N° 18
Nov. 2010
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

 

Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be


CLIN D'ŒIL A LA FONTAINE DES PISSINTES !
20 août 2010 ; le ciel est bleu, le soleil est là, l'endroit est plaisant et les bancs accueillants. Dépourvue d'utilité dans notre mode de vie d'aujourd'hui, la fontaine des Pîssintes n'est point le lieu de rendez-vous journalier des Frairois. Source d'eau potable, abreuvoir et lavoir, la fontaine d'autrefois présentait un intérêt incontestable pour les habitants. Les femmes rinçaient leur linge dans les grands bacs en pierre et emplissaient leurs seaux qu'elles transportaient à l'aide d'un « coube » posé sur leurs épaules. Les fermiers amenaient leurs chevaux boire dans la grande vasque. Les Frairois en profitaient pour tailler une bavette, car la TSF et la télé n'existaient pas alors.
Si l’eau ne jaillit pas encore des quatre bornes de notre nouvelle fontaine, celle-ci suscite déjà la curiosité des touristes et des gens de passage. Il n'est, en effet, pas rare de voir des cars s'y arrêter et prendre une photo souvenir, car elle se distingue par une structure particulière héritée de
 
la période prospère de notre ancienne sidérurgie. Elle contribue grandement à valoriser notre cadre de vie et l'image de Fraire, de pair avec nos jardinières et nos fresques murales.

 
NOTRE BEAU VILLAGE FLEURI
Nous avons à nouveau fleuri le village cet été. Comme on peut le voir sur la photo, les géraniums étaient remarquables. Les travaux de repiquage, le transport et la pose des jardinières, l'arrosage au centre du village, l'enlèvement et le dépotage... ont été effectués par les soins de Bernard, Pol, Jean-Jacques et Jean. Nous adressons un cordial merci à Marie-Ange Bauthière et à Eric Froment pour leur aide précieuse. Merci à la commune pour son soutien logistique, qui rend le projet possible.
Ne pouvant assurer les arrosages et entretiens, de Fairoul à la Maroquette, nous avons dû nous résigner à ne plus fleurir les endroits où nous retrouvions les plantes fanées ou étouffées par les mauvaises herbes.

SUITE DES TRAVAUX DE LA FONTAINE
Comme prévu, l'étanchéité et le caillebotis de protection ont été posés au printemps (photo ci-contre). Ces préparatifs étant terminés, il nous reste à rendre la fontaine fonctionnelle.
Lors de la construction des fondations, nous avions pris soin d'y intégrer une citerne et les canalisations souterraines, le circuit d'eau doit être complété par l'installation d'une pompe et d'un coffret électrique.
Dans son état actuel, la fontaine a coûté 29.000 €. Pour faire jaillir l'eau, nous devons encore trouver 2.500 €, et les prix augmentent chaque année...
Vous pouvez nous aider par un versement au compte N° 000-0000004-04 de la Fondation Roi Baudouin, Rue Bréderode, 21 - 1000 Bruxelles, avec la communication requise : « L82187 - Les sentiers du fer asbl ». Vous recevrez une attestation fiscale à partir de 30 €. Nous vous en remercions à l'avance.

EUGENE MATAGNE, ARTISTE DE CHEZ NOUS
Eugène Matagne, citoyen de Fraire, plombier de son état, a reconstitué avec une finesse et une habileté remarquables la « Fontaine », joyau de notre commune, telle que nos parents l'ont connue sur la place du village. C’est un travail précis, véritable pièce d'exposition. D'un naturel taiseux, ce modeste artisan de chez nous a réalisé ce chef-d'œuvre à l’échelle ¼ (¹) : les profils moulurés, disposition, rigoureusement exacts, ont nécessité une forte dose d'observation, de ténacité, de savoir-faire hautement qualifié et un goût très prononcé de la perfection, naturels chez ce « taiseux ». C’est « encore » un Matagne.
Quand nous avons vu ce chef-d'œuvre disposé dans le site qui lui convient, il ne manquait plus que les chaînons reliant entre elles les seize bornes octogonales clôturant l’édifice. Le raccordement était déjà effectué et les quatre gargouilles débitaient paisiblement dans la grande vasque leur filet d'eau cristalline. On devinait « Catherine Pierre-Charles » rinçant sa lessive, sa buée, dans l'un des deux grands bacs de pierre moulurée. Fait piquant : C’est par ces chaînons que s'achève la reconstitution de l’œuvre d’art, et c'est par l’enlèvement de ces mêmes chaînes qu'en a été commencée la destruction : « œuvre de longue haleine entreprise par les béotiens de l’époque ».
 
Il est regrettable que pareils faits se produisent sous le couvert de l’autonomie communale. C’est peut-être contre cela que pourraient servir les « fusions ».
 
Extrait du « Courrier » du 3-10-1975 (Archives A. Trotin)


(1) NDLR : L'échelle a pu être vérifiée par la mesure des pièces en fonte existantes. La copie « rigoureusement exacte » d'Eugène Matagne a permis le dimensionnement du bassin en pierre.

MON VILLAGE, UN POEME, par Pascal Decamp - 1992
Mon être est en bien grande fête, ô mon village
Au souci de témoigner pour toi à l'envi.
Comment oublierais-je de te rendre hommage ?
Pour ces belles années, je te dis grand merci.
 
De l'enfance jusqu'à mes trente ans, je t'ai
              [cherché
Au long des heures, au fil des prés et des bois.
Cela fait douze printemps que tu m'as trouvé ;
« Fraire », nous ne nous quitterons plus toi
              [et moi.
 
Com' un Roméo contemplant sa bien-aimée,
Dans ma mémoire, j'ai imprimé tous tes contours :
Du Fir à la Botte, de Fairoul à l'Oubliée,
Tu pares mes errances de tes beaux atours.
 
Tu exhales tes beautés simples avec pudeur :
Tes champs, terre amoureuse, donnent
              [le meilleur blé,
  La forêt domaniale, de ses mille senteurs,
Enivre tout qui se promène en ses sentiers.
 
Pas de grands monuments, peu de sites classés ;
Tes chemins bucoliques donnent ta vraie valeur.
Jamais rien ne vient troubler ta sérénité,
Des gens, tu couves les joies, les peines,
              [les labeurs.
 
Je t'ai fait serment de te confier ma famille,
L'humble dynastie d'un ouvrier cantonnier
Qui s'en va les hivers, les étés de sa vie
Œuvrer chaque jour dans la ville d'à côté.
 
Et quand pour moi sonnera le temps du départ
Offrant à ton sol ce qui restera de moi,
Tu veilleras sur mes enfants, tel un dieu lare :
De tout t'abandonner, je fais acte de Foi.
 
Walcourt - Concours de poésie 2002,
2e Prix catégorie adultes.

LES VINTS, par Brigitte Hosslet - 2009
Allusion aux fermetures des usines et au chômage qui s'ensuit.
Hèsta = Herstal

 
El vint d'Oupêye, ayu d'dèmeûre,
Sint Lîdje, Chèrtal ou bén Hèsta ;
El vint d'Oupêye, ayu d'dèmeûre
È-st-in vint d'bije èyèt d'tracas.
 
I sint l'grande vile, i sint l'feumère
II-oûye misére, il-oûye fracas ;
I tchèrîye dès monsias d'poûssières,
Cè n'èst qu'in vint d'plouve èt d'gèrzias !
  Si vos savîz come èl vint d'Fraire
N'èrcheune nén du tout a ç'vint la,
Meume quand il-oûye durant l'ivièr,
Cè n'èst qu'dicausse dins lès fawyas !
 
I tchante, i mûse, choufèle dès aîrs,
I fait danser toutes sôtes d'odeûrs,
N'a rén a vêye avou l'misére,
C'è-st-in vint qu'amwinne èl boneûr !

JUSTIN VAN HOECKE ENTRE DANS LA COUR DES GRANDS,
Interview par Jean Thomas - Septembre 2010
Excellente nouvelle pour notre vedette locale, Justin Van Hoecke : le Frairois a été repris dans une nouvelle équipe professionnelle, portant le nom de « Wallonie-Bruxelles ».
Le projet le la nouvelle équipe "Wallonie-Bruxelles" est né d'un partenariat inédit "public-privé". Le budget annuel de la nouvelle formation, qui évoluera sous le statut de continentale non professionnelle, est de 1,167 millions d'euros, dont 500.000 euros de l'ADEPS, 360.000 euros de la Loterie nationale et de partenaires privés (Crédit Agricole, Coca-Cola, TRBA Routes) et 307.000 euros en apports en matériel gratuit (vélos, équipements, véhicules, hôtels, voyages).
Le staff est assuré par la structuré du TRW Organisation. Gérard Bulens, patron de l'équipe Landbouwkrediet, sera le manager et Michel Dernies, ancien coureur, le directeur sportif. Ces deux sommités du cyclisme sont par ailleurs consultants sur la RTBF.
Il nous semblait opportun de vous présenter plus en détails la carrière de Justin, à travers l'interview qu'il nous a accordée.
Quand es-tu né ?
Le 9 août 1989 .
Où et quand as-tu commencé à faire du vélo ?
En 1999, au Club de Fraire. En VTT .
Où et quand as-tu effectué ta première course sur route ?
A Andenne, au Championnat de Wallonie, en 2003 .
Quels souvenirs en gardes-tu ?
C'était chouette, ça me changeait de la boue du VTT.
Où et quand as-tu remporté ta première course ?
A Tarcienne, en 2004, à deux pas de chez moi. .
A part ton entourage familial, qui t'a fort aidé en début de carrière ?
Mon équipe, mes coaches, dont Walter Dalgal.
Comment t'est venue l'idée de faire de la piste ?
Mon équipe de l'époque allait tous les mercredis sur la piste de Gilly, puis, une fois, on a voulu aller se tester sur le vélodrome de Gand, et depuis... j 'y suis toujours !
Quels sont, parmi tes résultats, ceux dont tu es le plus fier ?
Mon titre de champion de Belgique Elites sur le Km (NDLR : à un souffle du record de Belgique de Steels) et aussi ma quatrième place aux championnats d'Europe de poursuite par équipes...
Combien de kilomètres effectues-tu en moyenne par semaine ?
On parle plutôt en heures de selle : entre 15 et 25 heures, selon mon programme d'entraînement.
Qui t'aide financièrement, en tant que sportif d'élite ?
La Communauté française, avec un contrat Rosetta, et, pour l'année prochaine, un contrat pro.
Chez quel team rêves-tu de courir ?
Pourquoi pas Quick Step ? J'apprécie beaucoup Tom Boonen.
Quel est ton meilleur souvenir ?
Mes premiers championnats du monde en juniors.
Quel est ton plus mauvais souvenir ?
Au début de cette année, j'ai dû stopper ma préparation pour les championnats du monde à cause d'un problème au genou.
 
Quelle est ta principale qualité humaine ?
Toujours mettre l'ambiance dans le groupe, même quand ça ne na pas.
Quel est ton défaut principal ?
Je peux me montrer rancunier.
Quelle qualité apprécies-tu chez les autres ?
Quand ils reconnaissent leurs erreurs.
Quel défaut détestes-tu le plus chez les autres ?
L'hypocrisie, familièrement, les « faux-culs ».
Hormis le cyclisme, à quels autres sports t'intéresses-tu ?
J'aime le foot et le volley.
Quels sont tes autres passe-temps ?
L'ordinateur, la pêche, passer un bon moment avec mes amis, aller au cinéma.
Quels sont tes champions préférés, tous sports confondus ?
Merckx. (NDLR : Quand Eddy a raccroché son vélo au clou, Justin n'était pas né !)
Quel autre métier aimerais-tu exercer ?
Aucune idée. Peut-être coach sportif.
Quelle course aimerais-tu remporter ?
Paris-Roubaix ou le Tour des Flandres.
 
NDLR : Si cela devait arriver, nul doute que c'est une fontaine de champagne qui arroserait la place !

LE POIRIER DE LA DISCORDE, par Jean Thomas
Mes parents, à leur arrivée à Fraire en 1952, avaient élu domicile à la Maroquette, dans la maison occupée actuellement par Philippe Van Hoecke.
Mon père avait cependant hâte de se trouver dans ses murs et avait donc acheté sa maison à la rue du Centre après un simple week-end de réflexion. Certes, à l'époque, le jardin se trouvait près du parc du curé, mais, plus haut que la maison, il empêchait la lumière d'y entrer. Restaient les fenêtres donnant sur le village. Malheureusement, un poirier, situé dans la propriété actuelle du docteur Dimanche, filtrait fortement les rayons du soleil.
A titre indicatif, la taille qu'il a sur la photo date des années 1920 !
Aussi mon père décida-t-il de rencontrer Mme Quarante, propriétaire entre autres de la maison voisine, afin de lui demander de faire abattre l'arbre. Habitué à l'entraide sympathique qui prévalait dans son ancien quartier de la Maroquette, il fut tout étonné d'essuyer un refus catégorique : le poirier avait été planté en guise de vengeance envers le propriétaire de ma maison,
 
au début du siècle dernier !
Malgré l'insistance de mon père, Mme Quarante continuait à se montrer inflexible, quand elle aperçut ma maman tenant près d'elle deux mignons bambins (avec l'âge, on peut changer !). Un peu émue, elle dit : « Je ne devrais pas, mais vous êtes si jeunes... ». Le lendemain, le poirier fut abattu et... la lumière fut !

PETITE HISTOIRE DU CERCLE THEATRAL DE FRAIRE,
par Fernande Matagne
En 1946, les anciens prisonniers de guerre constituent une « dramatique » afin d'alimenter les caisses de la « FNAPG » (Fédération Nationale des Anciens Prisonniers de Guerre), venant au secours des victimes de la guerre.
Cette troupe aura comme régisseur Alfred Matagne jusqu'en 1953, date à laquelle il quitte son village natal. Adelin Thomas, instituteur, prendra la relève pendant de nombreuses années.
En 1985, pour la première fois, la troupe interprète une pièce wallonne ; depuis 1991, elle joue en alternance en français et en wallon.
En 2000, la décision est prise de changer le nom de la troupe FNAPG (qui n'a plus vraiment sa raison d'être), elle devient ainsi le « Cercle théâtral de Fraire ».
En avril 2010, le cercle a retrouvé son action philanthropique en se produisant au profit de l'aménagement de la fontaine du village, chère aux habitants et aux « Sentiers du Fer ».
Cette année encore, les bénéfices des représentations des 11 et 12 décembre prochains, en collaboration avec « L' Harmonie royale de Fraire », serviront à recevoir à Fraire « L' Harmonie italienne de Castions-di-Strada » (Frioul).
En 2001, l'harmonie de Fraire est invitée en Italie; l'année suivante, les musiciens de Castions-di-Strada furent les hôtes des Frairois. L'an passé, l'harmonie est retournée en Italie, et en août 2011 le village retrouvera avec plaisir l’ambiance italienne et ses concerts.
Au programme du Cercle théâtral, une pièce de Marc Camoletti : « LA BONNE ADRESSE ».
Afin de donner un nouveau souffle à la société et d'assurer sa pérennité, le cercle souhaite accueillir des jeunes (et moins jeunes) talents qu'il intégrerait dès 2011 dans son prochain spectacle. Une formation théâtrale n'est pas requise. Les personnes intéressées peuvent dès à présent s'adresser à : Dominique Laffineur : 071 65 51 55 ; Jean Thomas : 071 65 56 22 ; Fernande Matagne : 071 33 3979 ou 0473 51 52 14.
 
Fraire, salle communale : Le Cercle théâtral présente « La bonne adresse » de M. Camoletti, le 11/12/2010 à 18h30 et le 12/12/2010 à 15h30.
 

Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Marvin CARPENT - Aimée CHARLIER (071 655323) - Georgy DEBEL (071 655807) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Grégory DUBUISSON - Marc LORENT (0473 981972) Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979 - 0473 515214) - Jean THOMAS (071 655622) - Achille TROTIN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./ fax 071 655323).

Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération. La valorisation du cadre de vie des Frairois.

Nos partenaires : L’Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L’asbl Qualité-Village-Wallonie.

Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j’avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d’occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
« La Poste à Fraire 1882-2004 » par Bernard Bauthière (août 2006)
« Les Frairois dans la tourmente de 14-18 » par Aimée Charlier (Avril 2007)

Nos comptes bancaires : N° 732-0105202-08 « Les sentiers du fer - asbl » 34, rue du Sarazin à Fraire, et N° 742-0132442-72 « Réaménagement de la fontaine »
Réaménagement de la Fontaine : N° 000-0000004-04 de la Fondation Roi Baudouin, communication : « L82187-Les sentiers du fer asbl », avec attestation fiscale.

Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle