N° 27
Avril 2015
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

 

Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65.53.23 – y.fontenelle@skynet.be


Nos activités en 2014
Elles sont restées conformes à notre ambition d’embellir le village, d’y rendre la vie plus agréable, de faire connaître son histoire...
Comme chaque année, depuis 2005, nos bacs à fleurs et jardinières ont orné la place et nos rues, avec l’aide logistique des services communaux. En septembre, le 4e Rallye gourmand des Pîssintes a mis le cap sur Fairoul, en char à bancs, au grand plaisir des participants. Sur la place, devant la fontaine et ses jets d’eau, les scouts animaient quelques jeux anciens. Une journée très conviviale !
Notre fontaine a fait l’objet d’entretiens réguliers, les problèmes d’étanchéité ont été solutionnés. Le balisage de nos itinéraires de promenades est en proie au vandalisme, les problèmes ont été signalés au service entretien-voies-vertes de la commune.

 
 
Nos projets pour 2015
Fidèles à nos objectifs, nous fleurirons notre village et veillerons particulièrement sur notre fontaine et la qualité de nos itinéraires.
 
Afin d’entretenir votre connaissance du passé du village, rien de tel qu’un petit rallye, à pied, et pourquoi pas en char à bancs, un attelage confortable et relaxant ! Vous monterez tout d’abord à la Maroquette, à la découverte d’un patrimoine que vous ne connaissez pas encore. Vous pourrez aussi y partager la vie d’un mineur de fer.
Après la ratatouille frairoise, vous descendrez au pittoresque hameau de Fairoul qui ne vous a pas révélé tous ses secrets... l’an dernier. Vous pourrez tester votre adresse en participant à des jeux à la portée de tous, jeunes et moins jeunes. Des prix récompenseront les candidats les plus brillants,... les plus adroits et les plus... chanceux.
Cette manifestation, axée sur l’histoire du village, aura lieu le dimanche 6 septembre prochain.
 
Un « spectacle » sur la guerre vous sera proposé le 7 novembre par les jeunes acteurs du CT de Fraire, avec une évocation du sort des prisonniers frairois et aussi la relation de faits s’étant produit à Fraire pendant la guerre 40 : résistance, colis du prisonnier, etc. A cette occasion, le nouveau livre d’Aimée Charlier sur les prisonniers frairois « La guerre a changé leur vie », vous sera présenté.

 
A propos, savez-vous ce que représente le cliché ci-dessous ?

ET SI ON PARLAIT (ENCORE) DU TEMPS... par Brigitte Hosslet
  Dè sai dîre èl timps qu’i fait
An-ivièr èt an-èstè.
El timps qu’on-aura l’landemwin,
Dèl plouve, dèl nîve ou du vint.
Mi, m’dada, c’èst l’mètèo,
D’ènnè coneu tous lès spots.
Èt si in bia d’joû d’m’abroûye,
Bén... d’alèvrai dès gèrnoûyes !
 
C’est par ce petit texte d’introduction que je voulais vous parler aujourd’hui d’un sujet qui nous tient tous à cœur (surtout après une fin d’été pourri comme nous venons d’en connaître un, l’an dernier !) : la météo.
La météo, mais pas n’importe laquelle ! En tant que fille d’agriculteurs, j’ai été, très tôt, sensibilisée aux problèmes que pouvaient causer les conditions climatiques au travail des fermiers, mais à l’époque de mes parents, ce n’était pas tant à Monsieur Météo qu’on se fiait, mais aux dictons populaires (qui n’étaient que le résultat des observations ancestrales) et aux observations climatiques du moment : direction du vent, couleur du ciel, position des nuages, phases de la lune... La richesse du vocabulaire pour un seul phénomène climatique est révélatrice de l’importance qu’on y accordait. Je ne vais prendre qu’un seul exemple :
LE VENT.
 
- èl vint d’bîje - in côp d’vint - ène-oufèye dè vint (un coup de vent s’engouffrant dans un endroit fermé) - i-gna d’l’aîr (un léger vent).
• Une série de verbes marquent les différentes intensités du vent et ses mouvements :
- èl vint s’alève - èl vint a r’tcheû (est tombé) - èl vint s’rapauje (se calme) - èl vint toûne, candje - èl vint choufèle - i choufèle fèl - èl vint tchèsse (il chasse) - èl vint bîjèle (le vent de bîse souffle) - èl vint oûye - il âwe (dans les cheminées ou sous les portes) - èl vint pîle (émet un bruit semblable à une plainte) - èl vint chîle (il siffle).
• De nombreux qualificatifs indiquent les diverses variétés de vents :
- èl vint èst l’djêr (léger) - c’èst du bon vint - c’èst du tchaud vint, i n’anonce rén d’bon (en général de l’orage) - i-gna du grand vint - èl vint èst fôrt, sauvâdje - èl vint n’èst nén tchaud - du freud vint - v’la l’vint d’bîje qui s’lève - èl vint èst pèrçant, côpant, - c’èst du mwais vint.
• D’un endroit exposé au vent, on dira : - on èst r’batu pô vint pâr-ci - on èst r’bîji et s’en mettre à l’abri : - s’mète au r’cwè.
• Une expression courante en parlant d’une personne excitée : - il èst sauvâdje come èl vint d’bîje.
• Ce qui est caractéristique aussi dans le wallon de l’époque au sujet des observations météo c’est qu’il y a des observations propres au village, par rapport à sa position géographique :
- i va co ploûre on-atind les clokes d’Yves - si plout al dicausse d’Yves i ploûra al cène dè Frère - èl vint èst su Walcoû - èl vint vént d’Moriamé - èl vint èst su lès fons (les fonts baptismaux), i-z-i d’meur lès trwès quârts dè l’anêye - èl vint è-st-a l’lorène - quand l’vint è-st-a l’lorène, plouve cèrtène - nos-alons fèner pou n’nén awè lès plouves Sint-Pière (lorsqu’il pleuvait à Florennes ou à Morialmé lors de la Saint-Pierre, on la craignait à Fraire dans la semaine qui suivait.
- èl sambrîye èst quèrtchîye, i va co ploure - èl sambrîye : ligne d’horizon au N-E, en direction de la Sambre. Expression surtout utilisée à la route de Fairoul. - Wétèz pô du qué costè, l’ârbe abrâm èst toûrnè - l’ârbe abrâm : masse de nuages en forme d’arbre ; la direction de ses branches permettait de prévoir l’arrivée (ou non) du mauvais temps. - Wétèz pô qué nuwèye du costè du vilâdje ! Surtout valable pour les gens de la Maroquette. - Si fait bon au Sint-Sacremint on aura in bon fènômwè (fenaison).
• Deux ou trois jolies expressions : - èl mouchon a roudje bètch a passè, expression dite surtout aux enfants pour désigner un grand froid qui risquait de leur rougir le nez s’ils sortaient. - l’ivièr dès blankès spènes : des aubépines, un retour du froid au printemps - dès nwarès spènes ou dès pèrnèlîs (pruneliers) - on-a co yeû du timps d’godi - godi : très ancien mot désignant le cochon. C’est la seule expression où le mot garde ce sens, sinon on l’emploie dans le sens de « très sale, dégoutant » - vos-avèz co fait l’godi - quand mârs trouve lès potias plins, i-zi d’meureneut pou lontimps - ène blanke rouzèye : une rosée blanche (très faible gelée).
 
Je vais m’arrêter là, car un seul numéro « dès Pîssintes » ne suffirait pas à transcrire toute la variété de ce merveilleux wallon, surtout lorsqu’il nous parle du temps.

 
AU SUJET DE LA MARCHE ST-GHISLAIN en 1946-1947 - par Aimée Charlier
Fraire avait eu une marche, instaurée en 1904, qui n’a plus eu lieu à cause des divergences entre les différentes factions de Fraire. Quand la guerre 40 est survenue, il y avait bien d’autres problèmes. En 1946, dans l’euphorie qui a suivi la libération, les Frairois désiraient penser à autre chose, un peu d’éclat, un peu d’amusement, rétablir une procession. Abel De Witte et Pierre Van Hoecke, sont allés voir M. le curé Evrard pour savoir ce qu’il pensait d’une procession accompagnée de marcheurs. Comme il était positif, quelques personnes organisèrent, dans l’urgence, une marche en l’honneur de Saint-Ghislain (Photos ci-dessous et à la page suivante). En 1947, les autorités fixèrent la date de cette fête au mois de juillet. La visite de nos voisins de Laneffe, avec leur marche Saint- Eloi fut très sympathique et appréciée.
 

Saperie de Fraire en 1946 - Sergent : Hector Blavier avec ses petits sapeurs Raymond et René Blavier et son porte-chapeau Marcel Blavier.
 
 
Détails de la visite des marcheurs de Laneffe à la St-Ghislain 1947 (d’après Le Courrier de Philippeville de juillet 1947).
 
Les marcheurs ont repris l’uniforme. La grand-messe est chantée à 10 heures, en l’honneur de Saint-Ghislain. Les marcheurs, en un impeccable défilé, se rendent au monument où ils déposent une gerbe, tandis que la musique exécute la Brabançonne. A 2 heures, les soldats sont au poste pour aller rendre les honneurs aux marcheurs de Laneffe qui viennent prendre part à la procession. A La Barrière, la compagnie des Frairois fait la haie tandis que Laneffe défile au son de sa fanfare. En tête de chaque compagnie, on remarque le bourgmestre avec son écharpe.
Laneffe va ensuite rendre les honneurs au monument. Après une décharge, la musique de Laneffe exécute la Brabançonne. C’est alors le départ de la procession. La compagnie de Laneffe vient en tête comme il se doit, conduite par une saperie importante. Une cantinière distribue, à qui veut, la bonne petite goutte à chaque arrêt. Deux beaux pelotons suivent la fanfare. Deux sergents-sapeurs en herbe accompagnent le sergent-sapeur, dit « Châles du Coq », qui emmène 24 sapeurs (Photo ci-dessous).
 

St-Ghislain 1947 - Route de Laneffe « Châles du Coq » emmène la saperie de Laneffe.
 
Ils sont suivis de la fanfare locale et de deux groupes, fort nombreux, de grenadiers et de zouaves. La compagnie de Fraire arrive, avec un groupe important. Un groupe de fillettes en robe blanche précède la statue de saint Ghislain. C’est alors la visite de toutes les chapelles, avec les décharges.
Ci-contre, à g., St-Ghislain 1946. Le tambour-major Pierre Van Hoecke descend le Bia-Saint-Tienne.
 

 
  Détails de la visite des marcheurs de Laneffe à la St-Ghislain 1947 (Suite)
 
Un arrêt un peu long sur la Place de la Maroquette provoque une rentrée un peu tardive. Les compagnies se rendent sur la Place Verte pour le bataillon carré.
C’est à ce moment que survient un incident entre les marcheurs et les gendarmes, à cause d’une discussion pour le passage des autos. Tout cela s’apaise et se termine dans la joie.
La marche Saint-Eloi de Laneffe, beaucoup plus ancienne, nous a fait l’honneur de rendre visite à notre toute nouvelle marche Saint-Ghislain.
Une journée très conviviale !
St-Gh. 1946 - Ci-dessus : de g. à dr., les majors René Deroo et Sylvain Huon.
 
St-Gh. 1946 - Ci-contre à gauche : Lubin Dequenne, avec de g. à dr. sa fille Jacqueline, cantinière, son fils Lubin (?), Raymond Dahy ; à l'arrière : la tête de Gilbert Scieur, Jean Lambert, José Thiriaux (en spectateur), Walter De Witte (en zouave).

 
GRILLE FRAIROISE de Jean THOMAS
HORIZONTALEMENT.
A. OISEAU BIEN CONNU À FAIROUL.
B. ALLERGIE.
C. TÊTE D’ITALIEN — Phonétiquement : SANS DIEU —
    ASSEMBLÉE GÉNÉRALE.
D. LES HIVERS LE SONT DE MOINS EN MOINS.
E. PEUT ÊTRE MARIN — EXISTES.
F. EXTRATERRESTRE — FAIT DES BULLES AVEC CHANDON.
G. FLEUVE CÔTIER — SPÉCIALITÉ DE VERDI.
H. NOM LATIN D’UN ANIMAL PROCHE DE SAINT-GHISLAIN
   — JEUNE HOMME.
I.  XENON — PETIT RUISSEAU — CELUI DE CLÉOPÂTRE
   EST CÉLÈBRE.
 
VERTICALEMENT.
1. PRÉCIEUX POUR LES FORGES.
2. ON LA CRAINT MOINS QUAND ELLE EST BLANCHE —
    UNITÉ DE MESURE.
3. LA SITUATION DES MINEURS NE L’ÉTAIT PAS
    TOUJOURS
4. NOTE — SE TROUVE DANS UN SAC.
5. PRÉCURSEUR DE L’AVIATION — SE CONSULTE
    DE PLUS EN PLUS.
6. DÉMENCE LÉGÈRE.
7. NÉGATION — VILLE D’ALGÉRIE.
8. SE BOIT TRÈS PEU À LA SAINT-GHISLAIN.
9. HÉRITAGE — ASSOCIÉ À UN MAGICIEN.
 
(Voir solution plus loin)
 

 
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CONSEIL COMMUNAL DE FRAIRE - SÉANCE DU 19 MAI 1859
« Vu la complète stagnation dans laquelle se trouve plongée l’extraction du minerai de fer hydraté sur le territoire de cette commune. Vu que cette stagnation est le résultat de la libre sortie du minerai de fer oligiste en général ainsi que des minerais de fer hydraté du Luxembourg et de la partie de la Belgique comprise entre l’Escaut et la mer.
Considérant que la Belgique, donnant sans aucun droit de sortie ses minerais de fer à la France et à l’Allemagne, qui étaient ses seuls débouchés pour la fonte, tandis que ces deux pays frappent de droits exorbitants les fontes belges à leur entrée chez-eux.
Considérant qu’au moyen de ces minerais la forgerie étrangère fabrique à meilleur compte que nous, ce qui leur permet non seulement de se passer de nos produits mais encore de nous faire une redoutable concurrence pour l’exportation, ainsi que cela a eu lieu pour les fournitures à faire pour les chemins de fer russes dont nous avons été exclus et où la France a pris une bonne part.
Considérant que de ce triste état de choses il résulte déjà que nous comptons, dans un cercle de deux lieues autour de nous, onze hauts-fourneaux en chômage.
 
Arrêté :
Demande sera faite à la Députation permanente du Conseil provincial de Namur de solliciter auprès de qui de droit pour faire cesser tout privilège en faveur de l’étranger en établissant un droit de sortie sur les mines équivalent à celui dont les gouvernements étrangers frappent nos fontes à leur entrée chez eux, ou bien de solliciter pour notre minière de l’Entre-Sambre-et-Meuse l’égalité devant la loi promise par la constitution, c’est-à-dire de solliciter la libre sortie de nos mines, cette libre sortie étant accordée aux autres parties de la Belgique en faisant à notre égard une injuste loi d’exception en nous plaçant dans un véritable interdit.
La libre sortie générale des mines fera, à notre immense regret, l’anéantissement de toute la forgerie belge et de toutes les industries qui s’y rattachent, mais au moins pour nos minières de l’Entre-Sambre-et-Meuse nous serons égaux aux autres Belges, tandis que maintenant nous ne le sommes pas.
Séance à Fraire, où étaient présents :
     M.M. F.J. Mineur, Dehaibe, Bayenet, Binamé,
     Gochard, Jacquet, Ponslet, Purnode, Latour.
 »
Si vous désirez en savoir plus, nous vous recommandons le livre d’Achille TROTIN « Fraire et l’extraction du fer au XIXe siècle » en vente à notre Siège social - 25 € - Tél. 071 65 53 23

 
LES JEUNES DU CERCLE THÉÂTRAL DE FRAIRE
Le cercle théâtral de Fraire est né, il y a plus de 70 ans, dans le but de récolter des fonds pour envoyer des colis aux prisonniers. Par la suite, les bénéfices des spectacles étaient envoyés à la clinique de Sainte-Ode, qui soignait les anciens prisonniers. Depuis l’an 2000, la troupe joue au profit d’autres sociétés locales.  La présence de jeunes acteurs n’est pas récente, mais, devant la multiplication des "jeunes pousses", s’est formée   une troupe spécifique de jeunes qui présente ses spectacles de façon autonome.  Tout comme leurs aînés, nos jeunes acteurs jouent aussi bien en wallon qu’en français.
 
Les 27 et 28 juin prochains, les jeunes du Cercle Théâtral de Fraire présenteront leur spectacle de fin d’année scolaire. Celui-ci comportera 3 comédies en un acte. Tout d’abord, dans « Fraire Story II », nous rencontrerons Lagaf, le premier Frairois préhistorique, inventeur du fer. Dans la même pièce, nous apprendrons pourquoi Mariette Blémal, sorcière frairoise du XVIIe siècle, a échappé au bûcher et aussi ce qu’il est arrivé au mineur frairois Victor Lechat, en 1865.
Dans la deuxième pièce, jouée en wallon, nous ferons connaissance avec Mercédès, la nouvelle serveuse du café de la Fontaine, dont le patron, Louis, a fort à faire avec les mégères du quartier. Enfin, les Ados présenteront « Cloclo for ever », inspiré de la pièce de la Lilloise Sarah Bounie, ou les démêlés d’un fan déjanté avec son idole Cloclo, de retour sur terre avec ses Claudettes. Bureau à 18 h 30, Rideau à 19 h 15.
Jean Thomas    
 
 
ET LES ADULTES... AUSSI
Rappelons que les 11 et 12 avril, les adultes ont présenté une comédie d’Yvon Taburet, "Grand-mère est amoureuse", tout un programme.

 
La vie à Fraire et dans la région - avant 1914 et pratiquement jusque dans les années 20
Dans les fermes, une porte s’ouvre directement sur l’étable. Tout un chacun élève un cochon, des poules, on possède une ou deux vaches dont les femmes s’occupent - lait beurre - mais souvent on préfère vendre son beurre pour faire un peu d’argent. Les femmes cuisent leur pain, chaque maison a bien un four rudimentaire dans son fournil. Le mobilier est constitué de meubles venus des ancêtres. Pour le repassage du linge, le feu ouvert a disparu, on chauffe les fers sur le poêle. Le poêle fonctionne au charbon, à la terre de houille (1) ou aux boulets - Cuisinière noire entretenue à la mine de plomb en attendant le poêle crapaud en fonte (toujours en fonction après la guerre 40). Le four est chauffé par le pot  de fonte plus ou moins réfractaire, spécialité de la Fonderie Bayot-Malacord. Il en sort parfois les plus fines pâtisseries. Les femmes torréfient leur café avec un appareil en tôle que l’on tourne sur le feu - encore que souvent alors, on boit de la chicorée. La « turbine », de marque « Mélotte » simplifiera le travail des fermiers. Un vieux sac en jute sert de paillasson. Dans la cuisine, une pompe en fonte aspirant l’eau du puits ou de la citerne. Puits creusé sur indication d’un sourcier qui a opéré avec une baguette fourchue en coudrier, autrement dit en noisetier.
_______
(1) Terre de houille : fin de charbon mélangé avec de l’argile et de l’eau. Aimée Charlier, d’après les écrits d’Albert Hins.

 
Souvenirs de Joseph Charlier recueillis par Aimée Charlier
- Au sujet de l’extraction de terres plastiques (ou djèles, ou argile) et le « Bayau Museux » :

Ce Bayau a été formé par le trou creusé où on extrayait l’argile. Il se rappelle avoir vu travailler là-bas. Cette argile extraite du sol de Fraire avait de très belles couleurs : jaune, rouge mais aussi violet, c’était très beau. Le quai de chargement de ces djèles a subsisté longtemps, il se trouvait entre la maison T. Dhoedt et la chapelle Sainte-Rita. On appelait cet endroit : « Aux Dièles ».
 - « Dans le temps », autrement dit : dans le temps passé, les hommes buvaient de la goutte - de la blanche goutte (qualificatif placé avant le nom, comme parlé à Fraire). Il n’y avait rien d’autre, on buvait beaucoup, on voyait régulièrement des hommes dans les fossés. Question : N’y avait-il pas de bonne bière comme maintenant ? N’y avait-il pas du Stout, ou alors la bière de ménage ? Oui, mais la bière de ménage n’était pas fort bonne, on avait un tonneau, quand on l’ouvrait, ça allait, mais, après ce n’était plus très bon. Les gens plongeaient le tisonnier chauffé dans le verre ! Apparemment pour améliorer la bière.

 
LES FIGOTES par Aimée Charlier
Il y a maintenant une cinquantaine d’années encore, les femmes, qui avaient très souvent un pommier dans leur jardin, désiraient profiter de la récolte pendant l’hiver. Elles coupaient donc les pommes en tranches dans l’arrière saison et les faisaient sécher. Soit, elles les enfilaient, soit elles les étendaient sur une platine posée au fond de la « buse » du poêle crapaud. Après quelques semaines, lorsque les pommes, ou figotes, étaient séchées à point, ces dames les conservaient dans une boîte en fer.
Pendant l’hiver, ces figotes étaient dégustées avec délectation, elles étaient même offertes aux enfants en guise de bonbons.
 
SOLUTION DE LA GRILLE

 
Notre groupe :
Bernard BAUTHIERE (0475 999 788) - Marvin CARPENT (0495 497 770) - Aimée CHARLIER (071 655 323) - Pascal DECAMP - Pol DE WITTE (0494 263 196) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650 294) - Marc LORENT (0473 981 972) - Blanche MATAGNE (071 650 561) - Fernande MATAGNE (0473 515 214) - Jean THOMAS (071 655 622) - Achille TROTIN (00 33 327 466 352) - Charles SEPULCHRE (071 650 388) - François SEPULCHRE (071 655 388) - Yvon FONTENELLE (Tél / Fax 071 655 323).

Nos objectifs :
La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération. La valorisation du cadre de vie des Frairois.
Nos partenaires :
L’asbl. Qualité-Village-Wallonie - L’Agence de Développement Local, le Centre Culturel et l'Office du Tourisme de la Ville de Walcourt.
Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j’avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d’occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la RégionWallonne (sept. 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
« La Poste à Fraire 1882-2004 » par Bernard Bauthière (août 2006)
« Les Frairois dans la tourmente de 14-18 » par Aimée Charlier (avril 2007)
« Mai 1940 – L’exode » par Aimée Charlier (février 2011)
« La verrerie ouvrière de Fraire » par Aimée Charlier (août 2013)
« Fraire et l'extraction du minerai de fer au XIXe siècle » par Achille Trotin (septembre 2013)
 
Notre compte bancaire : N° BE63 7320 1052 0208 « Les sentiers du fer - asbl, 5650 Fraire »

Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle