FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

N° 4
Janvier 2005
Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - ass. de fait - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be

Fiêr dès nos pissintes : Après awè dèspindu l'pèton èyèt r'pris nos èsprits, nos r'vènons su tère pou vos doner sacants nouvèles dè no-n-association ... Eyèt pou vos causer dè no bia vilâdge èt d'sès djins.
Bonne Année ! L'équipe des Sentiers du fer vous souhaite une très bonne année 2005 et espère encore pouvoir compter sur vous tous pour la soutenir dans ses projets et réalisations.

Rétrospective 2004 - Quelques points forts:
l'année 2004 a été très féconde, avec, en octobre notre exposition « Les cafés de Fraire et d'ailleurs, au temps jadis ... » et notre revue « Si Fraire nous était conté? » qui, de l'avis général, fut une réussite. Le vendredi 23, sous l'impulsion de l'asbl Qualité-Village-Wallonie,   nous avons eu le plaisir d'entendre M. Philippe Tabary, écrivain et conférencier Français, qui dans un discours plein d'humour, nous a fait connaître la petite histoire des cafés, intégrée dans l'histoire générale, et leur rôle qui n'était pas que bachique.
L'excellente conférence de M. Tabary
 
  El cafè al' goute
 
  Lundi: Place aux enfants
 
Le samedi : Inauguration de l'exposition de photos anciennes sur les cafés de Fraire et leurs tenanciers, mais surtout tenancières, car nous avons eu à Fraire des cabaretières dont beaucoup se souviennent encore. L'exposition des objets était fort complète : comptoir, verres, pots de Charles-Quint, plaques émaillées, pompes à bière, documents... lors du spectacle, le dimanche après-midi, l'ambiance était indescriptible, il fallait en être ! Les membres des Sentiers du fer remercient encore tous ceux qui ont bien voulu participer, notamment les acteurs,  danseurs, récitants, musiciens, chanteurs... Tous ont été magnifiques: les enfants, les aînés, qui ont pris manifestement beaucoup de plaisir dans leurs évocations. Et l'émotion était au rendez-vous lorsque s'est fait entendre un enregistrement de la voix de Marcel Heusghem dans une chanson comique dont il avait le secret. Le spectacle était complet et il s'est terminé par une distribution de « cafè al' goute », réminiscence du lundi de la fête de la Maroquette à la chapelle Sainte-Barbe. Bref, une après-midi de détente exceptionnelle.


Notre promenade à Fairoul
 
Devant l'ancien presbytère, qui devint par la suite une ferme, propriété de la famille Detroux. On y trouve un bief. Ne serait-ce pas là que se situait le moulin seigneurial au XIVe siècle? Nous avons pu admirer une porte à montants chaînés, avec linteau en pierre daté 1661.
  Vive saint Nicolas
 
Comme chaque année, nous avons collaboré avec le grand saint, garnissant sa hotte de ballotins de bonbons et de délicieuses galettes recette maison de notre amie Micheline. Saint-Nicolas, en musique, a été très apprécié par les écoliers et les pensionnaires du home.
  Sauvegarde du petit patrimoine
 
Travaux de dégagement de la Croix Charlier. A Fraire, les croix d'occis de mineurs, en pierre bleue, constituent le plus précieux vestige de l'extraction du minerai de fer au XIXe siècle. Leur entretien et leur mise en valeur font l'objet de toute notre attention.

Dans les cafés de Fraire  (Sur l'air de La Madelon), par Blanche Matagne. Chanson extraite de notre revue « Si Fraire nous était conté... Eyèt si Frère nos asteut contè ? » du 24 octobre 2004.
1er COUPLET : (Un caporal en képi de fantaisie)
Dans le village, au temps de la vie prospère,
On s'en souvient, 'y en avait dans tous les coins
De ces endroits qui donnaient d'la vie à Fraire,
y en avait tant, on ne saurait dire combien...
Cuivres astiqués, tables bien propres,
Verres alignés sur le comptoir,
Une petit' goutte et « à la vôtre ! »
Car pour l'accueil, il fallait voir
Pour boire un coup, c'est vrai,
Simplement pour parler,
Ou même pour jouer
Aux cartes et au jacquet.

1er REFRAIN :
Dans les cafés, on y servait à boire,
Marie-Madeleine, Germaine ou Rosalie,
Chez Torlet, Capot ou chez Cadie,
On y restait jusqu'au soir, dans les cafés.
Dans les cafés, vous pouvez bien nous croire,
A la Barrière, chez Eloi, chez Tuné,
On était heureux de se revoir,
Au café, au café, au café...

 2e COUPLET :
Chaque dimanche ou après dure joumée
Tous nos soucis, c'est à elles qu'on les confiait,
Les tenancières n'étaient jamais fatiguées
Et quelque fois, les ardoises s'allongeaient.
Aimables bien que commerçantes,
Strictes et correctes comme il se doit,
Le verbe haut mais pas méchantes,
Elles devaient se fâcher parfois.
Pour boire un coup, c'est vrai,
Simplement pour parler,
Ou même pour jouer
Aux cartes ou au jacquet.

2e REFRAIN :
Dans les cafés, on y servait à boire,
Marthe et Marcel, Germaine ou Emilie,
Chez Torlet, Capot ou chez Cadie,
On y restait jusqu'au soir, dans les cafés.
Dans les cafés, vous pouvez bien nous croire,
A la Barrière, ou bien chez Fortuné,
On était heureux de se revoir,
Au café, au café, au café ...

 3e COUPLET :
Les jours de fête, il y avait la fanfare,
Les arguèdènes que jouaient les musiciens
Faisaient danser les gens, il n'était pas rare
Que les clients restent jusqu'au p'tit matin...
Une chanson, et plus personne
Ne songe à quitter les amis,
Leur femme parfois les sermonne,
On reviendra demain, tant pis.
Pour boire un coup, c'est vrai,
Simplement pour parler,
Où aux cartes jouer
On savait où aller.

3e REFRAIN :
Dans les cafés où presque chaque soir,
Venaient encor' chez Raymonde ou Ginette
Marguerite, Nadine ou chez Georgette,
Une poignée d'habitués, dans les cafés,
Mais aujourd'hui on fonde notre espoir
Que la jeunesse, comme nos ainés,
Soit encore heureuse de se revoir,
Au nom de l'amitié, au café...


Nos projets
Création d'un réseau d'itinéraires balisés:
Comme expliqué dans notre feuille de juin 2004, nos itinéraires sont maintenant praticables. La recherche d'une solution pour le tracé de certains tronçons qui se sont avérés à problème devrait, nous l'espérons, bientôt aboutir.
 Aménagement de la place du village avec une fontaine : Si notre proposition n'a pas été retenue par la Commission locale de Développement rural, la réunion villageoise du 10 fevrier 2004 et les examens qui lui ont fait suite en groupe de travail à Walcourt, ont  néanmoins confirmé l'intérêt du projet et sa faisabilité. Notre association reste très attachée à cette idée et recherchera les moyens nécessaires à sa concrétisation. Nous comptons beaucoup sur la collaboration des Frairois.
Nos idées pour 2005 et 2006 : Poursuite des projets en cours: itinéraires, cimetière, croix d'occis...
- Aménager des coins fleuris à certains endroits du village - Restaurer certaines potales et chapelles - Créer un parcours fléché reliant les anciens commerces, ateliers d'artisans... avec un petit musée, une école du temps passé - Une visite commentée du village - Une grande manifestation axée sur la convivialité - Une exposition sur les magasins du bon vieux temps, avec les artistes frairois au travail... Il nous reste à choisir...
Et si nous construisions un bas-fourneau pour y couler une « loupe » de fer à la manière de nos ancêtres de l'époque gallo-romaine ? Voilà une idée digne d'un membre des Pîssintes du fiêr ! Mais comment y arriver, sachant que la réussite de l'opération par des fondeurs spécialisés reste aléatoire. Et que l'opération de réduction du minerai   nécessite un bas-fourneau bien conçu pour pouvoir atteindre avec du charbon de bois une température de 1.300°, et que pour obtenir 15 kg de fer doux, il faut, paraît-il : 100 kg de minerai + 140 litres de cendres de fougères + 1.400 litres de charbon de bois + 14 heures de soufflerie + un fondeur un peu sorcier... Nous allons réfléchir. (Photo)  

Souvenirs. souvenirs...
A propos de l'offensive Von Rundstedt dont on vient d'évoquer l'histoire à Bastogne, Houffalize, La Roche... dans les journaux et à la TV, à l'occasion du 60e anniversaire de cet événement. Quelle était la situation à Fraire à ce moment ?
La veille de Noël, il y avait de la neige, l'atmosphère était tendue, j'avais 11 ans et ressentais l'inquiétude des adultes. Des troupes anglaises stationnaient dans le village avant de monter vers le front. Elles sont restées au moins deux nuits ; Gaston Vanderstocken, le garde-champêtre, était passé dans les maisons pour demander aux habitants de bien vouloir loger les soldats. Nous avions un lit que l'on pouvait libérer et avons donc hébergé Steven et Alan. Steven, un Londonien célibataire, dans la trentaine, soupait avec nous et on s'expliquait comme on pouvait, à l'aide d'un dictionnaire. Alan, plus jeune, sortait le soir dans les cafés du village. Nous ne l'avons pas vu beaucoup, ils sont partis le dimanche. Avec la neige et le brouillard qui sévissaient, j'avais une impression de chape sur moi. Ce soir-là, je suis sortie dans la rue avec ma voisine Rose Bayet et nous avons rencontré Arthur Van Hoeck qui nous a offert des chewing-gums apportés par les Américains et fort prisés en ce temps là car nous venions de les découvrir. Arthur, dont les parents tenaient un café, avait le grand avantage d'avoir souvent l'occasion de côtoyer des Américains. Quatre jeunes Ardennais, fuyant les Allemands et les combats, étaient arrivés dans la famille Vanderstocken où ils ont été accueillis. L'inquiétude était justifiée puisque les Allemands sont arrivés jusqu'à Celles ; un élément avancé a même atteint le Rocher Bayard. Le jour de Noël, le brouillard s'étant levé, les avions alliés ont pu décoller et le sort de la bataille s'est inversé. Ce qui me reste de ces jours critiques est cette atmosphère feutrée et inquiétante.
Léa Adam se souvient que, en cette veille de Noël 1944, elle devait se rendre chez le pharmacien à Yves-Gomezée.
  Elle est partie à pied. Lorsqu'elle est arrivée à La Botte, elle entendait le canon dans le lointain et dans la direction de Dinant.
Edgard Polomé, quant à lui, se souvient que lors de cette offensive, un avion américain est tombé près de la ferme de La Botte où ses parents étaient fermiers. Il a rasé le hangar. C'était un P38 Lightning (avion à double fuselage). Les débris, ainsi que les moteurs, se sont enfoncés dans le sol et y sont toujours. Les aviateurs n'étaient plus dans l'appareil.
Extrait d'une lettre écrite le 12-02-1945 par Lucie Charlier-Bruyr aux cousins Trotin de Valenciennes :
Je ne vous ai pas écrit à la nouvelle année, car à ce moment, de Noël au Nouvel An, nous avons été bien inquiets, et des jours où nous avions la frousse malgré que l'on se disait qu'ils ne passeraient pas la Meuse. Deux jours où l'on entendait le canon assez fort, des réfugiés par le froid et la neige. Ils sont venus à l'entrée de Dinant, nous sommes à 30 km. Ensuite pendant des jours et des jours et des nuits des troupes et du matériel... Enfin, nous sommes sauvés cette fois, et pour de bon! Nous n'avons pas reçu de charbon depuis septembre: 100 kg ; à Charleroi ils ont reçu 400 kg et on doit avoir 100 kg en février. Nous recevons 350 g de pain, souvent du pain blanc, 100 g de beurre il y a un mois, 5OO g de margarine par mois et très peu de viande. On ne travaille plus guère, quelques transports pour vivre. Les gens de Fraire vont au bois, on est en train de les dévaliser complètement. Procès ou non, on ne s'occupe pas de ça.
NB: Arthur et Lucie Charlier étaient négociants en charbon.
A.C.         

Un petit rappel : En 1934, sont admis à la communion solennelle du 20 mai:
Garçons: Auguste Blavier, Fidèle Charlier, Raoul Debiemme, Lucien Flandre, Mathieu Flandre, Léon Hilson, Joseph Guislain et Emile Mahieu. - Filles: Andrée Charlier, Germaine Delsarte, Alberte Klein, Lucienne Preyat, Simone Thibaut, Eugénie Vandamme.
Cyclisme : Le 12 septembre dernier à Tarcienne, au terme d'une longue échappée à deux, Justin Van Hoecke (catégorie débutants) remportait la course d'attente de la première étape du Triptyque des Barrages. Une victoire acquise avec panache par des conditions climatiques exécrables. (Photo ci-contre).
 
Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Aimée CHARLIER (071 655323) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Marc LORENT (0473 981972) - Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979) - Patrice PLANCHE (071 655966) - Achille TROTlN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./fax 071 655323).
Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du petit patrimoine du village de Fraire, en particulier la sauvegarde du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération.
Nos partenaires : L'Agence de Développement Local et le Centre culturel de la ville de Walcourt - L'a.s.b.l. Qualité-Village-WalIonie.
Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j'avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d'occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
Notre compte bancaire : N° 742-0035660-96 « Les sentiers du fer » à Fraire.
Site Internet : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm.

El buwe'e (1) - La lessive : Texte traduit en wallon de Forchies par Raoul Désirant.
Extrait des cahiers de la Commission Activités Wallon à l'Ecole Charleroi (CAWEC) avec l'aimable autorisation de
Madame Francine Burton, Trésorière de ladite Commission, que nous remercions.
C'è-st-al buwe'e qu'on vwèt l'min'nâdje (2) : C'est à la lessive que l'on juge la ménagère - Dès grijès loques. Dès loques grijes come les t'ch'mins : Du linge terne, du linge gris comme la poussière des chemins - Avwès (3) dès loques plin sès armwéres (4) : Avoir ses armoires remplies de linge (signe de richesse) - Dins c'maujon'e-là, on-est toudis dins les eûwes : Dans cette maison-là, on est toujours dans les eaux (on faisait souvent la lessive, soit par pauvreté, soit parce que la famille était grande) - Ene buwe'e matante : Lorsque, par nécessité ou par manque d'organisation, la ménagère ne lessivait que quelques pièces - El djou dèl buwe'e : Le jour de la lessive, en général le lundi ou le mardi - On mèt ses viyès loques... ou bén in cindré (vantrén) d'bleûse (5) twale ou bén co in cindré d' twale di (6) glacière : On met une robe usagée... ou bien un tablier de toile bleue ou bien encore (dans la région des verreries) un tablier de toile de glacerie, de couleur jaune orange, imperméable, utilisée lors du polissage des glaces - En été, la ménagère va a pids discaus (d'chaus) : à pieds nus - En hiver elle chausse des chabots (sabots) - Elle noue in bindia (7) (bandeau: fichu, foulard, essuie-mains) sur ses cheveux - Lès buw'rèsses vont al' buwe'e : Les lavandières vont faire les lessives (autre part pour quelques sous) - On transporte le linge dans dés mandes al buwe'e (mannes de forme conique munies de deux poignées, faites en osier de couleur blanche). On utilise parfois aussi des banses (brunes, portées sur la hanche, faites en coudrier) - Quand i fé bia on mét l'mécanique dins l'cou (8) : Quand il fait beau on place la lessiveuse dans la cour - On aprèsteut les eûwes en féyant (9) l'convôye djusqu'a l'fonténe, èt, a chaque vôye, on rapôrteut deus sayas pindus a éne courbe (10) qu'on pôrteut su sés spales : On apprêtait les eaux en faisant le trajet jusqu'à la fontaine, et, à chaque voyage, on rapportait deux seaux pendus à un joug qu'on portait sur les épaules - On récoltait l'eau de pluie dins l'tonia a l'eûwe di (6) plouve et ensuite dans des citernes. Les maisons étaient souvent dépourvues de pompes. L'eûwe dèveut yèsse pûjîye a l'mwin avè (11) in saya au d'dibout d'ène côrde (12) : L'eau devait être puisée à la main au moyen d'un seau au bout d'une corde. Quand l'saya tchèyeut dins l'citerne, on l'rècupèreut avè (11) in t'chat d'pusse : Quand le seau tombait dans la citerne, on le récupérait avec un grappin (à 4 ou 8 crochets). - Après 14-18, on installe des bornes ou pompes à eau de ville dans les quartiers. On s'y rend avec une clé de pompe qui permet de faire couler l'eau. Cette clé est louée au service de distribution d'eau. Certaines ménagères transportent le linge pour le rincer (li spômér') (13). Viendront ensuite les arrivées d'eau courante situées près de la porte à chemin (l'uch du tchmin).
El savon : El savon nwâr est un savon mou à base d'huile de lin. El savon nwâr èsteut (14) vindu au pwè. On s'sèrveut d'ène palette di bo èt on l'imbaleut dins in bouquèt di gris papî (15) : Le savon noir était vendu au poids. On se servait d'une palette en bois et on l'emballait dans un morceau de papier gris. En général on en trouvait dans les petits commerces aujourd'hui disparus.
Les briques di Marsèy'e : Les briques de Marseille. Briques de savon cubiques, assez onéreuses.
  El Sun'liche : Vedette au hit-parade et qui servait aussi bien à la lessive qu'à la toilette.
El triyâdje : Avant de commencer la lessive, il fallait faire le triage. Les blancs, les couleurs, les bleus (vêtements de travail), les « à-part » (lainages, fines lingeries). Chaque tas sera lessivé séparément.
El trimpâdje : Le trempage se fait dans des cuvèles (cuveaux) d'eau froide pou n'nén r'cûre les tatches. Il s'agit souvent de tonneaux sciés en deux. Si la cuvèle est petite, c'est un cuv'lot. Avant de tremper, il faut daubouser (16) lès tatches avè du nwâr savon : enduire pour bien décrasser. On ajoute à l'eau ène pougnîye di soude (sel de soude) qui renforce l'action du savon. Les blancs trempent une nuit, les bleus pendant un jour et une nuit. Comme il ne faut rien gaspiller, ni eau, ni savon, on met à tremper le samedi soir, dans l'eau dans laquelle la famille a pris son bain, dins l'cuvèle a l'buwe'e. Le lundi matin, on retire le linge, on l'èstôrd èt on l'mèt a boûre dins in saya (tchaudron) d'cwîve : on le tord et on le met à bouillir dans un grand chaudron en cuivre à fond bombé et au bord supérieur renforcé d'un cercle de fer (in cèke di fiêr).
Le chaudron était posé sur quelques briques entre lesquelles on allumait un feu de bois, si l' buwe'e ès' féyeut a l'uch'. Par mauvais temps, c'était à l'intérieur et sur le poêle familial que l'on posait le chaudron. Combien de femmes et d'enfants n'ont-ils pas été grièvement brûlés quand on enlevait le chaudron du poêle ? Très vite, on utilisa le « tukwé » (17), foyer primitif en maçonnerie muni d'une grille pour y brûler le charbon, qui fut ensuite remplacé par le « diâle », petit poêle bas en fonte. Plus tard encore vinrent les « bouleuses » combinant chaudron et foyer. Pou fè boûre èl buwe'e, on mèt l'tchaudron su l'feu, on vièrse (18) d'è l'iau (19) èt on met du Sun'liche côpé a s'clats avé in coutia. Pour faire bouillir la lessive, on met le chaudron sur le feu, on verse de l'eau et on met du Sunlight coupé en éclats avec un couteau. Quand l'buwéye è-st­en route, i faut l'èrtoûrner avè l'baston al' buwe'e (manche de brosse cassé) pou qu'lès loques én' fuchinche nin (20) apéyes (roussies).
El lavâdje : Les linges doivent bouillir une demi-heure, après on les transvase din l'cuvèle mètûwe (21) su in trèpîd oubén su deûs vîyes tchèyères. Pour le transfert du linge, on se sert du baston a l'buwe'e èt on froye su lès tatches avè n' brouche a racènes (brosse en chiendent). Pour ce travail, le linge est étendu « su l'plantche a buwe'e », qui est rainurée, que l'on pose en oblique sur le bord d'èl cuvèle, le bas trempant dans l'eau.
El toûrnâdje : I faut toûrnér les loques dins l'mécanique, en lès wachotant dins l'sav'nèye. Les premières mécaniques furent fabriquées à partir de tonneaux de récupération ayant souvent contenu de l'huile qui rendait le bois étanche et imputrescible. Avant de se servir du tonneau, on enlevait le fond et faisait brûler des copeaux pour consumer les dernières traces d'huile. On perçait un trou de plus ou moins 25 mm au fond, pour vidanger, qui était bouché par une « broke » conique. Pour secouer le linge, on utilisait un « patrouyeu », formé de trois pieds plongés dans l'eau soutenus par une planche posée sur le bord d'èl cuvèle et que l'on secouait alternativement vers la droite et vers la gauche.

A Frère on dîreut : (1) buwêye - (2) qu'on veut l'mwin.nâdje - (3) awèt - (4) ârmwâre - (5) bleû - (6) dè - (7) mouchwè - (8) coûr - (9) fijant - (10) coûbe - (11) avou - (12) au d'bout d'ène côde - (13) l'éspanmer- (14) asteut - (15) on s'sièrveut d'ène palète dé bos èt on l'ambaleut dins in boukét d'gris papî - (16) braubouser- (17) ticwé - (18) vûde - (19) eûwe .- (20) nén - (21) mije.

Nous sommes « Fiêrs dè nos pîssintes » mais on peut toujours faire mieux :
Notre objectif pour ce printemps est d'embellir notre village en le fleurissant. Nous avons besoin de votre participation pour cette réalisation.
• Le jeudi 5 mai (ascension) collecte sur la place du village de boutures, bulbes, semis de fleurs ainsi que de jardinières dont vous n'avez plus l'usage mais qui retrouveront ainsi une seconde jeunesse.
• Si vous vous sentez l'âme d'un bricoleur, vos idées et la réalisation de jardinières et de bacs en bois seront les bienvenues.
• Nous serions heureux de compter sur votre coopération pour donner aux endroits fleuris les soins nécessaires (arrosage, désherbage, etc.).
• Nous vous remercions déjà pour votre aide précieuse. Rendez-vous donc le jeudi 5 mai à partir de 9 h.
Personnes à contacter:
Bernard BAUTHIERE : 0475/99.97.88 - Pol DE WITTE : 071/65.58.54 - Blanche MATAGNE : 071/65.05.61
ou un des membres de l'association (voir feuillet « Fiêr dè nos pîssintes »).