite. Edmond avait toujours un beau jardin, le long du Ruisseau Jaune, à la Ruelle du Rauffe. Puis, sur le Tienne, il y avait Doxie (6) et Victor Bayet. C’était une maison que je trouvais très étrange, il y avait quatre ou cinq escaliers entre   la pièce de devant et celle de derrière. A côté de la cuisine où j’allais chercher de la maquée, on disait « du frèche » (7), il y avait tout un mur fait avec des déchets de vaisselle (8). Au milieu des morceaux multicolores, une statue se détachait, et cela me fascinait. Doxie parlait assez fort et, par contre, Victor me paraissait assez effacé.
 
Ces souvenirs se situent fin des années 40 - début des années 50.
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(1) Cette fermette se situait entre la maison Ruy et celle de Charlier-Bruyr, grands-parents de Mireille - Elle a disparu pour faire place au pont, ainsi que la maison Charlier-Bruyr - (2) Il s’agit de Madeleine Remy, épouse Delire, décédée très jeune - (3) Gustave Scieur et sa femme Juliette. Papau est un « spot » originaire de Florennes. Gustave était le frère de Léon Scieur, ancien vainqueur du Tour de France - (4) Alphonse Nuyttens et Denise Lecoq- (5) Edmond Blavier et Esther Dahy - (6) Eudoxie Dutron - (7) Frèch(e) : sorte de maquée fabriquée par les fermières, en été. C’était très rafraîchissant, on allait avec un plat en chercher une mesure . Certains la mangeaient avec du sucre, d’autres avec du sel, sur une tartine. C’était un repas - (8) On appelait cela des « cacayes », tessons de faïence, généralement de la vaisselle cassée, scellées dans le cimentage des murs, dans les fournis, parfois dans les soubassements de certaines pièces, et, chez Doxie, dans la laiterie-buanderie, jusqu’à son décès. On pouvait encore trouver ce genre de décoration dans les années 50-60.

Un trésor dans le sol de Fraire ?
D’après les livres de l’abbé Evrard et d’A. Matagne, au XIXe siècle, 26 pièces de monnaies en potin (alliage cuivre-plomb) ont été trouvées près des vestiges d’un cimetière franc, 2 autres monnaies semblables « Aux Minières » et à Fairoul, et, par la suite, d’autres pièces gauloises en divers endroits. D’après une autre source, une pièce en argent de Constantin II (337-340) a été aussi déterrée. Le Musée Archéologique   de Namur, où ce trésor a été entreposé, est en cours de déménagement. Achille Trotin s’y est rendu en 2004 dans l’intention de revoir ces pièces, qu’il avait pu contempler il y a quelques dizaines d’années, elles étaient emballées en vue d’un déménagement. Toutefois, il a encore pu y admirer des poteries extraites du sol de Fraire. A suivre...  
Aimée Charlier     

Frairois à l’honneur !
En feuilletant de vieux papiers, j’ai découvert le nom de 3 Frairois qui avaient été mis à l’honneur à l’Ecole Moyenne de Walcourt en 1891. En 3e année : Léon EVEN qui remporte une nomination en langue française, en langue flamande, en histoire et géographie, un 1er prix en gymnastique. En 1ère année : Alexandre ANDRE qui remporte le 4e prix   de langue flamande, le 2e prix en musique, et son frère J-Baptiste ANDRE qui remporte une nomination en langue française, en langue flamande, en mathématiques, en science naturelle et le prix de calligraphie.
Bel exemple à suivre pour les jeunes Frairois d’aujourd’hui.
Jean Barreaux.     

Les Maroquins de la Maroquette. Ebauche de généalogie par Pascal Decamp.
Le quartier de la Maroquette a commencé à être bâti et à se peupler vers 1840 ; de 1850 à 1860, il passa de 200 à plus de 500 habitants. Il faut dire que les familles comptaient alors beaucoup d’enfants. Avant l’indépendance de la Belgique, il n’y avait que deux maisons au bas de ce quartier : une près de la chapelle Sainte-Barbe et l’autre près de l’actuel carrefour des rues de Morialmé et de la Scierie. C’est ce que l’on peut voir sur la carte d’Etat-Major de l’armée autrichienne de 1775, plus connue sous le nom de « Carte de Ferraris », du nom du comte qui l’a dessinée. Tout le reste, du Bois Planté (actuelle rue Maroquette) aux Vivis (actuelle rue de Morialmé), il n’y avait que des « Trys », ces prairies sauvages creusées de puits de mine. C’était un lieu d’importante extraction de limonite. Fraire extrayait le fer depuis des siècles mais ne possédait pas de forges ni de fourneaux : pour les trouver, il fallait aller à Froidmont (Gomezée), Poucet (Morialmé), Hanzinelle, Yves, Rossignol (Vogenée), Oret, Thy-le-Château, Thy-le-Baud’huin, Laneffe et bien sûr Fairoul, un des plus anciens fourneaux de l’Entre-Sambre-et-Meuse.
Le nom de Maroquette nous vient d’une famille ayant habité le quartier, peut-être une des deux maisons du bas à la sortie du village de Fraire, ou alors une autre demeure qui n’existait plus en 1775. Tout ce que l’on sait est qu’un certain Martin Maroquin est venu habiter notre village vers 1674. Il était marié à Marguerite Duchasteau. Il eut 4 ou 6 enfants qui compteront parmi les tous premiers enfants de notre futur quartier. Pourquoi dis-je 4 ou 6 enfants ? Car d’après les registres paroissiaux des naissances à Fraire, il naîtra de cette union : • Jean Maroquin, le 30 mai 1673 (date du décès inconnue) • Catherine Maroquin, le 8 juin 1677 (décès le 10 juin 1728) • Anne Maroquin, le 8 novembre 1680 (décès le 24 juillet 1688) • Marguerite Maroquin, le 9 juin 1682 (décès le 2 juillet 1682). Pour ces quatre premiers enfants, tout nous paraît le plus logique. Mais de ce même couple, Martin Maroquin et Marguerite Duchasteau, sera aussi inscrite au registre des naissances : • Marie Maroquin, le 5 février 1785, soit 103 ans après Marguerite ! Faut-il s’extasier
  devant la longévité et la santé de nos ancêtres ou, tout simplement, en conclure à une erreur de transcription ? Dans ce dernier cas, la lecture de 1685 au lieu de 1785 serait une suite logique à la lignée des descendants de Martin et de Marguerite. Il serait curieux, en effet, que près d’un siècle après l’arrivée de Martin Maroquin et Marguerite Duchasteau, un autre couple habitant le quartier porterait les mêmes nom et prénom. Venons-en au sixième enfant, la seconde énigme : Toujours d’après ces mêmes registres, un certain • François Marcq naîtra le 15 mars 1775 de Martin Marcq et de Marguerite Duchasteau. Encore cette différence d’un siècle, et, de plus, Martin deviendra Marcq. Par contre, pour les six enfants, les nom et prénom de la mère sont les mêmes ; de plus, le nom de Marcq n’apparaîtra pas dans le registre des décès, et, enfin, les dates de naissance de ces cinquième et sixième enfants s’insèrent bien dans l’intervalle des quatre autres naissances. En conclusion, pour garder ce qui ne fait aucun doute, vers 1675, Martin Maroquin et Marguerite Duchasteau seront vraisemblablement les premiers habitants de la Maroquette ; ils auront comme enfants : Jean, Catherine, Anne, Marguerite et, probablement, Marie et François. Notre Martin Maroquin décédera le 14 mars 1699. Dans les registres se trouvent encore deux « Maroquin », celui des mariages cette fois : - Le 16 juillet 1689 aura lieu le mariage de Jacques Delgrange avec Elisabeth Maroquin. Aucune descendance ne leur est attestée dans le registre des naissances. Il décédera le 26 juin 1716 et son épouse le 10 octobre 1731. - Le 7 juin 1711 verra les noces de Jean-Baptiste Quarantehomme et de Marie Maroquin. Ils auront cinq enfants : • Marie-Anne, le 25 avril 1712 (décédée le 4 décembre 1791) • Jean-Baptiste, le 8 juin 1719 • Son jumeau François-Joseph (décédé le 30 mai 1793) • Remi, le 12 novembre 1721 (décédé le 15 février 1722) • Jean-François, le 9 février 1724 (décédé le 8 décembre 1781). Un Jean-Baptiste Quarantehomme est déclaré décédé le 24 janvier 1741 : Est-ce le père, ou le second fils, qui porte le même prénom ? Je n’ai pas trouvé la réponse.

Une remarque et un appel...
Voilà donc esquissées les premières années de la Maroquette avec certaines réponses sur la naissance du quartier et le nom de ses habitants, mais avec beaucoup de questions en suspens. Comme je le disais en début d’article, ce n’était qu’une première ébauche de généalogie.
Si, par ailleurs, vous vous comptez parmi les plus anciennes familles de Fraire ou de Fairoul, vous pouvez prendre contact avec moi, je me ferai un plaisir de publier la liste de chacun de vos aieux.
Une remarque et un appel : Je vous parlais en début d’article qu’il n’y avait que deux maisons à la Maroquette, en 1775. Bien que les façades soient restaurées ou totalement refaites au long des siècles, je suis allé tenter ma chance et j’ai trouvé deux maisons qui possédaient des montants de fenêtres à double harpe, ce qui est typique du milieu du XVIIIe siècle. Deux choses étaient troublantes : Elles se
  trouvent à l’endroit approximatif situé sur la carte vers 1775 (les rues actuelles n’existant pas), de plus, elles sont les seules à posséder une telle architecture dans le quartier, les autres maisons me semblant postérieures. C’est le N°10 de la Rue Maroquette (fenêtre à l’angle des rues) et le N°72 de la Rue de Morialmé (fenêtres au rez-de-chaussée). Heureux hasard ou beaucoup de coïncidences ? J’en profite pour lancer un appel à toute la population : Si vous êtes propriétaire d’une maison qui a plus de 150 ans à l’origine, je serais très heureux que vous me communiquiez les noms des propriétaires antérieurs de votre domicile, surtout les noms des XVIII et XIXe siècles. Cela est très important car de tels renseignements me permettons de recomposer la carte des anciennes familles de notre quartier. Ces noms se trouvent souvent sur l’acte d’achat des propriétés. D’avance, un tout grand merci.    Novembre 2001.
Bibliographie.
Table des registres paroissiaux de Fraire (GEPHIL 2002) ; Fraire sur les traces de son passé minier (Achille Trotin) 2001 ; Fraire-la-Grande et Fairoul de l’abbé Evrard (Arthur Matagne) 1997.

Pour mi lès condjis, c’èst... par Brigitte Hosslet - juillet 2005.

« Sea, sex and sun », tchanteut Serge Gainsbourg... « Il y a le ciel, le soleil et la mer », respondeut in-aute... « Tous à Torremolinos », dijeut co in-aute... Em’ dîrîz-vous bén, vous-autes, ç’qu’is-ont tèrtous a v’li n’âler au diâbe bén lon pou s’fé r’cûre au solia, a risker leû vîye su lès routes pou s’ramonceler au bôrd dè l’êuwe ?
Rén d’çoula nè m’fait sondjî auz-ès condjis, savèz mi ! « Etre en vacances », pour mi, c’èst l’aîr rimpli d’l’odeûr dès dérins cwèjas, c’èst l’gout dès jèlêyes a p’titès gèrzèles èt a frambôjes qui r’bouleneut su l’ticwè, c’èst lès mouches a mièl su lès poûlyeus d’urêye, lès blancs papiyons su lès makes dès cabus, lès poûrsinêyes èt lès tan’zîes, lès p’titès fréjes dè bos du Vèrt Tchèmin èyè ‘ne miyète pus tôrd dins l’saison, lès nwârès meûmeûres qui brôbouzeneut
  lès mwins èt lès visâdjes, èt qu’lès ronches vos-agritcheneut l’pia èt lès-ostis pou-z-i fé dès fameûs skârs...C’èst bén seûr tous lès plaijis èt tous lès maus d’l’awousse : lès côps d’solia, lès clokètes auz-ès mwins su l’mantche dès foutches ou dès rèstias, lès deuts côpès avou lès côdes dès djôbes ou dès balots dè strin, lès plènès panmes d’èspiète ou d’fromint qu’on massyeut come du bon pwin. C’èst co lès tournêyes pa tchamps-èt bos pou cachî lès crokants navions dès vètès nojètes, c’èst lès preumièrès vèsses dè leup qui pèteneut padzou vos pis dins lès frèchès ièbes, lès filèts d’la vièrje s’tindus su lès bouchons come èl vwale d’ène mâryêye... L’arière saison qui s’annonce...
V’la, vèyéz, ç’què c’èst pour mi lès condjis... Couleûs èt oufêyes du timps... Couleûs èt oufêyes dè m’djonne timps...

DERNIERE MINUTE. Décès de Léon Gillaux
Nous apprenons le décès de Léon Gillaux, qui était né à Fraire en 1919. Léon a été très connu dans notre région, en temps que footballeur et journaliste au Rappel. Dans l’immédiate après-guerre, c’était un véritable plaisir de le voir foncer vers les buts, il était très athlétique. Il défendait alors les couleurs des « Zèbres » avec les Henriet, Thirifays, Bernacky... Mais Léon avait commencé à jouer au football sur « l’pachi », avec les copains de son âge d’abord, ensuite avec le club de Fraire, et nous lisons avec émotion dans un article le concernant qu’il pratiquait un patois savoureux aux expressions fleuries, et que Fraire était cher à son cœur.
A.C.      
 
Photo ci-contre : Léon Gillaux avec l’équipe de Fraire.
C’est le 4e en bas (accroupi), à partir de la gauche.
 
CYCLISME : Frairois à l’honneur !
Justin Van Hoecke, grand vainqueur du Challenge de la Fédération Cycliste Wallonie-Bruxelles, a survolé sa catégorie (débutants) d’un bout à l’autre de la saison 2005. Sept victoires sur la route, trois sur piste, second du Challenge Vélorama, Ier championnat prov. de Namur contre la montre, 3e du classement   individuel de la coupe de Belgique, sélection dans l’équipe nationale : 19e au tour d’Autriche... Un tel palmarès lui permet d’envisager, avec confiance, son prochain passage chez les juniors. Avec nos félicitations les plus chaleureuses, nous souhaitons à Justin une année 2006 pleine de succès.

Les trois « FRAIRE »
Jacques Brilot - Centre de documentation historique de l’Entre-Sambre-et-Meuse. www.esmhistoire.be.tf
Dans la province de Namur, on enregistre trois « FRAIRE ». Ce sont :
Fraire-la-Grande, aujourd’hui Fraire tout court, Fraire-la-Petite et Fraire-la-Crotteuse.
Ces « Ferrarias » remontent à l’époque gallo-romaine. Fraire-la-Petite et Fraire-la-Grande, voisines l’une de l’autre, se trouvaient le long de la voie romaine de Bavay à Dinant, qui traversait la partie méridionale du territoire de Morialmé. La dénomination de « Ferrarias », tirée du latin « Ferraria », mine de fer, et la présence de nombreux dépôts de scories de fer dites « Crayats de Sarrasins » attestent qu’à l’origine l’extraction et la fonte du fer y avaient été pratiquées.

FRAIRE-LA-GRANDE
Localité située sur la voie romaine de Bavay à Trèves. On y a découvert des monnaies gauloises et des monnaies romaines. Le cimetière Franc de la Maroquette a donné des poteries et quelques bijoux. Fraire figure dans les possessions qu’énumère le polyptyque de l’abbaye de Lobbes (868-869).
Le 21 novembre 889, Arnoul de Carinthie fit donation de Lobbes et de ses dépendances à l’évêque de Liège. Fraire entrait ainsi dans le domaine épiscopal. Cependant, une partie de Fraire appartenait déjà aux sires de Morialmé, de la branche cadette des Rumigny-Florennes et Godescalc de Morialmé est cité, dès 1008, comme seigneur de Fraire. L’église, sous le vocable de Saint-Remi, date du Xe-XIe siècle. En 1210, Arnoul de Morialmé cède Fraire à sa fille Élisabeth qui épousera Nicolas de Condé. Les de Condé-Bailleux, sires de Morialmé, resteront seigneurs fonciers de Fraire en même temps que seigneurs hautains jusqu’à la fin du XIV° siècle. Diverses familles s’y succèderont ensuite : les d’Enghien, Saint-Mard,
  de Romerée, Aux Brebis, de Glymes, de Baudrenghien, etc. Pays de minières, le premier métallurgiste connu est Simon Pigeon, fondeur au fourneau en 1553. La police des minières était conférée à un mayeur spécial nommé par le seigneur. En 1810, Fraire et son hameau Fairoul sont unis en commune de l’arrondissement de Dinant, département de Sambre-et-Meuse. Ils passent en 1814 dans l’arrondissement de Rocroi, département des Ardennes. En 1830, toujours sous la dénomination de « Fraire-Fairoul », ils sont attribués à l’arrondissement de Philippeville, dans la province de Namur.

Population :
1470 : 120 habitants.
1600 : 200 habitants.
1784 : 310 habitants
1830 : 595 habitants
1887 : 1.525 habitants
1955 : 998 habitants

FRAIRE-LA-PETITE
Localité située entre Fraire-la-Grande et Morialmé, le long de la voie romaine Bavay-Trèves, à l’endroit où s’élève actuellement la chapelle Saint-Pierre.
Le polyptyque des biens de l’abbaye de Lobbes (868-869) inscrit dans le pagus hommensis : « FERRARRIAS (FERRARIIS) » ou Fraire-la-Petite. Au XIIe siècle, le seigneur Godescalc de Morialmé, collateur de la cure et possesseur des dîmes de Fraire-la-Petite, en avait cédé un tiers en fief au chevalier Baoudouin, surnommé Cauderons. En 1186, il fit abandon des deux autres tiers en faveur de l’abbaye d’Aulne.
La charte de franchise des minières de Morialmé, du 1er mars 1384, fut rédigée par le soin des cinq jurés de ces minières, dont quatre étaient de Fraire-
  la-Petite, savoir : Jounon dou Buck, Jean le Camus, Jean Horret et Pieraut Hubiert. La paroisse de Fraire-la-Petite est mentionnée dans les pouillés liégeois de 1497, 1553 et 1558. Son église, dédiée à Saint-Pierre, patron de l’abbaye de Lobbes, avait deux autels : l’un de Saint-Nicolas et l’autre des Saints Pierre-et-Paul. Elle sera démolie en 1641. Fraire-la-Petite ne possédait plus bientôt qu’un bénéfice, de Saint-Pierre, d’un revenu de 35 florins de Brabant, rattaché à l’église ou paroisse Saint-Christophe d’Hanzinelle et, par conséquent, à la collation du prévôt d’Hanzinne, qui en percevait la dîme. Enfin, un pouillé du XVIIIe siècle passe sous silence le bénéfice de Fraire-la-Petite.

FRAIRE-LA-CROTTEUSE
Hameau de la seigneurie de Biesmerée (au nord-ouest), ses limites géographiques sont fixées dans un record daté du 28 janvier 1521. Les terriers du comté de Namur, réalisés entre 1601 et 1602, notent que la cense de Freyr ou Fraire comprend 62 bonniers ou 59 ha. Composée plus tard d’une grande et petite cense, comptant pour une seule cense, elle   compte 42,8 ha de terres labourables, 4 à 5 ha de prés pour le foin et 11, 4 ha de trieux. Fraire-la-Crotteuse sera fortement endommagée par la guerre de la Ligue d’Augsbourg à la fin du XVIIIe siècle. À la même époque on y signale un étang regorgeant de poissons. Elle appartiendra à la seigneurie, puis à la commune de Biesmerée auxquelles son histoire sera liée.

Et n’oublions pas :
FAIROUL : À l’abbaye de Lobbes appartint aussi « Ferrolis », diminutif de « Ferrarias », ou FAIROUL sous Fraire, qui devint une paroisse dédiée à Notre-Dame de l’Assomption. Au XVII° siècle, propriété de la famille de Glymes, Fairoul possédait un fourneau et un moulin (disparu en 1829). Sa destinée est liée à celle de Fraire dont elle est un hameau. Population au XVIIIe siècle : 100 habitants et en 1857 : 224 habitants.
HEURE : Village situé près de Fraire, encore mentionné en 1624 et détruit par la peste vers 1636.
Le quartier de la MAROQUETTE, du nom de la famille Maroquin qui s’installa à cet endroit. (Citée en 1674).

Bibliographie :
- Stanislas Borman : Cartulaire des petites communes (Namur 1878) ; ASAN T 34 et 77 ; Namurcum n°4 de 1953.
- René Adam et Edouard Gérard : Fraire, Yves-Gomezée, communes ferrières, Bourdeaux 1957 (ouvrage épuisé).

Rectification. Dans notre précédent bulletin, au sujet des Noces d’or de septembre, nous avons omis, par manque d’information, le couple Gilbert Delbart-Marie Gaulier. Les intéressés voudront bien nous en excuser. Au sujet des Noces de diamant, nous signalons : Flandre Mathieu-Remy Lucienne de Walcourt, mais originaires de Fairoul.

Nos cartes de soutien 2006 sont en vente. Merci de réserver bon accueil à nos membres.
Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Aimée CHARLIER (071 655323) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Marc LORENT (0473 981972) - Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979) - Patrice PLANCHE (071 655966) - Achille TROTIN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./ fax 071 655323).
Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération.
Nos partenaires : L’Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L’asbl. Qualité-Village-Wallonie
Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j’avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d’occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
Notre compte bancaire : N° 732-0105202-08 « Les sentiers du fer - asbl » 34, rue du Sarazin à 5650 Fraire.
Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle