N° 16
Février 2010
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be


LA FONTAINE DES PÎSSINTES
      
 

L'ancienne et la nouvelle se ressemblent comme deux gouttes d'eau. Néanmoins, le cadre a bien changé au cours des 95 ans qui séparent les deux prises de vue. Avec l'achèvement du trottoir et les bancs de la commune, notre village a retrouvé un espace de rencontre convivial. Nos objectifs 2009 sont ainsi atteints.
Nos regards se portent désormais vers le troisième épisode de ce projet extraordinaire, dont l'aboutissement devrait vous permettre de vivre des années paisibles sous le charme de la « Fontaine des Pîssintes » et du doux murmure de son eau... Cest le vœu le plus cher que nous vous adressons pour 2010.

 
« LE MURMURE DE SON EAU » est conditionné par l'accord de l'autorité communale pour la fourniture du courant et par nos moyens financiers. L'étanchéité sera posée au printemps, la suite des travaux sera fonction de nos possibilités. Si vous souhaitez entendre le murmure de l'eau cet été, vous pouvez nous aider en utilisant notre Compte de projet à la Fondation Roi Baudouin. Vous recevrez une attestation fiscale à partir de 30 €.

 

Photos Jocelyne Gilioli © 28/12/2009   

 

NOTRE FONTAINE par Evrard-Remy Jeanne.

Elle a donc belle allure
Et reste notre fierté
Garnie de sa parure
Comme au bon temps passé
Etape par étape
Elle se termine doucement
On a remis la chape
Et tous ses ornements
Quant au réservoir d'eau
Cela a pris du temps
Ce ne fut pas du gâteau
De trouver l'artisan
Car pour nous satisfaire
Il fallait point par point
Nous refaire ses belles pierres
Comme au temps si lointain
Déjà l'année passée
Elle était mise sur pied
Et voilà cette année
La deuxième phase renaît
Nous savons que ce ne fut pas facile
De devoir tout coordonner
Car ce n'est pas une broutille
Que vous avez là commencée
Il ne faut pas oublier
que tout coûte bien cher
On n'a plus rien pour rien
Et nous ne sommes pas toujours fiers
D'aller tendre la main
Aussi notre devise à nous
C'est d'aller doucement
Et d'arriver au bout
 
De tous nos engagements
Nous restons bien conscients
Avons les pieds sur terre
Nous savons que l'argent
C'est le nerf de la guerre
C'est comme dans un ménage
On a parfois l'envie
On a le cœur à l'ouvrage
Mais le porte-monnaie est vide
C'est pourquoi avec les moyens du bord
Et les âmes de bonne volonté
Nous sommes arrivés presque au port
Et le bateau n'a pas sombré
La Fontaine reste comme jadis
Notre priorité
Elle est là, magnifique
Comme une reine de beauté
C'est du très beau travail
Que tous vous avez fait
Ça mérite une médaille
Vous l'avez bien gagnée
Vous l'aurez peut-être un jour, qui sait ? ?
Nous sommes très fiers de votre réussite
Et ne pourrons que vous encourager
De continuer par la suite
A redonner vie au passé
Mais surtout n'ayez pas de regret
Pour ces grands tracas et tous ces soucis
Quant à nous, nous vous comprenons
et c'est avec beaucoup de respect
Que tous ensemble nous vous disons...
          Merci
 

L'auteur a présenté son poème sur la place lors de la Fête de la Fontaine le 20 juin 2009. Merci Jeanne.


Dimanche 13 juin 2010 : DÎNER DE LA FONTAINE
 
 
Ambiance assurée avec
Jacques Gathy et son accordéon
 
Visite guidée de notre exposition
« D'une fontaine à l'autre »
 
 
 
 
Photo Jocelyne Gilioli © 28/12/2009   

 
ILS NOUS ONT QUITTÉS EN 2009 par Aimée Charlier.
 

En 2009, nous avons perdu le dernier prisonnier de guerre de Fraire, Roland Collin, qui vivait ces dernières années à Hanzinne, ainsi qu'un déporté du Service du Travail Obligatoire (STO), Joseph Blavier, décédé en octobre. Nous déplorons aussi le décès de Albert Larive, qui eut également à souffrir de la guerre. Ils avaient tous trois entre 18 et 20 ans en 1940.

 
Roland Collin, fait prisonnier le 28 mai 1940, arrive à Stablac (Prusse Orientale) au Stalag IA. Il travaille dans une mine, où il est blessé au bras. Après 5 mois d'hôpital, il est envoyé au Stalag VIII A à Görlitz. Là, il travaille dans une fabrique de briques et ardoises où il est bien traité ; y travaillent également des jeunes filles de l'Est, des Russes surtout, déportées. Roland a une « fiancée » russe, c'est Tania, dont il avait gardé le souvenir. A l'arrivée de l'armée russe, il est évacué - 600 Km à pied dans le chaos de l'Allemagne de 1945 - jusque Wilzburg où il est libéré le 12 avril 1945. Il rentre en train jusqu'à Charleroi et en auto à Fraire le 9 mai 1945.
 
 

Ci-contre : Roland avec un camarade de captivité.
Photo aimablement prêtée par Michèle Tourneur-Collin.

 
Joseph Blavier. En février 1942, un dimanche, les Allemands sont venus l'arrêter et l'ont amené à Philippeville, dans les bureaux de la police allemande où ils l'ont tabassé pour le faire avouer.
Joseph ne savait pas quoi, il n'avait rien fait, ne faisait pas de résistance... Après trois jours, il a été transféré à la prison de Namur avant d'être relâché. Il a appris qu'il avait été arrêté suite à une dénonciation, une basse vengeance. Il est donc rentré fin mars, et, l'année suivante, en mars 1943, il est déporté en Allemagne, en compagnie de Roger Wauthier, par le Service du Travail Obligatoire (STO). Ils avaient été retenus lors de leur passage à la Werbestelle de Dinant. Là, Joseph travaille dans une usine près de Stuttgart, où il a été aidé par un ouvrier allemand, Otto. Ils sont restés amis. Libéré le 18 avril à Hulbronn, il arrive en camion à Paris via Strasbourg puis en train à Charleroi, d'où il téléphone à sa maman. Joseph est rentré à Fairoul le 2 mai 1945 à 23 heures, en voiture avec
  Sylvain Neirincks. Au printemps 1946, il repartait pour l'Allemagne, afin d'accomplir son service militaire !

 
Albert Larive est décédé le 18 octobre 2009. Né à Marbaix, près d'Avesnes, il vivait à La Docherie en 1940-1945. Coureur cycliste, il participait souvent à des courses dans sa région natale, et, pendant la guerre, pour améliorer l'ordinaire, il en ramenait du beurre. Contacté par un FFI (groupe très constitué de résistants français) en vue de servir de courrier, il porte des messages, cachés dans un pédalier à axe creux, des deux côtés de la frontière. Le 10 avril 1944, il doit porter un message à Strée pour le « Groupe G » (Groupe de résistance belge). Il a été dénoncé et est attendu par deux feldgendarmes et des policiers en civil. Albert veut forcer le barrage et est abattu. Il a reçu deux balles dans un poumon. Emmené à l'hôpital à Mons jusqu'en juillet, deux infirmières l'aident à s'évader. Il devra se cacher jusqu'à la libération en septembre.

ÈL VÔYE DÈ FÉROULE, ÈL RUWÈLE DU RAUFFE ÈYÈ L'GRÈGNE CÔRNET, par Aimée Charlier.
 
Non, je ne vais pas écrire en wallon, je ne suis pas Brigitte Hosslet, mais, il y a quelques décennies, ces endroits n'étaient pas nommés autrement. « Dè seût d'èl voye dè Féroule » disait à sa famille un vieux monsieur né à la rue de Fairoul mais exilé depuis longtemps. La grange était un repère, un des rares bâtiments qui restait dans le coin après les ravages de l'autoroute. Lorsque l'on venait du village, elle était marquante, faisant le coin avec la rue du Rauffe, mais elle avait fait son temps la vieille grange, il fallait la réhabiliter.
 
Photo collection Michèle Tourneur-Collin.
 
Plusieurs générations d'enfants de la rue, de Fairoul, du Moulin, l'ont contournée pour se rendre à l'école. Aujourd'hui, la rue du Rauffe - la ruelle du Rauffe alors - n'est plus guère empruntée que pour se rendre au cimetière, image de la vie. Avant les grands travaux de la nouvelle route, elle était tellement romantique, la ruelle du Rauffe, avec son petit pont qui avait vu passer les trains pendant une centaine d'années.
Une ruelle en partait pour traverser les prés et se rendre au Moulin, une deuxième démarrait devant la maison de François et Marie, elle traversait le Fays et aboutissait à la route du Tique, vers Chastrès. Le ruisseau Jaune et son pont rustique n'étaient pas le moindre de ses charmes, l'eau y coulait paresseusement, avec seulement un petit glouglou. L'ayant dépassé, il fallait se méfier car un très vieil arbre creux gardait l'entrée du « pachi » Mathurin et les « gach'nârds », nombreux, ne se privaient pas de s'y cacher et de surprendre les arrivants.
En 1948, l'abbé Evrard s'est occupé de la construction de la première chapelle « NotreDame de Beauraing », à l'initiative de la famille Charlier de Morialmé. Pour arriver à l'école, il fallait alors longer le très beau parc de la cure et le vieux « fourni » en ruine qui intriguait les enfants. Certains, bien renseignés d'ailleurs, racontaient que c'était la maison de Marie Goderniat dont nous entendions tous les dimanches le curé Evrard recommander l'âme, il commençait toujours son sermon par là. Cette propriété, avec le vieux fournil, avait effectivement appartenu à Marie Goderniat qui en avait fait don à l'église. Nous saluions
  un peu plus loin les deux Victorine, Ida, Nelly, qui nous rendaient notre salut. Les maisons de ces personnes ont disparu, l'école, la place Verte, le parc... et encore plus. Tout cela nous éloigne un peu de la rue de Fairoul et de la grange Cornet.
La rue de Fairoul pouvait paraître moins attrayante que la Maroquette, car là, l'appartenance et la convivialité y étaient entières. Mais la rue de Fairoul avait ses inconditionnels : « dè seût d'èl voye dè Féroule ».
La famille Cornet est une ancienne famille de commerçants, la maison et ses dépendances appartiennent à la famille depuis 1889. Achetée par Henry Cornet (né à Yves-Gomezée en 1853 décédé en 1908), négociant, et son épouse Joséphine Lefèbvre (1849-1927) qui tenait une épicerie. Ils achètent ce bien, situé, dit l'acte d'achat, voie de Fairoul à Fraire, aux héritiers de Remy Ponslet. Leur fils Edmond (1878-1963) était bouilleur de cru dans sa jeunesse et a vendu des spiritueux jusqu'à sa vieillesse. Anna Durbecq (1896-1985), son épouse, aidée, par la suite, par sa fille Jeanine (1927-2008), continuait le magasin. Elles disposaient d'un bel assortiment de bonbons qui faisaient les délices des écoliers « d'èl voye dè Féroule ». Leurs descendants : Michèle Collin, épouse Tourneur ; Léon Collin et son fils Rudy.
Mes parents, Arthur Charlier et Lucie Bruyr, ont vécu rue de Fairoul. Leur maison et leur chantier à charbon se trouvaient à l'endroit du pont de la N5. Mon père était un « Maroquin » pure souche, il ne s'est jamais vraiment plu rue de Fairoul, maman était de la voie de Fairoul.
 
NOTES EXPLICATIVES
Rauffe : râteau qui servait aux mineurs de fer pour laver les minerais ;
Francois et Marie Huant-Boulanger habitaient la maison, maintenant en ruine, à l'entrée du Fays ;
Le pont : pont du chemin de fer (1848-1954), démonté vers 1980 pour élargir la ruelle ;
Le fournil : d'après Achille Trotin, un couple de nos ancêtres communs aurait vécu dans ce fournil au début de son mariage, dans la seconde moitié du XIXe siècle, car on ne trouvait plus de maison à Fraire à cause de l'extension de l'extraction du fer.
Les riverains de la ruelle du Rauffe : La première maison après le parc était occupée par Victorine Matagne-Leclef (dite « Victorine du Madjustêr' »). La seconde, par les sœurs Bayenet : Victorine et Ida (Les « Tonbis »), la maison faisant face à la place Verte était celle de Zéphir et Nelly Gilmaire-Gérard (dite « Nelly du Blandgène »).


Echos de la bataille des Ardennes en décembre 1944,
par Aimée Charlier.
 
En décembre dernier, les journaux ont rappelé les affres de « l'offensive Von Runstedt »
déclenchée le 16 décembre 1944 dans nos Ardennes et le Luxembourg.
Comment, à Fraire, avons-nous vécu cette triste période ?

 
- Léa Adam raconte : - « La veille de Noël 1944, Fidèle, mon mari, avait un mal de gorge, le docteur est venu, et je suis partie à pied chez le pharmacien à Yves-Gomezée. Arrivée à la Botte, j'entendais le bruit du canon dans le lointain, du côté de Dinant ». En ce mois de décembre 1944, j'allais avoir 12 ans la veille de Noël et je ressentais les inquiétudes des adultes. Il y avait de la neige et du brouillard, l'atmosphère était lourde. Je suis sortie dans la rue avec Rose Bayet, ma voisine, nous avons rencontré Arthur Van Hoeck qui nous a offert des chewing-gums, « friandises » que nous venions de découvrir en septembre et dont Arthur était bien pourvu, vu sa qualité de fils de cafetier, surtout en cette fin décembre 1944 où les Américains et les Anglais montaient au front, et assuraient l'approvisionnement des troupes. Nous entendions le trafic sur la grand-route, jour et nuit. Les chauffeurs, bien souvent des noirs américains, s'arrêtaient un peu dans les cafés. C'est comme cela que Pol De Witte, né en janvier 1945, est passé de main en main de ces soldats dans le café de sa maman Germaine Coeckelberg, car ils n'avaient jamais vu un bébé blanc. Fin janvier 1945, une lettre de Lucie Bruyr, ma maman, à ses cousins, exprime bien la grande inquiétude des Frairois, à juste titre puisque les Allemands sont arrivés jusque Celles et une jeep américaine, avec des Allemands en uniformes américains, jusqu'au « Rocher Bayard ». Maman écrivait : « Nous avions préparé nos valises, à nouveau... ».
Trois jeunes Ardennais, fuyant les combats, sont venus s'abriter chez le garde-champêtre Gaston Vanderstocken, avec qui l'un d'eux avait des liens familiaux. Ils sont restés jusqu'à fin février et ont rapidement fait connaissance avec la jeunesse de Fraire. Après le départ définitif de l'armée allemande, l'Ardenne était dévastée. Fraire a répondu généreusement à la demande d'aide, de l'argent a été envoyé ainsi que des denrées alimentaires. La direction de la fonderie du Rossignol a fait don de deux poêles conduits par les frères Museux au lieu de rassemblement.

 
Photos collection Michèle Tourneur-Collin.
En haut : soldats anglais le 1er février 1945, avec la fontaine à l'arrière-plan.
En bas : réfugiés ardennais, route de Fairoul, sous le pont du chemin de fer, avec Jeanne Remy et Jeanine Cornet, le 26 janvier 1945.

 

MARIAGE 1900 A FRAIRE.
Extrait d'un journal scolaire de 1955, par Jean Thomas.
 
De nombreuses personnes n'ont pas eu l'occasion de voir ou d'entendre la petite comédie intitulée « Mariage 1900 ». Comme vous le savez, cette pièce représentait le mariage du plus ancien couple marié à Fraire, en l'occurrence la cérémonie du mariage de M. et Mme Xavier Charlier. Nous n'allons pas ici vous donner l'acte du mariage dans son intégralité. Cependant, nous croyons que beaucoup d'entre vous seront heureux de lire les passages les plus intéressants de la saynète.

 
NDLR : Cette pièce a été créée et présentée par M. Adelin Thomas, instituteur, le 16 octobre 1955, sur un char garé à côté de la Grand-Place, à l'occasion de la fête des « Noces d'Or ».

 
LES ACTEURS :
Ce sont les garçons de l'école communale ainsi que Mlles Annie Locatelli et Marguerite Matagne.

 
Rôles :
Le bourgmestre en 1900
Le secrétaire
Le garde champêtre
Le cantonnier
Le facteur
Le boulanger
Un commerçant
Personnages :
M. Detroux
M. Gochard
M. Jules Preyat
M. Heurtot
M. Blondiaux
M. Fernand Charlier
 
Acteurs :
Jean-Claude Fourny
Arthur Matagne
Michel Donnet
Jean-Marie Evrard
Bernard Bauthière
Jean-Claude Collin
Armand Pirard
Des fermiers : Robert Mataqne, Francis Ponslet.
Des curieux : Jean-Marceau Fourny, E. Bayot, Jacky Dumoulin, Jacques Flandre, Victor Rigot, Alain Louis.
Un garde-chasse : Jean-Marie Collard.
Le marié
La mariée
Le père du marié
Le père de la mariée
La mère de la mariée
Les témoins
 
Xavier Charlier
Elvire Mahieu
Désiré Charlier
Théophile Mahieu
Appoline Delcroix
Camille Deflandre, Louis Croisez, Adrien Eghien, Jean-Baptiste Mahieu
Adolphe Louis
Annie Locatelli
Jean-Claude Blavier
Christian Baudinne
Marguerite Matagne
Raymond Ostyn, Jean-Louis Flandre, Amour Matagne, René Matagne.
 
LE GARDE CHAMPÊTRE, s'adressant aux curieux. — Eh là les amis, on crîye toudi su lès champètes èt lès facteûrs, mais dè wè bé què les comerçants èt lès cinsîs ont bé l'timps dè vni passér leu curiôsitè pou vèye èl' mariâdje !
LE CANTONNIER. — Si nos èstons vnus, c'èst pasquè c'èst l'fi du mar'chau qui s'marie èt qu' c'èst-st'in camarade dè djônèsse. L'pètit mar'chau s' ra bé contint dè nos vèye su l'tchèmin. Dj'espère bé qu'i nos pâyera ène goute à l'sôrtîye d'l'èglije !
UN FERMIER. — Bén sûr, c'èst pou ça qu'on èst v'nus !
LE GARDE CHAMPÊTRE. — Taijèz-vous, lès v'la, d'ayeûrs èl mayeûr èt l'sècrètére sont d'ja à l'salle comunale èt vlà lès mariès qui arivneut. Xavier a bé l'èr calme audjoûrdu... i nos rwéte... i n'cause né, il-a pourtant l'langue bé pinduwe... Vive les mariés !

 
Comparution des mariés et de leurs familles devant l'officier de l'Etat-civil de Fraire.
Lecture de l'acte de mariage célébré à Fraire le 5 mai 1900.

 
1. CHANT : « C'est aujourd'hui les Noces d'Or » (sur l'air du « Bia Bouquèt »).
 
2. DISCOURS PRONONCE PAR ARTHUR MATAGNE. — Nous sommes heureux, chers jubilaires, de vous fêter aujourd'hui. Cette journée entrera dans l'histoire de notre village. Il y a donc 50 ans que vous unissiez vos destinées. Nous sommes certes trop jeunes pour apprécier l'œuvre que vous avez accomplie au cours de ce demi-siècle. Si vous avez vécu des moments de joie, vous avez dû aussi connaître des jours bien sombres. Cependant, votre courage n'a pas faibli, et aujourd'hui comme en 1900, une famille, une grande famille, toute la population de Fraire communie avec vous dans la joie et dans l'amour. Bonne fête, chers jubilaires, et bonne santé.
 
3. PRESENTATION PAR AMOUR MATAGNE. — Ceci se passait le 5 mai 1900.
A Yves-Gomezée, en 1898 déjà, Ballériaux Jules et Hautenne Angèle s'étaient unis pour la vie.
A Authiol, le 11 mars 1902, c'était au tour de Herzger Alvin et de Gérard Caroline.
A Fraire, le 13 septembre de la même année, Fossion Sylvain et Auquit Aline s'unissaient, tandis que Warichet Jules et Defays Léonie accomplissaient le même acte à Yves-Gomezée, le 5 janvier 1903.
Enfin, Hautenne Emile et Masson Catherine se mariaient à Laneffe le 5 mai 1905.
A Fraire, le 5 mai 1900, comparaissaient Xavier Charlier et Elvire Mahieu devant le chef de l'Etat-civil de Fraire.
 
Le secrétaire lit l'acte de mariage.
 
LE BOURGMESTRE, poursuivant. — Le mari doit protection à sa femme, aide et assistance. La femme doit suivre son mari, partout où il juge résider.
LE PÈRE DE LA MARIÉE (C. Baudinne). — Eh Mayeur, vos djèz qu'èl feume doit obéissance à s'mari. A nos maujon ça n'a né stî come ça, hein Appoline ? (Appoline, elle, pleure...).
 
4. QUELQUES EXTRAITS...
... Du discours de monsieur le curé Evrard. — « Aujourd'hui, tous ici sont groupés pour vous fêter, pour vous souhaiter une journée agréable au milieu de vos enfants et de vos amis, pour prier Dieu de vous garder en bonne santé et de faire que, quelque jour, tous ensemble, les jeunes Frairois et les moins jeunes que vous êtes, nous nous retrouvions dans le ciel. »
... Du discours de monsieur le bourgmestre Mathurin. — « A travers les joies et aussi les douleurs, que nul n'évite, vous avez cheminé côte à côte, vous soutenant mutuellement, l'un personnifiant la force et l'autre la bonté. Vous vous êtes aimés et avez goûté le seul vrai bonheur que peut nous donner la vie, le spectacle de votre union qui doit être pour nous un exemple. »

 
FRÈRE - par Brigitte Hosslet.
 
A l'piquète du djoû qu' Frère èst bèle,
quand l'solia li carèsse sès rins.
Èt qu'in aîr pus lidjère què du vint,
anonce èl vènûe du bon timps.
 
Frère èstind sès djannès dintèles
quand l'èstè meûrit l'plin du tchamp.
Sint Djilin fét r'sèrer lès rangs,
d'sès sôdârds au tamboûr batant.
 
L'arière saison... èt Frère bèrdèle ;
on skeût lès gâyes a plin cabas,
on r'lît bétrâbes èt canadas ;
il a plou d'l'ôr au Trô Tomas.
 
Frère triyane padzou s' blanc paletot ;
durant lès chîjes au cwin du feu,
tèrtous acheune, on fét dès djeus ;
dès tchandèles pindeneut auz-ès teuts.
  Mais c'èst quand dè m'èrvén d'au lon,
què Frère èm' cheune toudi l'pus bèle ;
c'èst m'keur qui mârtèle ès' tchanson,
què ç'fuche a n'impôte qué saison !
 
SONDJE
L'aîr dè m'pètit vilâdje,
ît dins l'gout d'ène grîje peume ;
d'ai agni d'dins, goulûe,
lès-oûy clôs su l'bia sondje...
Èl solia sinteut bon
su lès vètès patûres.
Èt l'ombe dès wauts pouplîs
stindeut sès grands sètch bras.
Lès tchîpîyerîes dès-âyes
èt lès bourdons dès fleûrs
s'ont mèlè auz-ès clokes
Quand 'le sonént l'Anjélus...

Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Marvin CARPENT - Aimée CHARLIER (071 655323) - Georgy DEBEL (071 655807) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Grégory DUBUISSON - Marc LORENT (0473 981972) Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979 - 0473 515214) - Jean THOMAS (071 655622) - Achille TROTIN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./ fax 071 655323).

Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération. La valorisation du cadre de vie des Frairois.

Nos partenaires : L’Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L’asbl Qualité-Village-Wallonie.

Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j’avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d’occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
« La Poste à Fraire 1882-2004 » par Bernard Bauthière (août 2006)
« Les Frairois dans la tourmente de 14-18 » par Aimée Charlier (Avril 2007)

Nos comptes bancaires : N° 732-0105202-08 « Les sentiers du fer - asbl » 34, rue du Sarazin à Fraire
Réaménagement de la Fontaine : N° 000-0000004-04 de la Fondation Roi Baudouin, mention : « L82187-Les sentiers du fer asbl ».

Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle