N° 10
Avril 2007
 
FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

 
Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - asbl - Contact : Y. Fontenelle, rue du Sarazin, 34 - 5650 Fraire – 071/65 53 23 – y.fontenelle@skynet.be


2006 : une année très active

Axée sur la valorisation du cadre de vie, l'entretien de la connaissance de l'histoire du village et de ses traditions, l'organisation de rencontres festives encourageant la convivialité.
 

Liste de nos réalisations :
Opération village fleuri ; Boutiques èt vîs métîs et rallye ; Organisation de la Manifestation patriotique du 11 novembre ; Participation à la Saint-Nicolas des écoles et de la Résidence "Les Saules" ; Nouvelle publication : L'histoire de La Poste à Fraire. Fiêr dè nos Pîssintes ; Poursuite de notre projet d'itinéraires balisés. La fresque murale inaugurée le 9 décembre au cafè à l'goute.

 
Ci-dessous : la fresque a été bien baptisée.

 
Nos projets pour 2007
Cadre de vie, sauvegarde de la mémoire, rencontres festives et poursuite de nos objectifs de mise en valeur et de préservation du patrimoine bâti, soit :

 
- Fleurir notre village ; Restaurer le patrimoine funéraire ; Baliser nos itinéraires ; Organiser les manifestations patriotiques. Publier de nouvelles brochures sur l'histoire du village - Fiêr dè nos Pîssintes - et programmer des
 
Festivités en octobre :
• Le samedi 27 : Rencontre d'automne et remise du VIe Trophée Qualité-Village - une organisation de l'asbl QVW, notre fidèle partenaire depuis 2001 - En tant que lauréat du Ve Trophée, nous aurons l'honneur d'accueillir des personnalités de la mouvance du patrimoine wallon et les comités villageois candidats au Trophée, qui, comme nous, œuvrent pour la sauvegarde du patrimoine de leur village.
• Le dimanche 28 sera réservé aux Frairois, avec une exposition rétrospective des Pîssintes du fiêr et un rallye pédestre à la rencontre des Croix d'occis.
Nous ne pouvons vous en dire plus aujourd'hui au sujet de ces projets, rendez-vous dans nos prochains numéros...

 
A gauche en bas :
la fresque ou notre histoire en images.
Ci-dessous : Boutiques èt vîs mestîs : les dentellières.
 

Des enfants marocains d'Assa sur les Sentiers du fer

Le jeudi 5 avril, 33 écoliers de la ville d'Assa (Sahara Occidental) avaient rendez-vous avec notre passé. Guidés par des membres de notre association, ils ont découvert nos précieuses croix d'occis de mineurs et les sites remarquables de la pâture du Zin et du Bayau de la Machine, endroits bucoliques bien différents du désert saharien. Sur le chemin du retour vers l'école, l'histoire de notre village leur fut contée en images à la fresque Jean Delfosse. Après cette longue promenade dans les champs, et dans le temps, les petits Sahariens ont encore trouvé la force d'exécuter des danses et des chants typiques de leur pays, devant une salle communale comble et enthousiaste. Parions que ces enfants ne sont pas près d'oublier leur après-midi sur nos sentiers du fer. A Assa, dans les mois à venir, nous l'espérons, on parlera sans doute des Sentiers du fer et des Pîssintes du fiêr, de nos minières et des beaux paysages de la... Maroquette.


Justin Van Hoecke : Médaille d'or, plus l'argent et le bronze !
En 2e année juniors, après d'excellents résultats en 2005 et 2006, Justin a très bien commencé la saison 2007. Le 4 février dernier, sur la piste du vélodrome de Gand, il a remporté la médaille d'or avec le titre de Champion de Belgique du kilomètre arrêté, et, sans doute, un ticket pour les championnats du monde sur piste qui auront lieu à Mexico en juillet. La veille, il avait pris la deuxième place de la poursuite individuelle (médaille d'argent), acquis une médaille de bronze dans la poursuite par équipe, la cinquième place dans l'épreuve du scratch, et la septième place de l'épreuve de vitesse. Rappelons que, chez les débutants, Justin avait été classé troisième au championnat de Belgique sur route.
 
Samedi 10 mars - Après son titre de champion de Belgique conquis sur la piste Eddy Merckx, Justin Van Hoecke est en grande forme. Il est monté sur la 2° marche du podium à l'épreuve sur route de Lierde. L'épreuve avait réuni 70 participants et c'est à deux que la victoire s'est disputée.
 

Dimanche 11 mars - Justin a démontré une nouvelle fois son état de forme en montant sur la 3e marche du podium à Schoonaarde (95 partants). Justin faisait partie de la bonne échappée qui comptait 8 coureurs.
Dimanche 18 mars : 2e / 85 partants à Berloz.
25 mars : La BERNAUDEAU - Vendée (Coupe du monde Juniors)
Justin Van Hoecke termine 11e en remportant le sprint du peloton (2e Belge et 1er Wallon).
 

Notre dernier combattant et ancien prisonnier de guerre
s'en est allé
Joseph est donc parti en ce mois de mars, c'était le dernier combattant et prisonnier de la guerre 40-45 de notre village. Une période s'achève, une page se tourne, mais gardons le souvenir de ces hommes qui ont souffert et de ce qui s'est passé lors de cette terrible guerre.
A la mortuaire, notre bourgmestre Marcel Leclercq, qui, depuis plusieurs années, assistait Joseph lors des fêtes patriotiques, lui a adressé un dernier et émouvant au revoir. Deux drapeaux, portés par M. André De Deckere, d'une part, et M. René Blavier, fils d'un ancien prisonnier, d'autre part, rendaient un hommage bien mérité à Joseph. En passant devant le monument, une sonnerie Au Champ a retenti, exécutée par Laurent Piérard. A l'église, fut rappelé le parcours difficile de notre ancien prisonnier, au Stalag IA, en Prusse orientale, où en hiver il fait facilement -30°.
 
En 1945, à l'arrivée des Russes, il a fallu à Joseph une solide santé pour résister à la marche, par -20 à -25°, dans la neige, les ruines et le manque de ravitaillement, et qui a duré un mois, en vue de son rapatriement. Il lui a fallu aussi un grand courage pour lutter contre la maladie qui l'a alors atteint. Arrivé finalement à Odessa en train, il a pris un bateau pour Marseille, où il a été accueilli de façon admirable par les Français. Après la guerre, Joseph, originaire de Chastrès, a épousé Andrée Remy et s'est établi à Fraire où il s'est toujours dévoué en faveur de ses anciens compagnons d'infortune, jusqu'au moment où des problèmes de santé l'ont atteint. Le parcours de Joseph Sibille a été décrit dans Fiêr dè nos Pîssintes #5 de mai 2005.
       Aimée Charlier
 
 

L'èscoupe c'èst nin l'loucèt - Mise au point de Raoul Désirant.

Lors de mon arrivée à Fraire, après mon mariage, mon épouse, m'ayant amené au jardin, m'a fait comprendre (je n'ai pas et n'ai jamais eu la main verte) qu'il était temps de bêcher. (Je commençais à parler wallon, j'étais originaire de Forchies où mes quatre grands-parents avaient travaillé dans les mines).

YVETTE. —  I s'reut timps d'fé l'djârdin !
RAOUL. —  Oui (tout fier) Je vais ké l'èscoupe.
Y. —  J'y vais ! (Avec un regard étonné, elle me rapporte une pelle servant à rentrer le charbon !).
R. —  Que veux-tu que je fasse ? Ce n'est pas avec cela qu'on bêche !
Y. —  Il me semblait bien... C'è-st-in loucèt qu'i faut !
R. —  Non, avant de répandre le wc, il faut bêcher, donc j'ai besoin d'ène èscoupe !
Y. —  Arrêtons ! Ici, une bêche est un loucèt, une pelle à charbon est une èscoupe, la louche wc est la louce a pûria.
Alors que, à Forchies : une bêche est une èscoupe ; la louche wc est ène louce, une pelle à charbon se dit in palo.
 
NDLR : I faut yèsse wallon pou s'y rconète !


Wallons brimés - Texte de Johan Viroux, Bastogne, dans un journal agricole.

Quand on essaie d'inculquer à l'école que la langue des Wallons est le français depuis des siècles, on fait fausse route. L'institution scolaire "omet" de rappeler que le français fut imposé par la force à la majorité de la population dès la scolarisation obligatoire, au siècle dernier. Des générations de Wallons furent, tout comme les néerlandophones, les germanophones et les "luxembourgophones", punis par leurs professeurs avec toutes sortes de châtiments.
Qui a déjà entendu parler du "signum", sorte d'objet que, pris sur le fait, l'élève recevait pour avoir parlé wallon ? Avec un peu de patience, il suffisait à l'élève puni de dénoncer un condisciple qui avait ensuite commis le même "méfait".
Ainsi, l'enseignement a fait des Wallons des complexés et ce, de façon durable. Un anthropologue de Louvain, M. Jucquois, l'a bien constaté : la perte d'identité des Wallons a été un des "moteurs" du déclin économique et social dont, malgré des discours ronflants, nous ne nous sommes pas encore relevés.
 
Un peu de nostalgie... La route de Fairoul et « sès vîyes djins »
Souvenirs de Mireille Charlier - Années '50 - Suite du bulletin #7 de janv. 2006.
Dans la dernière mouture, elle nous parlait de Doxie et Victor Bayet-Dutron et de leur maison.
La maison suivante, c'était chez les Lambert, les parents de Lucienne. Je me souviens de Marc, avec sa canne et sa casquette, sa femme était assez grande et forte (1). Je n'en ai pas de souvenir marquant. Après, il y avait les parents de Denise, les vieux Lecoq, qui étaient bien soucieux de l'avenir de leur fille quand ils ne seraient plus là. Je les ai entendus le dire à ma grand-mère. Il y avait aussi Alphonse, Denise et Marie-Claire, qui est morte tout enfant. En poursuivant
  ma route, j'arrive à la maison d'Olympe (2) qui était occupée, dans mon enfance, par la famille Carlier. La dame, une Française, était en mauvaise santé et était allée au "Sana", où elle avait appris à habiller des petites poupées au crochet et à la fourche. J'en ai gardé une très longtemps. Ils avaient deux filles plus jeunes que moi. Ensuite, il y avait Zéphirin et Clotilde, leurs enfants et Catherine (3). Ils étaient marchands de légumes. J'ai fait une grosse frousse à Clotilde en allant faire une course chez elle, je suis tombée, et mon menton a rencontré une pierre bleue mise de champ à l'entrée de la remise qui servait de magasin, et je saignais   abondamment. Toutes ces personnes habitaient sur le Tienne. En contrebas, sur la route de Fairoul, il y avait le magasin "Chez Cornet", qui était tenu par Anna et sa fille Jeannine. Edmond, le père, était négociant en liqueurs, il avait une vieille voiture noire qui ferait maintenant la joie des collectionneurs. Il y avait aussi Henri, le fils, qui était malheureusement handicapé, il était souvent sur la porte en train de fumer la pipe, il connaissait tout le monde. Mon horizon journalier se terminait chez Fernand et Jeanne Mathurin, et leur fils Robert. Vivait avec eux un vieux monsieur : Victor, c'était le papa de Fernand.
(1) C'était Joséphine Deroo, dite Joséphine du Frérot. (2) Maison de Nado Louis, qui appartenait alors à Olympe Charlier. (3) Zéphirin Fourny, Clotilde Mansy et sa maman Catherine Debessele.


Une (petite) découverte à Fraire fait surgir quelques souvenirs.

Dans une maison de la rue de Morialmé, ci-avant occupée par Rosalie Hautenne, les
  nouveaux propriétaires font quelques travaux. En abattant un mur, ils découvrent, à l'intérieur de celui-ci, une bouteille utilisée en pharmacie, avec une étiquette parfaitement conservée portant l'inscription : Calixte GUERIN, Pharmacien - FRAIRE. Rudi Collin, qui assistait à la découverte, conseilla de ne pas jeter l'objet, préférant le porter à son grand-père, Raoul Désirant, qui s'intéresse à l'histoire de Fraire. Raoul, derechef, l'amène aux Sentiers du fer. Voici ce que cela suggère. Au cimetière se trouve la tombe de Calixte GUERIN, Pharmacien à Fraire, décédé à Caen, Calvados, France, le 26 déc. 1914 à l'âge de 48 ans. Il faisait apparemment partie de la famille Latour, bien connue à Fraire au début du siècle.
A partir de 1914 Fraire n'a
  donc plus de pharmacien, il fallait aller à Yves-Gomezée, à pied, ou entre deux bus.
Certains, de la Maroquette, se rendaient à Morialmé. Cette situation a duré jusqu'en 1949, quand Arthur Breda est venu s'installer, d'abord en face de l'église - maison anciennement Dubois - et ensuite route de Laneffe, en face de l'actuelle pharmacie. M. Breda a ensuite remis son commerce à Maurice Levêque (1961 ?) qui a fait bâtir la pharmacie actuelle. L'officine de M. Guerin devait se trouver aussi route de Laneffe ; quelqu'un pourrait-il nous renseigner à ce sujet ?
Merci à Raoul, et félicitations à Rudi.
 
La tombe Calixte Guerin se trouve menacée, bien qu'en bon état. Il y a 2 stèles, dont l'une est effondrée et cassée. Il suffirait d'évacuer ces débris.
          A. Charlier.
Bientôt Fraire fleuri
Comme chaque année, notre association se prépare à fleurir le village, avec l'aide logistique communale. Nous invitons nos amis Frairois à soutenir notre projet en fleurissant leur maison, et notre village sera encore plus accueillant !

Radio-Namur à Fraire - En mars 1951
Vers 2 h 30, les anciens de Fraire, les 108 de plus de 70 ans alertés par une aimable invitation, s'en viennent au local du Peuple : 40 avaient répondu à l'appel malgré le temps maussade. M. Mathieu, instituteur en   chef, salue Radio-Namur, puis félicite les anciens d'être venus si nombreux. M. le curé fait ensuite l'historique de Fraire. Les tout-petits donnent "Bons vieux de Fraire" puis "La petite classe". On entend ensuite "Les
  doigts", "L'ivrogne", "Grand'Père", "Le bonheur niche", "Echos d'autrefois", "Jeanne au pain sec", "Berceuse pour les grands'pères", un morceau de bugle fort bien réussi. La doyenne d'âge Marie-Thérèse Mathieu, 92 ans, lit un résumé de l'histoire de sa famille. Au cours de la réunion, des cigarettes sont offertes aux vieux, des ballotins à tous les anciens. Fleurs et moka sont présentés à la doyenne Marie-Thérèse Mathieu et un moka est offert à Victorine Matagne-Leclef qui éleva 10 enfants.
Radio-Namur, par la voix de son speaker Gérald, de son accordéoniste Leroy, entretint la joie et l'entrain au cours de toute la séance.
• Extrait du Courrier du 24 mars 1951.
Ci-dessus - De g. à d., debout : L'abbé Evrard ; Henry Bultot ; Augustin Auquit ; Alexis Matagne ; Clarin Many ; Le frère d'Adèle Leclef ; Jules Ballériaux ; Amour Hosslet ; M. Bernard ; Omer Carly, dit Omer Laïte ; Sylvain Fossion ; Jules Warichet, dit Èl Roquèt ; Aimé Gérard, dit l'Roudje Boulot ; Remy Charlier, dit Remy Gus Gèlique ; Fernand Mathurin, Bourgmestre.
Assis : Victorine Bayenet, dite du Tonbis ; Irma Charlier, ép. Henry Bultot, dite Irma Gus Gèlique ; Léonie Defays, ép. Jules Warichet ; Marie Maurtot, ép. Lucien Lefer ; Maria Magoteaux, ép. Augustin Auquit ; Marie Preyat,veuve Aimé Bruyr ; Angèle Hautenne, ép. Jules Ballériaux ; Céline Mahieu, dite Céline Duwine, ép. Charles Deroo ; Marie-Thérèse Mathieu, dite du Mouche, veuve Flandre ou Èl Gros Thomas ; Victorine Adam, veuve Pierre Mathieu, dit Pierre du Mouche ; Alina Auquit, dite Alina du Tchirou ; Victorine Leclef, veuve Amour Matagne ; Esther Charlier, ép. Aimé Gérard ; Adèle Leclef, veuve Gustave Alin.

 

Nos cartes de soutien 2007 sont en vente. Merci de réserver bon accueil à nos membres.
Notre groupe : Léa ADAM (071 655148) - Bernard BAUTHIERE (0475 999788) - Aimée CHARLIER (071 655323) - Pascal DECAMP (0495 492345) - Pol DE WITTE (071 655854) - Jean-Jacques DRABBEN (071 650294) - Marc LORENT (0473 981972) - Blanche MATAGNE (071 650561) - Fernande MATAGNE (071 333979) - Patrice PLANCHE (071 655966) - Achille TROTIN (00 333 27 466352) - Charles SEPULCHRE (071 650388) - François SEPULCHRE (071 650388) - Yvon FONTENELLE (tél./ fax 071 655323).
Nos objectifs : La sauvegarde de la mémoire et du patrimoine, bâti et non bâti, public et privé, de Fraire et Fairoul, en particulier la sauvegarde et la mise en valeur du passé minier et industriel et le transfert de la connaissance du passé du village vers la jeune génération. La valorisation du cadre de vie des Frairois.
Nos partenaires : L'Agence de Développement Local et le Centre Culturel de la Ville de Walcourt - L'asbl Qualité-Village-Wallonie
Nos publications :
" Fraire sur les traces de son passé minier " par Achille Trotin (septembre 2001)
" En 1940, j'avais 7 ans et je me souviens... " par Aimée Charlier (septembre 2002)
" Les croix d'occis de mineurs à Fraire " Fiche de patrimoine éditée par la Région Wallonne (septembre 2003)
" Promenade à Fairoul " Textes de Pascal Decamp, Jean Barreaux et Aimée Charlier (septembre 2004)
" Répertoire des spots et... Petite chronique de Fraire " par Aimée Charlier (octobre 2004)
" La Poste à Fraire 1882-2004 " par Bernard Bauthière (août 2006)
" Les Frairois dans la tourmente de 14-18" par Aimée Charlier (mars 2007)
Notre compte bancaire : N° 732-0105202-08 "Les sentiers du fer - asbl" 34, rue du Sarazin à 5650 Fraire.
Site Internet (Arthur Matagne) : http://users.skynet.be/fraire/sentifer/sentife.htm

Editeur responsable : Yvon Fontenelle