FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

N° 5
Mai 2005
Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - ass. de fait - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be
Notre village à l'honneur, avec Les sentiers du fier - Les pîssintes du fiêr
Le Ve Trophée Qualité-Village a été décerné à notre association, et à notre village, le samedi 21 mai 2005, lors de la journée-rencontre organisée au Palais des Princes-Evêques de Liège par l'asbl Qualité-Village-Wallonie, en présence de Michel Foret, Gouverneur de la Province de Liège.
Nous avons été choisis parmi 15 associations sélectionnées dans les Provinces de Liège, Hainaut,
Namur et Luxembourg, dont certaines, plus anciennes que Les sentiers du fer, disposent sans doute de moyens plus importants que les nôtres. Ce Trophée est la récompense du travail accompli par l'équipe des Pîssintes depuis sa création en novembre 2000, mais est aussi, et surtout, le résultat de la fidèle participation des Frairois à nos projets. Sans votre soutien, chers amis frairois, nous ne pouvons rien. C'est pourquoi nous devons poursuivre, ensemble, notre mission.
Ce Trophée, constitué d'une plaque en pierre bleue, aura sa place au centre du village.
Extrait de Ardennes Magazine : " Le comité de sélection, composé de personnalités de la mouvance
du patrimoine, a apprécié la continuité des projets développés par l'association et les actions de mise en valeur de son passé minier et industriel. Le comité de sélection a souligné la capacité de l'association Les sentiers du fer à sauvegarder le patrimoine de son village
dans sa globalité en réveillant les terroirs endormis, avec sa, façon de vivre et sa façon de parler, avec son environnement et ses coutumes. Il a également mis en exergue la volonté de l'association d'apporter des réponses contemporaines aux problèmes posés en évitant de transfonner le village en musée dans la nostalgie d'un passé révolu... ".
Créé en 1995, le Trophée Qualité-Village vise à mettre à l'honneur un comité de villageois bénévoles
qui se met au service de sonvillage et initie des projets de sauvegarde de son patrimoine et de mise en valeur de son cadre de vie.
Les critères de sélections :
- La conformité des actions menées à l'éthique de QVW, à savoir l'amélioration du cadre de vie des villages dans une démarche d'éducation permanente
- Le suivi et la continuité des actions
- Les contacts avec le pouvoir institutionnel
- L'intérêt des actions menées
- La participation de la population villageoise.
Rendez-vous Place Communale le samedi 25 juin 2005 pour fêter notre Trophée
... Inaugurer notre Village Fleuri et célébrer le 175e anniversaire de la Belgique

15h00 : Ouverture des festivités
17h00 : Réception des autorités
17h30 : Verre des Pîssintes offert à tous
18h30 : Cochon à la broche : 12.5 euros - moins de 12 ans : 5 euros
Le paiement avant le 18 juin fera office de réservation.

Compte N° 742-0035660-96 ou à Y. Fontenelle, 34 Rue du Sarazin à Fraire


Commémoration du 60e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale

Mai 45 - Rentrée de nos prisonniers et déportés
8 mai 1945, fin de la guerre 39-45 qui a induit beaucoup de souffrance. Les familles de Fraire attendent le retour de leurs prisonniers, déportés politique, déportés au travail obligatoire. La première rentrée que le village eut la joie de connaître eut lieu le 19 avril, par suite de l'avance des troupes anglo-américaines en Allemagne, et la demière, le 28 septembre. Malheureusement quelques familles ne reverraient pas leur soldat :
Arthur Matagne était tombé devant Tirlemont le 13 mai 40, tué par une bombe, à 22 ans.
Albert Colinet est décédé le 26 mai 1940, à 24 ans.
Aimé Lechat, prisonnier au Stalag XI B, est décédé à Fallingbostel le 6 juillet 1941.
Arthur Carly, prisonnier de guerre, est rentré à Fraire, malade, fin 1942. Il décédera le 27 janvier 1944 et sera enterré le 31 janvier, jour de l'enlèvement des cloches par les Allemands.
Souvenons-nous qu'au cimetière de Fraire se trouve la tombe de Joseph Stévaux, né à Fraire en 1915 et décédé au Stalag IV-A à Elsterhorst-Dresde en avril 1941.

Le premier prisonnier que le village eut la joie d'accueillir fut Fernand Flandre. Les prisonniers, généralement arrivés à Charleroi, téléphonaient, et on s'empressait d'aller les chercher en voiture.
1) Fernand Flandre - Prisonnier de guerre - né à Fraire, domicilié à Salzinne, rentré le 19 avril chez ses beaux-parents Femand Charlier-Delhaye, où sa femme s'était établie. Il avait été libéré le 25 mars à
Darmstadt - départ en camion américain, puis en train jusque Charleroi, arrivée en voiture, à 22h00.
2) Maurice Pouleur - PG -Libéré à Dortmund, le 9 avril, retour en train via Visé et Namur. Rentré à Fairoul en auto, le 21 avril vers 16h00.
3) Fortuné Coclet - PG - Libéré le 18 février près de Görlitz - 150 km à pied - Pologne... Cracovie - Odessa - Marseille - Charleroi. Rentrée à Fraire par la micheline de 9h30, le 27 avril.
4) René Remy - PG - Libéré le 2 février à Ebenrod (frontière Lituanienne) - 150 km à pied, puis en camion jusqu'à Leningrad et en train via Moscou, jusqu'à Odessa, en bateau jusqu'à Marseille et en
train par Mons jusqu'à Charleroi. Arrivé à Fraire en auto le 27 avril à 16h30.
5) Georges Cornebise -Travailleur obligatoire, déporté à Stuttgart, libéré le 21 avril - rentré en train par Strasbourg, Paris, Charleroi. Arrivé à Fraire à pied le 29 avril à 1h00 du matin.
6) Roger Wauthier - Travailleur obligatoire - Libéré le 10 avril à Besigheim, parti le 13 à pied, puis en camion jusque Strasbourg et en train jusque Charleroi, via Paris. Rentré à Fraire en auto le 30 avril à
16h30.
7) Albert Picot - PG - Libéré le 11 avril à Luisburg (à 60 km de Stuttgart) - Départ en camion jusque Paris, puis en train à Bruxelles et en auto jusqu'à Fraire le 1er mai à 18h00.
8) André Blavier - Maquisard pris à Melreux - Libéré le 21 avril à Oberhausen, amené à Verviers en camion, ensuite en train jusqu'à Charleroi. Rentré à Fraire en auto le 1er mai à 23h00.
9) Joseph Blavier - Travailleur obligatoire - Libéré le 18 avril à Heilbronn - Rentré en camion par Strasbourg et Paris, en train jusqu'à Charleroi - Arrivé à Fairoul en auto, le 2 mai à 23h00.
10) Raymond Laffineur - Prisonnier politique - A passé 2 mois à Breendonck - Libéré le 2 avril - A quitté Weimar le 29 avril, en camion, avec la mission Van Zeeland, jusqu'à Liège, en train jusqu'à Charleroi... arrivé à Fraire en auto le 3 mai à 16h00.
11) Désiré Mairy - PG - Libéré le 22 avril par les Français, à 2,5 km du lac de Constance - Rentré en camion par Strasbourg, en train par Valenciennes, Mons et en tram jusqu'à Charleroi, en train jusqu'à Walcourt. Arrivé à Fraire en auto, le 4 mai à 21h00.
12) Alfred Matagne - PG - Evacué de Gorlitz à pied, 700 km en 6 semaines, jusqu'à Kassel, puis à Magdeburg à 100 km de Berlin. Libéré le 3 mai par les Américains, amené en camion jusqu'à Hanovre, en train jusqu'à Liège et Jemeppe-sur-Sambre d'où une auto le ramène à Fraire, le 8 mai.
13) Emile Hennaux - PG - Evacué de Munster le 22 mars vers Oldenburg, Hanovre. Délivré le 1er mai par les troupes polonaises, pointe des armées Canadiennes, ramené en camion par la Hollande
puis train Bruxelles, Charleroi, Walcourt. Retour à Fraire en auto, le 9 mai à 18h30.
14) Roland Collin - PG - Evacué de Gorlitz à pied, arrivé à Batoufsa (Worzburg) après 600 km - Libéré le 12 avril - rentré en train par Luxembourg, Arlon, Charleroi. En auto à Fraire, le 9 mai à 19h30.
15) Maurice Remy - PG - Evacué de Mergentheim à Munich Ufligen/Danube où il a été libéré - Retour par Sarrebruck, Amiens, Lille, Ath. En camion jusqu'à Charleroi et rentré à Fraire en auto le 9 mai. Maurice crée la surprise car il est accompagné d'une jeune Polonaise, Barbara (Sacha), déportée, qu'il épousera.
16) Francois Mathieu - PG à Ravensburg - Libéré le 29 avril, retour en train par la Suisse, Lyon, Mons ; Charleroi en tram, Laneffe en auto, rentre à Fraire à pied le 10 mai.
17) Camille Vandecasteele - PG près de Ravensburg - Libéré le 28 avril, retour en train par la Suisse, Lyon, Mons, Charleroi ; à Fraire le 10 mai par la micheline de 18h43.
18) Joseph Hontoy - PG - Libéré le 11 avril à Brunswick - Rentre à pied jusqu'à Hanovre ; ensuite en train par la Hollande, Visé, Charleroi. Arrive à Fraire en auto, le 10 mai à 20h30.
19) Karl Névraumont - PG - Libéré le 1er mai à la frontière tchécoslovaque, rentre en camion par Worzburg, train jusqu'à Thionville, Namur, Charleroi. Rentre à Fraire le 11 mai à 16h00.
20) Albert Coenen - Travailleur obligatoire, déporté à Bernau (Bavière), évacué à Stuttgart et Ulm où il est délivré le 21 avril - Rentre en train par Mannheim, Paris, Bruxelles, Charleroi. Arrivé à Fairoul, en
auto, le 12 mai.
21) Charles Dereine - PG à Regensburg (Ratisbonne), libéré le 22 avril - Retour en train par Francfort, Mayence, Thionville, Namur, Charleroi. Rentre à Fraire en auto le 14 mai à 19h30.

22) Walter Staesse - PG à Regensburg, de même que Charles Dereine dont il fut compagnon de guerre, captivité et libération. Il rentre le 14 mai à Fairoul, chez ses beaux-parents J. Frédericks-Dineur où sa femme Yvonne s'était réfugiée pendant toute la guerre.
23) Svlvain Huon - PG à Stettin - Evacué le 5 avril à Schwerin et Langelweg, délivré le 2 mai. Emmené en camion à Sulingen, en train à Rheine, Bocholt, Louvain, Baulers, Charleroi. En auto à Fraire, le 15 mai à 13h.
24) Frans Van Damme - PG à Memel - Evacué jusqu'à Schwerin (à 1.100 km) où il fut libéré le 3 mai. Arrive à Rheine où il rencontre Sylvain Huon et revient avec lui. Arrivé à Fraire, le 15 mai, devant le monument, il tire 6 coups de Browning et coupe un fil.
25) Maurice Gilmaire - PG à Dresde, évacué à pied à KOthen (Nord de Leipzig) où il fut libéré le 13 mai. En avion au Bourget, en train par Toumai, Mons, rejoint Charleroi en tram, Walcourt en train. Rentre à Fraire en moto, le 15 mai à 20h30.
26) Charles Renard - PG à Brake (Brême) - Délivré le 10 mai par les troupes canadiennes. Rentre en train par Arnhem, Louvain, Ottignies, Charleroi. A Fraire en auto, le 16 mai à 23h.
27) Charles Mairy - PG à Pilsen, libéré le 9 mai et part de lui-même à la rencontre des Américains restés à Würzbourg, à 20 km. Départ en camion à Francfort, en train par Mayence, Thionville, Luxembourg, Charleroi, Châtelineau, Florennes. Rentre à Fraire le 17 mai à 20h30.
28) Maurice Rossignol - PG à Nüremberg - Libéré le 12 avril - Départ en camion à Francfort, en train par Mayence, Sarrebruck, Chalons, Charleville, Givet (il était Français), à pied à Doische, en micheline Florennes, Fraire. Rentré le 19 mai à 15h15.
29) René Bayet - PG à Dessau - Libéré le 22 avril. Rentre par Francfort, Mayence, Charleville, Givet, Namur, Charleroi, Walcourt. A Fraire en auto, le 24 mai à 8h15.
30) Jules Warichet - PG à Köhten - Libéré le 21 avril - Rentre par Charleville, Givet, Namur, Charleroi, Walcourt, Fairoul. Arrive le 24 mai à 9h15.
31) Joseph Adam - PG à Bautzen - Evacué à Bachendau, Crima. Libéré le 15 mai. Retour en train par Polensk, Leipzig, puis comme René Bayet - Arrive le 24 mai.
32) Arthur Flandre - PG à Stettin - Evacué à Rostock où il est libéré le 1er Mai par les Russes - Rentre en camion par Lübbeck, Lunabourg, Sulingen ; en train par Nimègue, Molle, Bruxelles, Charleroi. A Fraire en auto, le 26 mai à 20h30.
33) Joseph Paquet - PG à Stettin - Evacué à Schwerin et Custow - Libéré le 3 mai à Swcherin - Rentre par Lübbeck et ensuite comme Arthur Flandre. A Fraire le 26 mai.
34) Georges Denis - PG à Hambourg - Rentre à Fraire en autobus le 27 mai à 17h30.
35) Georges Blavier - Comme Arthur Flandre, mais au retour le convoi est coupé en deux. A Fraire en autobus à 17h30, le 23 mai (ou le 27 ?) .
36) José Duvivier - Travailleur obligatoire déporté à Berlin, puis à Zwickau - libéré le 17 avril. Rentré en camion par Iéna, Erfurt, Francfort ; en train par Sarrebrück, Thionville, Arlon, Charleroi, Walcourt. A Fairoul par la micheline de 21h, le 30 mai.
37) Bourguignon - PG rentré à Fraire le 3 juin à 22h.
38) Aimé Gilniat - PG à Greisendorf près de Vienne, évacué à pied à Leipzig - Libéré le 9 mai, rentré en train par Erfurt, Weimar, Gotha, Francfort, Sarrebrück, Thionville, Arlon, Charleroi, Walcourt. En auto à Fraire, le 4 juin à 22h. Aimé a ensuite épousé Stephi, Autrichienne, fille des fermiers chez qui il travaillait, et est finalement reparti s'installer en Autriche.
39) Emile Huon - Travailleur obligatoire, déporté à 25 km de Dresde - Libéré le 18 avril, repris, libéré à nouveau - Arrive à Leipzig en train, puis Francfort, Thionville, Charleroi, Walcourt - En auto à Fraire, le 4 juin à 24 h.
40) Serge Dubois - Arrêté se rendant en Suisse, prisonnier politique à Loiblpass (frontière yougoslave) - Arrive à Klagenfurt à pied, puis en train par Villach, Udine, Venise, Rome, Naples, Marseille, Paris, Lille, Toumai, Bruxelles. En auto à Fraire, le 13 juin.
41) Lubin Duquenne - Réfractaire, déporté à Vienne - Libéré le 9 avril, rentre en camion à Munch, Pilsen, en train par Bomberg, Verviers, Charleroi, Walcourt - En auto à Fraire, le 2 juillet à 22h.
42) Joseph Thiriaux - PG près de Königsberg - Libéré le 9 avril, par les Russes, transféré à Kombinnen où il reste 3 mois, puis revient par Essenburg, Posen, Berlin, Arnhem, Bruxelles, Charleroi. Arrive à Fraire, par l'autobus, le 3 juillet à 5h.
43) Léon Gilniat - PG à Marienburg - Libéré le 9 mai, rentre par Munch, Pilsen, Bomberg, Verviers, Charleroi. A Fraire, le 4 juillet à 5h, par l'autobus.
44) Georges Charlier - Prisonnier à Gand, le 28 mai 40, est embarqué jusqu'à Wesel, puis en convoi jusqu'à Königsberg. Il demande à rentrer en Belgique, comme mineur, mais est envoyé 32 mois dans le fond d'une mine en Silésie, puis est envoyé à Görlitz comme boulanger. Il y reste à l'arrivée des Russes qui le gardent et l'empêchent de rentrer. Une mission militaire belge l'emmène à Prague, en camion, le 18 septembre, où il reste 5 jours. Ensuite, voyage de 3h1/2 en avion jusqu'à Paris, en train jusqu'à Bruxelles, Charleroi, Walcourt. En auto à Fraire, le 28 septembre 1945 à 4h15.
Enfin, le dernier prisonnier était rentré.

Quelques prisonniers avaient eu la chance de rentrer dans leur foyer avant la fin de la guerre : Armand Museux - Rentré en 1941, fait élever une chapelle à Ste-Rita en remerciement de sa libération.
Joseph Charlier - Etait prisonnier à Memel, Prusse Orientale - Rentré à Fraire le 16 juin 1941.
Firmin Blavier - Prisonnier à Fallingbostel, libéré et rentré à Fraire le 16 juin 1941.
Jacques Gillain - Militaire de carrière, libéré et rentré à Fraire, probablement en 1942.
A ce propos, Marie-Barbe Charlier, 81 ans à cette époque, écrivait le 16 juin 1941, à sa soeur et ses neveux de Valenciennes : "... J'ai encore pour nouvelle qu'il y a trois prisonniers qui reviennent : le boucher où nous allons, Firmin Blavier, Joseph Charlier et Louis Boulanger, pères de famille tous les trois.
On dit qu'ils sont à Anvers... etc. Je vous fais savoir que c'est la fête, sans tarte et sans viande. Je mange de la salade (de son jardin), voilà déjà un moment. Pour la faire, moi, la salade, je vais au lait et je le mets prendre un jour et une nuit, et puis, je l'écrase, et je fais la salade comme ça, un peu de vinaigre, un oignon, sel et poivre, et c'est bon... (manque d'huile d'olive). C'est rafraichissant, avec un oeuf c'est bon aussi, mais on ne sait plus en trouver, les étrangers viennent mettre des prix de fou. Maintenant, pour avoir un oeuf il faut 4 frs et on n'en trouve pas encore... On dit que les prisonniers sont au village et c'est une affaire... à 6 heures du soir. Ce lundi, les trois prisonniers étaient à leur maison, bien portants et bien contents ". Louis Boulanger, auquel l'épistolaire fait allusion, était originaire d'une famille frairoise, mais devait, à l'époque, habiter Laneffe.

Pour terminer ce rappel en hommage à ceux qui ont dû sacrifier, pour le moins, une partie de leur jeunesse, nous parlerons de Joseph Sibille, seul survivant à Fraire parmi les anciens prisonniers. Roland Collin ayant depuis quelques années quitté le village, Joseph est le secrétaire, pour Fraire, de la FNAPG. Il est né à Chastrès en 1920, il a donc 20 ans quand il arrive à Stablag, Stalag lA, en Prusse Orientale. Après la guerre, il a épousé Andrée Remy, d'une famille bien connue à Fraire, et s'est établi dans notre village. Joseph a été fait prisonnier à l'Hopital Civil de Charleroi, le 16 mai, où il avait été transporté à la suite d'un accident de moto pendant la campagne des 18 jours. Une infirmière, Mme Masson, le suppliait de s'habiller en civil (vêtements qu'elle voulait lui donner), il n'a pas osé. Après un parcours qui l'a amené à Beaumont, ensuite Avesnes, retour vers Rance, le lendemain Mariembourg (à pied), puis en camion jusqu'à Beauraing où il est embarqué en wagon découvert jusqu'à Trèves où des gosses crachaient à la figure des prisonniers. De Trèves à Koningsberg dans un wagon à bestiaux, 72 heures sans boire ni manger. A Köningsberg,les fermiers venaient choisir un domestique, c'était comme un marché aux esclaves. Joseph est resté 16-17 mois dans des fermes, ensuite il a travaillé dans une fabrique de canons à Metgeten. En janvier 45, les Russes approchaient, les Allemands ont abandonné les prisonniers belges. Les premiers Russes qui sont arrivés étaient des troupes de choc, ils ne connaissaient pas la Belgique, ils étaient assez durs. Finalement, les Belges ont dû se faire passer pour des Français, car les Russes connaissaient l'" Escadrille Normandie " et De Gaulle qui était " camarade ". Les prisonniers belges ont été dirigés vers la Russie, à pied - 25 à 30 km par jour, dans la neige, dans les ruines, toujours gardés à la mitraillette, il fallait se débrouiller pour manger. Joseph est tombé malade - la dysenterie - il a été soigné, par un docteur russe qui partait un peu français, avec de l'eau distillée, une à deux cruches par jour, sans manger. Ensuite, il est parti pour Odessa en train, voyage de 14 jours. Il a traversé Riga, parti pour Leningrad, le convoi était destiné à la Finlande. Il est passé par les faubourgs de Moscou pour repartir vers le sud. A Odessa, la dysenterie l'a repris : hôpital de fin mars à juin. A ce moment il a pu embarquer sur un navire anglais qui a été escorté par les Russes jusqu'à Constantinople où le bateau a été repris par les Anglais. A partir de ce moment, les anciens prisonniers ont vécu une croisière de luxe, pain blanc, confitures... un voyage de rêve : mer Noire, mer Egée, Bosphore. A Marseille : accueil inoubliable, des jeunes filles habillées aux couleurs de la France portaient leurs bagages. Ensuite : Châlon-sur-Marne, Paris, Mons, Charleroi (où Joseph se sentait perdu) et enfin Chastrès, en voiture avec Nestor Dupont. Ce parcours est apparemment assez typique de " Ceux du lA " qui ont formé une association dont le président est un habitant de Philippeville, M. Hector Pingaut.

Parlons aussi d'André De Deckere, déporté travailleur obligatoire. M. De Deckere habite Fraire depuis 1988, il est secrétaire régional de la Fédération des Déportés et Réfractaires. Gantois de naissance, il est déporté en Allemagne en avril 43, à 18 1/2 ans, alors qu'il est étudiant. Il travaille d'abord à Halle - déchargement, chargement de wagons de marchandises - ensuite comme chauffeur de camions lourds. Il est très mal nourri, surtout à partir de juin 44. En mars 45, il doit conduire un tracteur ouvert, durant une nuit entière, par la pluie, couvert de son seul vêtement de travail. Il est alors atteint de rhumatisme articulaire aigu. Libéré par les Américains, le 15 avril 45, c'est seulement quelques jours plus tard qu'il peut être soigné par un médecin militaire belge. Il rentre à Gand fin mai.
Aimée Charlier, d'après ses recueils de témoignages et sa documentation.


Em vilâdje par Albert Matagne, "Lès Rèlis Namurwès " (R.N.)
Albert Matagne est né à Fraire le 15/9/1915, parmi une fratrie de dix frères et soeurs. Tous musiciens, Albert, en plus, est poète. Bien connu de tous les Frairois, Albert était menuisier, clerc chantre, commerçant. Il faisait partie des " Rèlis Namurwès " car il s'exprimait dans notre belle langue wallonne. Il décrit " son village ", " notre village ", avec beaucoup d'émotion et de sensibilité. Albert est décédé en août 1991.
Fraire, c'èst m'vilâdje. C'èst s'vî clotchî èt sès trwès clokes qui tribouleneut pou lès batèmes, soneneut à môrt quand gn-a dèl pwène, à grande volèye tous lès dimègnes.
Fraire, c'èst sès djins, tèls come is sont : dès maurgagneûs, dès pus paujères, avou l'pus gros intrè lès deûs.
Fraire, c'èst lès " Poûfrins ", lès " Sabatrous ", lès roudjes, lès bleûs, toutes lès couleûs, qui s'dèstchicoteneut quand l'maleûr criye.
Fraire, c'èst l'Djan.ne ri, c'èst lès minères, c'èst lès bayaus èyèt lès trîs. C'èst lès cus d'fosse, lès meûmeûres, lès pèmèlîs.
  Fraire, c'èst l'grande fontène dè bone eûwe frêche avou sès bones, sès bâyes èt sès longs batchs dè pîre moulurèye pou mète au bleû, spaumér l'buwèye.
Fraire, c'èst l'musique dès djoûs d'dicause, c'èst l'tchanson d'fiêr du mârchau su l'aglème, c'èst l'bone odeûr dè cône brûlèye quand-i fèreut lès tch'faus.
Fraire, c'èst l'Saint Djilain, c'èst lès mârcheûs, c'èst bouchî lès campes, c'èst lès côrneûs, c'èst...
Fraire, c'èst tout ça... èt co tout l'rèsse... C'èst li l'pus bia d'tous lès vilâdjes ! Eyèt c'èst l'mén.
Lexique :
- tribouler : se servir des cloches comme d'un carillon, pour un baptème - maurgagneû : personne désagréable, jamais contente - paujère : paisible - Poûfrins : libéraux (XIXe s) - Sabatrous : catholiques (XIXe s) - s' dèstchicotér : se chercher noise - meûmeûres : mûres, fruits de la ronce - pèmèlîs : prunelliers - bâyes : barrières (chaînes) - spaumér : rincer - aglème : enclume - bouchî lès campes : faire exploser des pétards - côrneûs : ceux qui prennent part à un charivari -

Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Aimée CHARLIER (071 655323) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Marc LORENT (0473 981972) - Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979) - Patrice PLANCHE (071 655966) - Achille TROTlN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./fax 071 655323).
Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du petit patrimoine du village de Fraire, en particulier la sauvegarde du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération.
Nos partenaires : L'Agence de Développement Local et le Centre culturel de la ville de Walcourt - L'a.s.b.l. Qualité-Village-WalIonie.
Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j'avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d'occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
Notre compte bancaire : N° 742-0035660-96 « Les sentiers du fer » à Fraire.
Site Internet : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm.

Editeur responsable : Yvon Fontenelle

Fleurir notre village : Rêve ou réalité ?

... vous le saurez bientôt !
Valoriser le cadre de vie des Frairois et promouvoir l'intérêt touristique en embellissant notre village font partie des objectifs de notre association. Notre projet, mis sur pied à l'initiative de Pol De Witte, prévoit la pose de jardinières et de bacs en bois à différents endroits, notamment sur la Place, sur les balustrades le long de la rue de Morialmé et aux entrées du village. Merci aux nombreux Frairois qui ont contribué au succès de l'opération récolte de fleurs que nous avons organisée le jour de l'Ascension. Nos remerciements s'adressent également à l'Administration communale de
Walcourt qui a répondu favorablement à notre appel, son apport logistique devrait assurer la réussite de l'opération. Nos amis Bernard et Pol, membres des Sentiers du fer, oeuvrent activement à la réalisation des jardinières (Bernard en a fabriqué 29) et des bacs, à "aide des planches en chêne qui nous ont été offertes par un généreux donateur que nous ne pourrions assez remercier. Pol s'est occupé de l'approvisionnement du matériel et des plantations, Fernande, Josiane, Jean-Jacques, Chantal, Marie-Ange, Aimée et Charles étaient là, sous l'oeil vigilant de Léa. Nous espérons que vous serez nombreux à participer à l'inauguration de notre village fleuri, le samedi 25 juin prochain.

Nettoyage du monument par nos Pionniers
Le comité des Sentiers du fer exprime ses plus vifs remerciements aux Scouts Pionniers de Fraire pour le nettoyage du monument aux morts des deux guerres. Cette action, qui entrait dans le cadre de la mission BE PI de la Fédération des (Scouts) Pionniers, a été accomplie avec beaucoup de sérieux et d'efficacité, à l'entière satisfaction des membres de notre association qui en avaient pris l'initiative. Cette action a étè très appréciée des villageois, et, en particulier, de M. Joseph Sibile, secrétaire de la section FNAPG de Fraire, que vous pouvez voir sur la photo de droite.

Cyclisme avec Justin Van Hoecke
La saison s'annonce sous de bons auspices pour Justin, dont voici quelques résultats récents :
- 13 mars - Coupe de Belgique à Dottignies : 10e / 116 partants
- 19 mars - à Pommeroeul : 1er au sprint / 85 partants
- 27 mars - Coupe de Belgique à Athus : 2e / 113 partants
- 5 mai - Coupe de Belgique à Ham (Limbourg) : 2e / 123 partants
- 22 mai - Coupe de Belgique au Bosberg : 7e / 117 partants
- 29 mai - Grand prix du Pays de Herve - 5 km C.M. : 3e / 40
partants et sur 68 km (en ligne) : 1er au sprint / 40 partants
Actuellement 2e du challenge Vélorama (débutants wallons)
La 1ère compagnie des pompiers a dit au revoir à Pol
  Notre ami et membre dévoué des Sentiers du fer, Pol De Witte, a pris sa retraite après 34 ans de service comme sapeur pompier d'abord, comme centraliste ensuite. Début mai, la 1ère compagnie des pompiers de Charleroi a organisé une fête à son intention. Tout le groupe des Sentiers du fer profite de cette occasion pour le féliciter et le remercier pour son action presque quotidienne en faveur de l'association. Nul doute, Pol ne s'ennuie pas et ne s'ennuiera pas. Outre sa famille à laquelle il se dévoue, on peut déjà voir Pol sillonner le village en compagnie de Bernard, pour installer les jardinières et les bacs à fleurs.
 
Fabrice DEROO,
baryton-basse à l'opéra d'Anvers

nous donne rendez-vous le samedi 13 août à 20h dans le cadre somptueux du château médiéval de Thy-Ie-Château pour une ballade lyrique, chant et piano.
Entrée : 5 euros (Prévente 4 euros)
Réservations :
Centre Culturel de Walcourt : 071 614686
Boulangerie Matagne à Fraire : 071 655537
Un petit rappel aux abonnés de Fiêr dè nos pîssinfes qui n'habitent pas Fraire :
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