N° 20
Juillet 2011
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

 

Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65.53.23 – y.fontenelle@skynet.be



La fête a déjà commencé le 20 juillet ! Des privilégiés ont fêté les tout premiers jets d'eau, mais était-ce de l'eau ?
 
Le week-end des 10 et 11 septembre, notre association fêtera, non seulement ses dix années d'existence, mais verra aussi se concrétiser son rêve, celui de tous les Frairois, de voir jaillir l'eau de la fontaine réaménagée sur la place du village. Une exposition rétrospective retracera les dix années d'activité de l'association.

 
PROGRAMME DE NOS FESTIVITÉS DES 10 ET 11 SEPTEMBRE
- Le samedi 10 septembre, à 17 h 30 : Rendez-vous sur la place parmi les premiers jets d'eau... Ensuite, à la salle communale, un spectacle sera consacré à l'histoire de Fraire, de Jules César à... 2015 !
- Le dimanche 11 septembre, à partir de 11 h 30, sera organisé le premier Rallye gourmand des Pîssintes. Amateurs de bonne chère et/ou d' énigmes historiques se retrouveront sur un parcours promenade de 5 km (accessible aux voitures) où les accueilleront des personnages sortis tout droit du passé frairois. Le rallye sera doté de prix. Inscriptions à la salle communale de 11 h 30 à 13 h 30.
Le repas n'est pas obligatoire, vous pourrez aussi participer au rallye sans prendre le repas.
Les étapes repas : Départ du rallye« gourmand », de la salle communale, chaque demi-heure entre 11 h 30 à 13 h 30.
- « A la Fontaine »: L'apéritif sera servi, avec ses accompagnements.
- Place Maroquette : Entrée : assiette fagnarde (charcuterie, fromage, crudités).
-« A La Machine »: Plat : Médaillon de dinde ou d'agneau, Sauce griotte ; Légumes de saison et gratin dauphinois.
- Salle communale : Assortiment de desserts.
Prix : Adultes 19 € - Enfants 9 € - Inscriptions avant le 3 septembre - par téléphone : 071/65.53.23 - 071/65.05.61 - 0494/26.31.96 - Validation après paiement au compte
N° 732-0105202-08 « Les sentiers du fer - asbl » rue du Sarazin, 34 - 5650 Fraire.
Possibilité de dîner à la salle, sans participer au rallye (à spécifier lors de l'inscription).

 

JULES CESAR ET LES AUTRES... par Aimée Charlier - 7-7-2011
Notre ami Jean Thomas, scénariste et metteur en scène des « Sentiers du fer », nous annonce la visite de César, pour le 10 septembre. Jules César serait-il donc passé par Fraire ?
L'abbé Faucomont, curé de Saint-Aubin de 1908 à 1943, dans ses notes d'histoire locale, le pense.
César, après la conquête de la Gaule (57 à 51 avant J-C), était venu présider l'assemblée des Gaulois en 54 avant J-C. La Gaule semblait pacifiée et César, pour faire face à une rareté des récoltes par suite d'une grande sécheresse, avait disséminé ses légions. Les chefs gaulois, dont les Belges (peuplade celtique venue des rives de l'Elbe et du Rhin, bien avant), en profitèrent pour se révolter. C'est ainsi qu'ils firent le siège du camp de Cicéron (frère de l'orateur). César, qui se trouvait à Amiens, mobilisa une légion, et, le quatrième jour, il campait à proximité de l'ennemi (cela pourrait être à Thuillies ou à Rognée, selon l'historien Hocq). L'arrivée de César fut connue par les Gaulois et 60.000 hommes se portèrent à sa rencontre. César, prévenu de l'arrivée des armées ennemies, Nerviens, Aduatiques (l'espionnage était déjà florissant), quitta son camp et s'avança de 4.000 pas (6 km). Le proconsul romain se trouva alors au bord d'une rivière qui coule au fond d'une large vallée. De l'autre côté se trouvaient les masses ennemies (selon l'historien Hocq, les Romains auraient pu être à Pry, et les Belges... Nerviens, etc. sur la crête des hauteurs de Chastrès). César raconta lui-même les péripéties du combat, comment les Belges se lancèrent à l'assaut du camp romain et comment les cohortes romaines les mirent en déroute, la cavalerie chargea les fuyards et les poursuivit sur la plaine de Chastrès, vers Fraire et Morialmé. César arriva le même jour au camp de Cicéron (Sossoye) et passa en revue les restes de la légion, ce qui lui permit de constater que le péril avait été grand. (1)
  En ce qui concerne Napoléon, des probabilités existent. Il est certain que Napoléon, au soir de la défaite de Waterloo du 18 juin 1815 « prit la direction de Charleroi où il arriva à 5 heures du matin, de là, il se rendit à Philippeville. Après avoir expédié tous les ordres que les circonstances rendaient nécessaires, Napoléon
quitta Philippeville à 2 heures de l'après-midi, y laissant le Maréchal Soult, pour rallier le Grand Quartier Général et les corps qui se porteraient sur cette place. Il se mit alors en marche sur Laon, et ensuite, en toute hâte, vers Paris » Extrait de « Histoire de Napoléon - Détails » Cinquième édition datant de 1834 (Livre aimablement prêté par Mme Andrée Leclercq-Yernaux) - Ce livre ne dévoile pas l'itinéraire exact de Napoléon de Charleroi à Philippeville, mais l'article d'Achille Trotin dans « Fiêr dè nos Pîssintes » N° 11 d'octobre 2007 nous éclaire. A Charleroi, Napoléon rencontra un ancien sous-officier du 12e Hussards, natif de la ville, et lui demanda s'il pouvait le conduire à Philippeville. Ce monsieur Leclercq le mena par Nalinnes, Gourdinne, Chastrès, Fairoul, La Botte et Saint-Lambert (d'après l'« Histoire d'Yves-Gomezée » de E. Crepez). Nous voilà renseignés, et convaincus ?
Hitler (9 juin et 16 juin 1940) - Pour ce qui est d’Hitler, nous savons, avec une précision historique, qu'il est passé quatre fois à Fraire en juin 1940, venant de son bunker (Le ravin du loup) de Brûly-de-Pesche, où il est arrivé le 6 juin en vue de diriger la bataille de France. Le 9 juin, il se rend une première fois à Lausprelle-Acoz, au château du Baron de Dorlodot. Il désire y rencontrer le journaliste américain d'origine allemande Karl Von Wiegand, opposé à l'entrée en guerre des Etats-Unis. Son itinéraire le fait passer et repasser par Fraire. Le 16 juin, le Führer se rend une deuxième fois au château d'Acoz pour s'entretenir avec

le général Vigon, envoyé personnel du général Franco. Arrivé vers 16 h 30, accompagné par son ministre des Affaires étrangères Von Ribbentrop, il quitte le château vers 18 h 30. Il emprunte le même parcours : Brûly-de-Pesche - Couvin - Philippeville - Bultia Acoz et retour. Personne dans le village ne savait qu'Hitler séjournait à Brûly-de-Pesche. Le 9 juin, des soldats allemands étaient postés tout le long de la grand-route. Chez mes parents, nous venions de rentrer d'exode et une cantine allemande occupait le chantier à charbon de mon père (rue de Fairoul, où se trouve maintenant le pont de la N5). Des soldats se sont mis à crier, et le cuisinier, entre autres, s'est mis à courir de toutes ses longues jambes vers le village. Le même scénario s'est reproduit quelques heures plus tard.   En entendant les militaires, on croyait comprendre que le Führer était passé sur la grand-route, mais on n'osait y croire, lorsque le soir il s'est dit que Floris Masset, qui habitait la maison de La Barrière, l'avait bien vu et reconnu. Hitler était en voiture découverte. Léa Adam, qui se trouvait, en fin d'après-midi du dimanche, dans le passage entre le café De Witte-Coeckelberg et le chemin de fer, a pu aussi l'apercevoir. Donc, Hitler était passé à Fraire, mais ce que mon papa n'a jamais su, c'est qu'il était passé et repassé une deuxième fois. L'opération s'étant répétée une semaine plus tard, mon père a été persuadé que les soldats de la gare : s'amusaient à faire courir ceux de la rue de Fairoul, et, en particulier, ce grand type de cuisinier.

(1) Au sujet du parcours de César, les interprétations peuvent être différentes.

EXTRAITS DE PRESSE : JOURNAL & INDEPENDANCE du 31 juillet 1971

M. Léon Flandre, peintre amateur nous présente sa reproduction de la fontaine de Fraire.
  « La quiétude et l'air pur seront les garants de la vocation résidentielle de Fraire... Un petit village vient de retrouver, depuis une quinzaine de jours, le calme d'antan. Il s'agit de la charmante localité de Fraire. Cette quiétude nouvelle, Fraire la doit à la mise en service d'un nouveau tronçon de la N5... »... « Ce contournement, contrairement à ce que l'on pourrait penser, ne constitue pas une catastrophe, nous confie le bourgmestre M. Grandelet. Evidemment, le commerce va subir une perte sensible mais non dramatique... ». G.H.
 
 
Avis aux Maroquins : Pour notre rallye du 11 septembre après-midi, nous recherchons des Maroquinètt'es en habit d'époque. Si vous êtes intéressé(e), merci de nous contacter.


LA COMPAGNIE DES ZOUAVES DE LA GARDE A FETE SES 20 ANS
Le 17 juillet dernier, la compagnie des Zouaves de la Garde de Fraire célébrait sa 20e Saint-Ghislain. Cette compagnie compte 130 zouaves : sapeurs, tambours et fifres, gardes des drapeaux, cavaliers, capés, et dernières guérites, qui ont défilé impeccablement au rythme de l'Harmonie royale de Fraire, en habits de zouaves.
Le 2e régiment des Zouaves de Walcourt et les Zouaves Blancs de Thuin étaient invités au jubilé.
Avec ces 3 compagnies de zouaves, ils étaient près de 700 marcheurs à défiler dans nos rues en l'honneur de Saint-Ghislain.
Nous avons pu admirer la tenue remarquable des Petits Marcheurs et le défilé parfait de la compagnie du 1er Empire.
 
Cette marche a malheureusement été endeuillée, le lundi, par le décès de Jean Thérère, ancien capitaine des artilleurs du Premier Empire.
 

SAINT DJILAIN 2011 - EL PETIT MOT DU MATIN
Discours prononcé à l'église par Pascal Decamp à l'occasion du 20e anniversaire de la Compagnie des Zouaves.

Djé profitè di saquants djous d'vacances pou m'èrplondji dins mès vîyès bandes dessinèes d'Astérix èyèt Obélix. En les lîjant, dji m'seûs dit qu'i gn'aveut rin d'candji dispû 2000 ans. Dji m'va vo spliquî.
* Al preumire padge, on wèt l'Gaule avou in p'tit villâdge ètourè di camp'mints romains. «  Toute èl Gaule est conquise? Non fé! I d'meure in villâdge d'irréductibes  ».
On pourreut dire el minme pou no z'autes eyèt vire no payis avou in gros pwint roudge dessus l'villâdge di Fraire "Fraire, el pa-yis des zwâves", pasqu'i-z'ont vint ans audjourdu eyèt qu’i vont yèsse des cintaines à mârchi pou St-Djilain.
* Dins l'vilâdge d'Astérix, tout l'monde boute à saquants mèstîs, mins quand i faut s'disfinde, tout s'arrête eyèt i s'mèt'nut ècheune conte les Romains.
Rossi ètou, à Fraire, tout l'monde a in mèsti, mins on prind condgi quand il est rèqui di disfinde no tradition èyèt di fér pârtiye d'èle procession.
* A l'tièsse des Gaulwès, i gn'a Astérix qui rwéte pa tout costè si tout va bin. Rossi, on a les adjudants eyèt les officiès.
* A costè d'li, Obélix a toudis fwim eyèt i s'pourmwène kertchi des casques des Romains qu'il a assomè. Rossi ètou, on a des saudards
  qu'ont souvint swè eyèt qu'ont les mwins plènes des pintes qu'i z'ont vudi avou leûs copins.
* I gn'a Idéfix, el tchén, mins pou les zwâves, c'est in baudet ou bin ène gatte.
* El trio est chuvu pau marchau avou s'gros martia. In bia faurt gaillard come les sergents sapeurs avou leûs picots.
* I gn'a Assurancetourix, el tchanteû comique, qui tchant' télmint faux qu'on l'lôye à in arb', come on vaureut pacau fér avou in couss qui racont' èle minme quinte pou l'trente-deuzième caup, mins qu'on wèt voltîye maugrè tout.
 

* I gn'a l'pus vî des Gaulwès, Agecanonix, qui s'èva avou ses copins adon qu'i rouviye qu'il n'a pus l'minme santè qu'avant. Rossi ètou, on a des marcheûs qu'ont 30, 40, 50 St-Djilain èyè qui dev'nut prinde dès précautions. Mins i z'ont d'l'expérience, i s'è vont dins l'pètite armwère d'èle salle de bains : in Dafalgan pou m'tièsse, in Omeprazole pou mi stoumac, in Imodium pou... vo savèz bin qwè, di l'embrocâtion pou mes d'jnos èyè d'èle Nivèya pou mes pids. Avou çoula, djè seû d'attaque !
* I gn'a ètou Panoramix, èl vî barbu, qui fé l'potion magique pour gagni conte les Romains. El pîre pou les Gaulwès s'reut qu'i fuche fé prijonî : pupont d'potion magique! Si on n'a pont d'Panoramix à Fraire, on a des cantinières èyè on n'pièd rin au candge. El pîre pou nos zaute s'reut qui les tonias s'rint vûdes : on n 'arriv'reut ni d'ja à l'Maroquette. Mins pon d'dandgi, nos cantinières ont leû s'crèt.
* Tot' les histwères d'Astérix finich'nut pa in banquet eyu c'qu'on rit eyèt qu'on tchant' djusqu'au matin... come à Fraire! Dispus deux mille ans, i gn'a pus què d'lé nos z'autes qu'on sé fé
  des fièsses insi. Si Jules César èrvéreut, i direut : "De tous les peuples de la Gaule, les habitants de Fraire sont les plus braves!"
Un banquet qu'on n'rouviera nin c'n'annèye-ci pou les vint ans des zwâves pasqu'i n's'ront nin tout seû. On va fé l'fièsse avou yeusse pou leû dire trwès caups merci :
- pour pârti chaque caup di Fairoul eyèt di mète à l'honneûr es pètit cwin d'paradis;
- pou awè fé l'tour du monde pou St-Djilain. Dji fé mès comptes eyè i sont djusses. A pau près 10 km à chaque St-Djilain avou deux cints zwâves : 2.000 km. D'su 20 ans i z'ont fé l'tour du mond' pou St-Djilain;
- pou tout c'qui z'ont apaurtè au villâdge. Avou trwès compagnies, on est d'vènu yène dè pus bèles marches. Ni rwétons nin padri nos z'autes, èl passè èst oute, mins l'av'nir ès-t-à scrire, eyèt à trwès, çoula s'ra toudis pu bia. On l'dit : "L'Union fait la force" (tant mieu si Bart De Wever èst mwé).
Bon anniversaire les zwâves. 20 ans, c'est l'âdge èyu c'qu'on pinse qui tous les rêfes vont s'rèaliser. C'est c'qu'on vo souwéte, eyèt on s'ra là pou vo bouter in caup d'mwin.
      En wallon de la Docherie, par Pascal Decamp. 17/7/2011.

UNE ANECDOTE racontée par Jules Set-Marie
Observation : Ceci se situe dans les tout derniers jours de l'Occupation.
Depuis la rue des Minières, on entendait les camions allemands circulant sur la grand-route, qui repartaient vers l'Allemagne. Jules a vu subitement deux Allemands sur le chemin de fer, devant chez lui (actuellement la maison de son fils J.-P. Set-Marie) : un officier et un soldat avec un fusil. Ils ont descendu le talus et se sont dirigés vers la ferme Hosslet. Ils ont frappé, on est venu ouvrir, ils sont entrés et sortis aussitôt. L'officier, avec son révolver, a visé un coq près du fumier. Il n'a tiré qu'un seul coup, le soldat a ramassé le coq et ils sont rentrés à nouveau chez Hosslet, avec le coq. Ils en sont ressortis une heure plus tard !

EXTRAITS DE PRESSE
Fraire, le plus beau de tous les villages, au temps de l'ancienne fontaine, un beau poème d'Albert Matagne.
 
Em viladje
Fraire, c'èst m'vilâdje. C'èst s'vi clotchî èt sès trwès clokes qui tribouleneut pou lès batèmes, soneneut à môrt quand gn-a dèl pwène, à grande volèye tous lès dîmègnes.
Fraire, c'èst sès djins, tèls come is sont : dès maurgagneûs. dès pus paujères, avou l'pus gros intrè lès deûs.
Fraire, c'èst lès "Poufrins", lès "Sabatrous", lès roudjes, lès bleûs, toutes lès couleûs, qui s'dèstchicoteneut quand l'maleûr crîye.
Fraire, c'èst l'djan.ne ri, c'èst lès minères, c'èst lès bayaus èyèt lès tris. C'èst lès cus d'fosse, lès meûmeûres, lès pèrnèlis.
Fraire, c'èst l'grande fontène dè bone eûwe frèche avou sès bones, sès bâyes èt sès longs batch dè pîre moulurèye pou mète au bleû, spaumér l'buwèye.
  Fraire, c'èst l'musique dès djoûs d'dicause, c'èst l'tchanson d'fiêr du mârchau su l'aglème. c'èst l'bone odeûr dé cône brûlèye quand-i fèreut lès tch'faus.
Fraire, c'èst l'Saint Djilain, c'èst lès mârcheûs, c'èst bouchi lès campes, c'èst lès côrneûs, c'èst...
Fraire, c'èst tout ça... èt co tout l'rèsse...
C'èst li l'pus bia d'tous lès vilâdjes !
Eyèt c'èst l'mén.
        Albert Matagne, R.N.

« Nouvelle Gazette » du 7 mars 1962 : « Fraire et ses problèmes »
« Des milliers d'usagers de la route connaissent Fraire pour la succession de ses virages en épingle à cheveu, son ancien passage à niveau qui fit des années durant le désespoir de l'automobiliste pressé et, peut-être maintenant, pour son vaste parking au cœur du village qui voit d'habitude la foule du week-end y mettre pied à terre... ». Cela devrait bientôt changer...

SOUVNANCE DÈ L’ÈSCOLE DÈ FRÈRE, de Brigitte Hosslet
Lorsque j'ai vu, dans le dernier numéro dés Pîssintes, l'appel aux témoignages de souvenirs d'école primaire à Fraire, une anecdote m'est revenue en mémoire. Il ne s'agit pas vraiment de mes études personnelles que j'ai effectuées à Florennes, mais il s'agit quand même de l'école communale de Fraire. Je vais essayer de vous la raconter dans notre beau wallon que l'on a malheureusement tendance à oublier et à malmener actuellement.
 
D'abôrd, i faut què d'vos dîye què pou fé mès scoles èt pou trouver d'l'ouvrâdje, on m'a fôrt gâtè ; mès parints m'ont toudi lyi fé ç'què d'vleû : après lès trwès mwayènes a Florène, d'ai stî quatre ans a Couvin a l'èscole Normale. A ç'timps-la (1963-1967), on manqueut d'mwaîsses èt on 'nnè formeut su deûs-ans. Maugrè què d'vleû nâler a l'univèrsitè, m'popa m'aveut consyi d'fé lès quatre ans : « On n'sét nén ç'qui pout advèni, dijeut-i, ça n'èst nén du timps pièrdu ! ». C'èst ç'què d'ai fait.
El diplôme dè mwaÎsse a m' potche, mè vla pârtîe pou co quatre ans a Brussèle. L'ULB, on l'a toudi vu come l'èscole dès mècrèyants, dès francs-maçons, dès mougneûs d'curès... C'ét l'rèputacion qu'èlle aveut adon (èt co 'ne myète asteûre), mais on'nnè fait c'qu'on vout !
Après lès quatre ans, d'ai yeû tout d'chûte ène place dè profèsseûr dè français a l'Atènêye dè Morlanwéz. On asteut an 1971. ln djoû au gnût, aviè l'mwès d'octôbe, on veut ariver al môjon Monsieur Thomas avou l'mayeûr, Gaston Grandelet. « V'la, l'grosse ârtilerîye, di-st-i m' popa, qu' èst-ce qu'on nos vout co ? ».
C'qu'on nos vleut ? Ene famîye dè djins qu'on n'conecheut nén èt qui r'vèneut du Congo aveut achetè 'ne môjon a Fraire ; lès parints avént mis
  leûs-èfants a l'èscole comunale, mais v'la-t-i nén qu'i d'mandént l'cours dè morale pou lès trwès djonnes ! Quél-arèdje ! ln cours dè morale ! Et i-gn-aveut jamais pont yeû dins l'vilâdje ! I faleut fé v'ni 'ne saquî pou l'doner, on n'aveut nulu qu'aveut l'bon papî pou pli fé ça ! Est-ce què l'djin qu'aleut v'ni aleut yèsse ène saquî d'come i faut ? Est-ce qu'èle n'aleut nén mète dès drolès-idêyes dins l'tièsse dès-autes-èfants ? Tant qu'a fé mouchî l'diâle a l'èscole, ostant z-i mète in diâle qu'on con'cheut... ça a stî mi !
D'asteû batijîe, d'aveû fait mès Pôques, d'asteû l'gamine da Camile èt da Marîe qu'astént zia meume dès-èfants du vilâdje, on m'aveut vu crèche a Fraire èt meume si d'aveû r'toûrnè m'fraque, dè n'asteû nén 'ne mwaîje pètite fîye... Et c'èst-insi qu'durant trwès-ans, d'ai donè chîje eûres dè morale (trwès côps deûs-eûres) par samwènes auz'ès trwès djonnes dèl famîye. Monsieur Thomas m'aveut arindji in-oraîre pou pli fé lès deûs places. Dè vos lé adviner l'no dèl famîye... èt d'vos l'djûre, ça n'èst nén 'ne coûye : Alain, Pascale èt Lucie Dieu ! (i d'meurént ayu l'docteur Dimanche dèmeure asteûre).
Meume si d'ai paru r'niyî mès valeûrs, dè pou vos asseûrer què d'ai yeû bén du plaiji a-z-ouvrer avou l'èquipe dès mwaîsses dè ç'timps-la !
        27/6/11.

LA CHAPELLE NOTRE-DAME DE BANNEUX DE FRAIRE-MAROQUETTE
Il y aura 50 ans le 10 septembre, la chapelle dédiée à N-D de Banneux sur la place de la Maroquette était inaugurée en grande pompe avec la participation de la Fanfare royale de Fraire et de nombreux marcheurs de Saint-Ghislain en costumes. Toutes les rues et les maisons du village étaient spécialement décorées de guirlandes de fleurs pour le passage du cortège qui accompagnait la statue portée en procession. Deux autocars de Frairois s'étaient rendus à Banneux, accompagnés de M. l'abbé Henrotin, pour ramener la majestueuse statue qui trône dans la chapelle, bâtie sur le modèle même de celle de Banneux où la Vierge était apparue à Mariette Béco, une jeune fille de 12 ans, en 1933.
Comment a germé l'idée de cette construction, je ne sais pas, mais depuis quelques mois, je me renseigne et les langues se délient : c'est ainsi que j'ai appris qu'à la suite d'une grâce obtenue, M. Léon Colonval, père de Noëlla, a fait don à la Fabrique d'église, vers 1958, d'une partie du terrain jouxtant sa maison pour y construire une chapelle en
  l'honneur de la Vierge. Cette chapelle a été voulue, financée et construite par de généreux Frairois soutenus par tout le village, les dons étaient recueillis par Léon Carly, mambour de la Confrérie de St-Ghislain.
Chaque année, la marche Saint-Ghislain fait une halte sur la place de la Maroquette où une salve est tirée, autrefois, devant la potale de St-Remy (disparue aujourd'hui), maintenant en l'honneur de la Vierge de Banneux.
Une commémoration du jubilé aura lieu le vendredi 12 août 2011 à 18 h à la chapelle, en présence de M. l'abbé Jeanjean et rehaussée par les harmonies de Fraire et de Castions-di-Strada (Italie) Une messe solennelle sera célébrée le 15 août, comme chaque année, dans la chapelle N-Dame de Banneux.
Si des souvenirs vous reviennent et si vous avez encore des photos de cet événement, nous pourrions retracer un historique de ce patrimoine de notre village. Vous pouvez les transmettre à Pascal Decamp ou à Blanche Matagne.
        Article de Blanche Matagne

Bonne nouvelle : Notre convention avec la Fondation Roi Baudouin vient d'être prolongée jusqu'au 31/01/2013. Pour rappel : Compte N°000-0000004-04 de la Fondation Roi Baudouin, rue Bréderode, 21 -1000 Bruxelles - avec la communication : « L82187 - Les sentiers du fer asbl ». Vous recevrez une attestation fiscale à partir de 40 €.

Notre groupe :
Léa ADAM (071-65.51.48) - Bernard BAUTHIERE (0475-99.97.88) - Marvin CARPENT - Aimée CHARLlER (071-65.53.23) - Georgy DEBEL (071-65.58.07) - Pascal DECAMP (0495-49.23.45) - Pol DE WIITE (071-65.58.54) - Jean-Jacques DRABBEN (071-65.02.94) - Grégory DUBUISSON - Marc LORENT (0473-98.19.72) - Blanche MATAGNE (071-65.05.61) - Fernande MATAGNE (071-33.39.79 ou 0473-51.52.14) - Léon REVERS (0473-39.43.79) - Jean THOMAS (071-65.56.22) - Achille TROTIN (0033-32-74.66.352) - Charles SEPULCHRE (071-65.03.88) - François SEPULCHRE (071-65.03.88) - Yvon FONTENELLE (tél. / fax 071-65.53.23).

Nos objectifs :
La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul ; en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération. La valorisation du cadre de vie des Frairois. La reconstruction de la fontaine monumentale sur la place du village.

Nos partenaires :
L'Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L'asbl.Qualité-Village-Wallonie.

Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j'avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d'occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
« Promenade.à Fairoul ». Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier. (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire  » par Aimée Charlier (octobre 2004)
« La Poste à Fraire (1882-2004 ) par Bernard Bauthière (août 2006)
«  Les Frairois dans la tourmente de 14-18  », par Aimée Charlier (avril 2007)
« Mai 1940 - L'exode », par Aimée Charlier (février 2011)

Nos comptes bancaires : N° 732-0105202-08 « Les Sentiers du fer - asbl  » - 34, rue du Sarazin à Fraire, et N° 742-0132442-72 «  Les sentiers du fer - asbl - Réaménagement de la fontaine  », 34, rue du Sarazin à Fraire.
Réaménagement de la Fontaine : N° 000-0000004-04 de la Fondation Roi Baudouin, communication : «  L82187 - Les sentiers du fer asbl  » avec attestation fiscale pour les dons de minimum 40 € - jusqu’au 31-1-2013.

Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle