N° 15
Mai 2009
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be


LA FONTAINE A RETROUVÉ SES PIERRES

Le mardi 12 mai, 8 pierres bleues ont débarqué sur la place du village. Quelques heures plus tard, ce n’est pas sans émotion que les anciens ont retrouvé leur « Fontaine Monumentale », telle qu’ils l’avaient connue et aimée. Une nouvelle étape vient d’être franchie dans la réalisation de ce projet ambitieux, un peu fou. Cela vaut bien une fête.


Pose de la première pierre,
par un temps de... fontaine

Un travail de précision

Une réalisation dont ces artisans peuvent être fiers

Samedi 20 juin 2009 - FETE DE LA FONTAINE

De 8 h à 9 h 30 : Concentration des voitures anciennes du Groupe AVAC
Les possesseurs d’une ancêtre sont invités à les accompagner - inscription : 071/651524
A partir de 9 h Marche organisée par les « Godasses » sur « les sentiers du fer »
6 et 12 km - inscriptions de 9 h à 12 h à la salle communale
Bar et collations - A partir de 12 h : Petite restauration à 3 €

15 h sur la place du village : rendez-vous costumé comme à
LA BELLE EPOQUE DE LA FONTAINE (1870-1950)

Verre de l’amitié - Arguèdennes frairoises - Défilé des ancêtres
17 h 30 L’école d’accordéon « Les P’tits Quinquins » de Boussois
18 h 30 « The BaN\Gs » : rock music
A partir de 18 h 30 Souper : Apéritif - Barbecue - Buffet de crudités : 15 € - enfants : 7,50 €
réservation souhaitée avant le 12 juin : 071/655323 - 071/650561 - 0495/497770
20 h : Jacques Gathy et son accordéon.

LA PLUS BELLE FONTAINE DE L’ENTRE-SAMBRE-ET-MEUSE
Depuis la mise en place du bassin en pierres bleues, de nombreux Frairois, mais aussi quelques habitants des villages voisins, sont passés l’admirer.
Les anciens l’ont reconnue comme l’image conforme des souvenirs de leur enfance, les plus jeunes l’ont découverte.
Suivant les notes de l’abbé Evrard, « cette magnifique fontaine à jets d’eau est la plus belle de l’Entre-Sambre-et-Meuse ».
Sans modestie ni esprit de clocher, nous le croyons très sincèrement.
SON PASSÉ, SON PRÉSENT, SON AVENIR...
1871... Naissance dans une commune riche de par l’extraction de son fer. Construction de prestige pour la commune, symbole de la prospérité du village.
1951 Le Conseil Communal décide sa démolition, pour raisons d’inutilité publique. Certains Frairois la regretteront, d’autres se réjouiront de trouver un parking à proximité des magasins.
2008 Suite au geste généreux d’une habitante, « Les sentiers du fer » ont pu concrétiser leur projet de reconstruction. La première phase des travaux est inaugurée le 14 juin.
2009 Grâce à l’aide de la Fondation Roi Baudouin et à quelques généreux donateurs (dont seulement 59 Frairois ), notre « Fontaine Monumentale » trône à nouveau sur la place, à quelques mètres de son emplacement d’origine.
Arrangement du trottoir : pierres bleues + pavés de rue.
2010 ? Eau, éclairage, finitions... Si nous trouvons les fonds nécessaires.
2106 Le 26 septembre : Fin du bail emphytéotique du terrain. Formulons l’espoir que « Les pîssintes du fiêr... du futur » veilleront à la reconduction du bail et que ce chef-d’œuvre sera toujours protégé et respecté par les Frairois.

L’EXTRACTION ET LA TAILLE DES PIERRES DE NOTRE FONTAINE

Extraction de la pierre brute, carrière de Chansin

Débitage des blocs, carrière des Nutons

Taille manuelle, carrière des Nutons

SON COÛT
- 1re phase des travaux (fondations) : (1)   5.603 €
- Pierres de taille (carrière + pose) : (2) 11.949 €
COÛT TOTAL ACTUEL : 17.552 €
TOTAL DES DONS REÇUS :
(dont 4.000 € de la Fondation Roi Baudouin)
11.386 €
SOLDE APRES PAIEMENT DES PIERRES :          0

(1) La 1re phase des travaux, ainsi que le complément de 563 € pour le paiement des pierres, ont été financés par les fonds propres de l’asbl
(2) après l’étanchéité intérieure du bassin, on atteindra 14.500 €


LA FONTAINE ET SON ÉPOQUE par Bernard Bauthière - décembre 2008.

A la veille de finir les travaux de la fontaine, nous allons tenter de nous rappeler les années où elle fut imaginée et construite. Pour nous replonger dans cette époque de notre histoire, nous devons réfléchir sur la gestion de notre pays qui détermina la vie de tous les jours dans nos communes. Les idées et la révolution française de 1789 avaient ravivé la domination des ordres privilégiés, supprimé les cloisons qui séparaient les classes sociales et amené le triomphe, non du peuple, mais de la bourgeoisie (tiers états), le prolétariat, énervé par la prohibition de toute association, tombe dans une misère croissante. Notre révolution de 1830 avait confirmé chez nous cette conquête. Or la classe bourgeoise dirigeante, qui possédait de grandes qualités d’ordre, de culture, de modération et de travail, manqua d’être magnanime, tant par l’esprit que par le cœur. Absorbée par les nécessités de la vie matérielle dans un état récemment créé, elle ne sut pas sentir que le peuple souffrait. Il allait en découler des revendications démocratiques.

De 1830 à 1850 : « L’indifférence » - La situation des ouvriers
Au point de vue économique les vingt premières années de notre indépendance ne furent pas heureuses. La surproduction, la concurrence étrangère, certains abus du système capitaliste et de mauvaises récoltes (1845 et 1847) causèrent une misère telle que le tiers de la population était dans le besoin. Dans tout le pays, la manufacture, qui avait remplacé le bois par le coke, installé les machines à vapeur et perfectionné les moyens de transport, produisait trop car nous manquions désormais de débouchés ; en fait notre grande industrie ne pouvait plus compter sur les colonies hollandaises qui avaient stimulé sa prospérité. En Flandre, l’industrie textile, privée de sa clientèle étrangère, était encore
 
étouffée par la concurrence de l’Angleterre qui avait amélioré son outillage. Les produits du sol ne suffisaient pas à nourrir le peuple qui payait fort cher le blé importé. Les ouvriers touchaient des salaires de famine de 0,5 à 2 frs par jour, dans l’agricultures 0,52 frs en 1842 ; hommes, femmes et enfants, même en-dessous de neuf ans, se prêtaient à un labeur excessif : travail nocturne, journées de plus de 12 heures, semaine de 7 jours. Ils étaient fréquemment les victimes d’abus criants, tels que la violation du contrat de travail, le « troc système » ou paiement en nature par l’obligation de se fournir chez le patron, en denrées et en vêtements. L’absence de précautions contre les accidents et de mesures de protection contre la maladie et la vieillesse, les habitations malsaines (taudis). Devant tous ces maux l’ouvrier se trouvait désarmé. Or, les ouvriers ne pouvaient songer à changer les lois, car, étant pauvres, dans le cadre du suffrage censitaire (1831/1893) ils ne jouissaient pas du droit de vote. Etait électeur celui qui payait le « cens » (le cens est le seuil d’imposition qui conditionne le droit de vote), une contribution fixée par la loi ! Le cens différentiel, d’application de 1831 à 1848 : entre 20 et 100 florins d’impôt. Grâce à ce système la domination bourgeoise se maintint, malgré de vaines tentatives pour rabaisser le cens. Le peuple des campagnes dépendait des propriétaires et du clergé. A cette époque, la théorie économique libérale, ou le « MANCHESTERIANISME », dominait ; se fiant à la liberté, elle pensait qu’il fallait « laisser faire », « laisser passer », et que l’Etat ne devait pas intervenir. 160 ans plus tard, comparez avec notre système économique actuel « La MONDIALISATION ». Cependant, quelques économistes réclamaient le secours de l’Etat en faveur d’une réglementation du travail,

d’œuvres d’épargne et de prévoyance, des socialistes étrangers tentèrent vainement de répandre leurs idées dans le peuple. Le fondateur du COLLECTIVISME Karl Marx écrivit à Bruxelles son manifeste, il fut expulsé par le Ministre Rogier en 1848. L’Etat de son côté s’abstint, par principe, d’intervenir.
1850-1880 : « Les initiatives privées »
La situation des ouvriers s’est améliorée, au moins dans l’industrie. Les perfectionnements du machinisme et des transports, l’ouverture de nouveaux débouchés à l’extérieur et l’affluence du capital ont permis à l’industrie plus prospère de relever les salaires presque jusqu’à les doubler. L’état de l’agriculture reste stationnaire.
Revenons à notre fontaine... Entre 1856 et 1870 les divers conseils communaux se consacrent à restaurer les points d’eau, bacs, fontaines, abreuvoirs, situés au bord du Preyat (Place actuelle). Ces travaux sont à répétition, on n’arrête plus de restaurer ! Après l’expropriation d’une habitation en 1870, l’emplacement de la nouvelle fontaine sera établi, les plans, le Maître d’œuvre. Estimation : 15.000 frs de l’époque, équivalent à 371.000 euros (2000).
Nous pouvons ainsi observer que cette dépense prestigieuse pour le conseil communal libéral était, pour la prospérité, une preuve de bonne gestion.
 
La prospection minière (limonite) et les crayats de fusion remplirent les caisses communales ; lors d’un tournoi de balle pelote en 1851, la commune remit au premier prix 5 montres suisses en or et au deuxième prix 5 montres en argent, selon l’abbé Evrard.
Le 25/11/1848 fut inaugurée la ligne de chemin de fer Walcourt-Morialmé. Huit firmes exploitent le minerai de fer, les crayats, la terre plastique acheminée à Andenne (1), haut lieu de fabrication et de cuisson. La construction des immeubles communaux, du cimetière, la création en 1872 du premier Bureau de Poste, la création de l’école communale près de l’église, datent de cette période. Tout ce qui a été construit à l’époque est toujours visible, sauf la fontaine qui a été démantelée en 1951, trop ringard !
En 2000, à leur création, « Les sentiers du fer » eurent un projet, peut-être utopique, mais voici, avec beaucoup de persévérance, de bénévolats, d’amis, de personnes généreuses, et surtout avec la compétence de notre Président Yvon Fontenelle, après 9 ans le projet se concrétise.
La population de Fraire pourra, dans le courant du mois de juin 2009, revivre ce qui était « l’original passé » de notre village, après 58 ans, elle aura fait seulement quelques pas de côté !

(1) d’où l’actuelle « Rue d’Andenne » tient son nom.

NOS ITINERAIRES SONT BALISÉS
Notre projet de création d’itinéraires de promenades pédestres à la rencontre du passé minier et industriel de Fraire, Fairoul et Yves-Gomezée a été réalisé en collaboration avec l’Agence de Développement Local de la Ville de Walcourt et l’asbl Qualité-Village-Wallonie. L’étude a débuté à la fin de l’année 2000, la pose des équipements et balises est terminée depuis avril dernier. Il reste à placer les cartes dans les « Panneaux Départ », ce qui devrait bientôt être fait. Le projet comprend un circuit principal de 16.5 Km, balisé dans les deux sens, et quatre boucles, soit une longueur totale balisée de 52 Km. Le balisage et les équipements ont été réalisés avec le soutien du Commissariat au Tourisme de la Région Wallonne et de la Ville de Walcourt. Les dépliants touristiques, en cours de conception par Qualité-Village-Wallonie, seront bientôt disponibles.
 


INAUGURATION À FRAIRE le 14 juin 2008
par Maddys Michaux-Verhulst (Ham-sur-Heure).

A Fraire, ce samedi 14 juin
C’était jour de fête
Le ciel était pluvieux
Mais les cœurs étaient heureux... !
 
C’était un événement
Sur la place du village, on rétablissait
Une fontaine d’antan
Enlevée, il y a plus de cinquante ans...
 
Ce fut une belle inauguration
Le discours du Président retint toute l’attention
D’autres suivirent...
Et le curé vint la bénir.
 
La fanfare déversait ses flonflons
Et, en tout sens, courraient petites filles et petits garçons
L’âge mûr côtoyait la jeunesse
Puis, à la salle, tout se poursuivait dans la liesse... !

L’achèvement de la fontaine coûtera au moins 7.000 €.
Il n’est pas trop tard pour nous apporter votre aide.
Si vous souhaitez voir couler l’eau de la fontaine, merci de verser vos dons au compte N° 000-0000004-04 FONDATION ROI BAUDOUIN - Rue Brederode, 21 - 1000 BRUXELLES.
Attention de bien indiquer la mention : « L82187 - Les sentiers du fer - asbl »
Les dons faits à la Fondation donnent droit à une attestation fiscale à partir de 30 €. (art. 104. CIR), celle-ci vous sera envoyée par la Fondation au mois de février de l’année qui suit le don. L’asbl Les sentiers du fer s’engage à tenir les donateurs au courant de l’état de la souscription et de l’avancement du projet.

FRAIRE - VILLAGE FLEURI
Depuis ce samedi 30 mai, notre village est à nouveau fleuri, grâce au dévouement de quelques membres et amis de notre association, et à l’aide logistique de la commune. Nos bacs et jardinières rendent nos rues plus agréables et valorisent notre cadre de vie. Merci à nos amis les riverains qui voudront bien y consacrer quelques minutes pour les arroser.


Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Marvin CARPENT - Aimée CHARLIER (071 655323) - Georgy DEBEL (071 655807) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Grégory DUBUISSON - Marc LORENT (0473 981972) Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979 - 0473 515214) - Patrice PLANCHE (071 655966) - Achille TROTIN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./ fax 071 655323).

Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération. La valorisation du cadre de vie des Frairois.

Nos partenaires : L’Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L’asbl Qualité-Village-Wallonie.

Nos publications :
« Fraire sur les traces de son passé minier » par Achille Trotin (septembre 2001)
« En 1940, j’avais 7 ans et je me souviens... » par Aimée Charlier (septembre 2002)
« Les croix d’occis de mineurs à Fraire » Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
« Promenade à Fairoul » Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
« Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire » par Aimée Charlier (octobre 2004)
« La Poste à Fraire 1882-2004 » par Bernard Bauthière (août 2006)
« Les Frairois dans la tourmente de 14-18 » par Aimée Charlier (Avril 2007)

Nos comptes bancaires : N° 732-0105202-08 « Les sentiers du fer - asbl » 34, rue du Sarazin à Fraire
Réaménagement de la Fontaine : N° 000-0000004-04 de la Fondation Roi Baudouin, mention : « L82187-Les sentiers du fer asbl ».

Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle