FIÊR DÈ NOS PÎSSINTES

à Fraire...

N° 3
Juin 2004
Feuille périodique éditée par le groupe  Les sentiers du fer / Les pîssintes du fiêr - ass. de fait - Contact :Y. Fontenelle, rue Sarazin, 34- 5650 Fraire - 071/655323 - y.fontenelle@skynet.be
Fiêr dè nos Pîssintes : Jusqu’à présent notre petit journal a pu compter sur la générosité d’amis dévoués et sur l’aide de notre partenaire Qualité-Village-Wallonie. Ceux-ci nous ont permis de démarrer, nous leur en sommes reconnaissants. Toutefois, cette solution, au coup par coup, ne présente pas de garantie de continuité. C’est pourquoi, à partir de ce numéro (version papier) de juin, vous allez découvrir des annonces de commerçants, d’artisans et de sociétés de notre village, que nous remercions pour leur participation, nous vous les recommandons vivement. Ceux qui n’ont pas encore été sollicités sont évidemment les bienvenus.

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Les 22, 23 et 24 octobre 2004 - Salle communale, rue de Fairoul à Fraire

EXPOSITION
" Les cafés de notre village et d’ailleurs, au temps jadis... "

en partenariat avec l’a.s.b.l. Qualité-Village-Wallonie

Au programme :

  • Vendredi 22 à 18h30 : On pindra l’pèton !

18h30 : Accueil et visite de l’exposition

19h00 : Présentation, par l’a.s.b.l. Qualité-Village-Wallonie, de sa mission et d’une sélection des projets
soutenus par l’association.

19h15 : Conférence " Que sont nos cafés devenus ? " par Philippe Tabary - Commission européenne.
Possibilités de restauration à partir de 20h30.

  • Samedi 23 à 18h00 : Vernissage de l’exposition et ouverture de notre café du temps jadis

Restaurations à partir de 19h30.

  • Dimanche 24 à 11h00 : - Ouverture de l’exposition - Restaurations à partir de 12h00...

15h00 : Divertissements : " Si Fraire nous était conté? - Èyèt si Frère nos èsteut contè ? " Rétrospective à travers chansons et anecdotes mises en scène et animées par les Frairois.

Èyèt ô niût, on dèspindra l’pèton !

  • Lundi 25 à 9h30 : Place aux écoliers... A la découverte du passé de notre village.
Rappel aux habitants de Fraire, et d'ailleurs...

Nous sommes toujours à la recherche de documents et objets divers en rapport avec les anciens cafés et leurs tenanciers : photos ou dessins d'intérieurs et d'extérieurs, enseignes, anciennes affiches, tarifs, plaques réclames de bières ou autres, documents divers, histoire des bâtiments, tables, sièges, pompes à bière, bouteilles, verres, cendriers, cartons, ... Aujourd'hui, nous n'avons pas de photo de certains cafés de Fraire toujours en activité dans les années 70. Nous restons à l'écoute de vos précieuses informations et anecdotes, elles devraient nous aider à la réalisation de notre programme.
Les documents et objets prêtés seront repris dans une " Convention de prêt " signée par l'emprunteur, ils seront restitués intacts à leurs propriétaires dès la fin de l'exposition. A la demande de ces derniers, les photos pourront être scannées et, dans ce cas, l'original sera immédiatement rendu.
Contacts : Léa Adam, 45 rue des Minières 071 655148 - Aimée Charlier, 34 rue du Sarazin 071 655323 - Anne FRANCHIMONT 065 318027 - Blanche Matagne, 9 rue de Morialmé 071 650561 - Fernande Matagne, rue St-Remi 071 333979 - Pol DE WITTE 071 655854 - Pascal DECAMP 0495 492345 - Jean-Jacques DRABBEN 071 650294 --
Marc LORENT 0473 981972 - Yvon FONTENELLE 071 655323.

Nos cafés du temps jadis :

A la fin du XIXe siècle, on vendait des gouttes à " un sou " et à " deux sous " à quasi toutes les maisons. Léa se souvient d’une trentaine de cafés, elle nous donne la liste ci-dessous, toutes époques confondues. Aujourd’hui il n’en reste plus un seul.

Irma Bultot-Charlier
Gustave Flandre et Maria Carly,
suivis par Marie et Fortuné Coclet
Capo : Joseph Blavier
Café de la Barrière : J.et L. Tamenne
Eloi Debiemme
Vital Poulain
Aimé Carly
Café du Téléphone : Xavier Charlier
Café des Sports : Pierre Van Hoeck
La Petite Chapelle : Rosalie Hautenne
Madeleine Gérard et Marie-Madeleine
Georges Hubert
Café de la Gare : Rosalie Coekelberge
ensuite sa nièce Germaine De Witte-
Coekelberge, dite Germaine Coeke

Torlet : Emile Hautenne
Verdonck, ensuite Gibon : " Le Stop "
Café - Auberge Tamenne, devenu
Le Globe avec Oswald Quettier,
ensuite La Petite Auberge avec André
Franquet et Raymonde, et finalement
Le Sarrasin " avec J-Marie Istasse.
Le Claridge " (avec Claudine)
Joséphine et Marie Huant, puis Le Verseau.
Maison Lefer-Maurtot
Le Café des Loisirs - Jean Delfosse
Bertha et Gilberte Tamenne (Hotel-restaurant)
Jeanne et Oscar Genson (Fairoul)
Juliette Gérard (à la Verrerie)
Et les moins officiels :
 
Walter Demeuse
Marthe Alin
Rosa Coquelet
Blaimont (Èl Birou)
Camille Remy (Èl Gayot)
Jeanne Delfosse
Edmond Cornet
Léon Charlier (à la fête)
Marie Soumoy
Gaston et Julia Duvivier
Francine Duvivier
Sylvie Dury
Nelly Gérard
Omer Debiemme

Promenade Culturelle à Fairoul : Le dimanche 5 septembre prochain, de 15h00 à 17h30, le Groupe " Les sentiers du fer " organisera une visite historique de Fairoul. PAF : 1 euro - gratuit pour les moins de 12 ans et pour les titulaires d’une Carte de Soutien de notre association. Rendez-vous à 15h00 près de l’église.

Nos projets en cours :

Création d’un réseau d’itinéraires balisés:
Le Service Travaux de la commune a procédé à l’aménagement du tronçon d’itinéraire entre les étangs de la Machine et la rue Ancienne Verrerie, avec pose de clôtures et débroussaillages. L’ensemble des itinéraires est maintenant opérationnel. Un grand merci à la commune.
 

Il reste à obtenir les autorisations et à introduire la demande de subvention pour le balisage.
Notre proposition d’aménagement de la place du village, avec une fontaine a été reprise parmi les projets prioritaires pour l’élaboration du Programme Communal de Développement Rural. Décision attendue pour janvier 2005

Nos champions : Sébastien Mattozza vient de s’imposer en solitaire au mémorial Henri Garnier, après avoir gagné le Tour des Seychelles. Nous suivons également avec beaucoup d’intérêt les excellents résultats de Justin Van Hoeck chez les débutants : Champion de Wallonie de cyclo-cross, Trophée VTT des trois provinces Namur-Luxembourg-Brabant Wallon, 3e au Championnat de Belgique VTT, ... 3e sur 238 partants au ROC d’Azur 2003 à Fréjus (France), Trophée provincial VTT 2003, ...

Le village de Fraire a déjà suscité d’autres vocations. Nous gardons en mémoire la médaille d’or de Carine VanPuylvelde, en natation, aux Jeux Paralympiques de Séoul de 1988. Joseph Sibille lui se souvient de l’émulation sportive de notre jeunesse au cours des années 30 : Quelques sportifs ont émergé et atteint la notoriété : Maurice Gibon (Café Le Stop) courait en moto, il était surnommé " Munich " - Franz Vandamme était un coureur cycliste renommé, il a failli être sélectionné pour le Tour de France, il a été ensuite prisonnier de guerre. Avant la guerre, Joseph Blavier, dit Capo, organisait des cyclo-cross, le parcours passait par l’actuelle Rue des Minières, endroit appelé alors " Les Trys ", pour monter le talus devant la Rue Maroquette et aboutir à l’arrivée devant son café, où il y avait ensuite un bal. Depuis les années 20, Fraire possédait une bonne équipe de football. Il y avait un match tous les quinze jours, suivi d’un bal. Léon Gilleaux a été une vedette du Sporting de Charleroi et a été sélectionné pour l’équipe nationale.

Spots èt vîs mèstîs à Frère par Brigitte Hosslet - (Deuxième partie)

Albert Matagne (èt bén d’vant li Aimé Cadîe èt Amour Djolé) fyeut l’menwîsier, és frére asteut plombier-zingueû.
Juliette Lambert èt Aline Charlier r’polichént lès bèlès tch’mîjes, lès dintèles, lès jupes a plis ; i-gn-aveut trwès côrdonîs : Emile du Poyon, Câlisse Titi èt Georges Hubert ; deûs mârtchands d’solés (Dotch al vôye d’Yves, Berthe èt Georges Hubert). In mârchô, Emile Delcroix, dèmeureut su l’cwin dé Georges Hubert, és fôdje asteut al place dèl Salle Communale, Amand Dubois a pris l’èrlève : és fôdje asteut padzeû lés Courtis.
Catherine du Mandèrlî passeut avout s’mulèt èy’ène pètite tchèrète pou ramasser lès loques èt lès pias d’lapins ; Fernand Loque aveut ’ne késse dè bos amantchîe su l’cu d’ès vélo : i vindeut dèl grésse èt dès brouches a solés, dès loques a r’loqueter.
Armand Pouyon passeut a l’èstè avou s’bidèt èt s’bèle câriole : i vindeut dèl crinme a la glace... ôte tchôse què " les glaces à l’eau " d’asteûre, ça d’pou vos l’asseûrer !
Ene bèle volèye mètént an couleû dé lès djins : Arthur Lambert èt Eugène Brichaut, Jules du Poyon, Lucien Lefert èt Amour Gerome ; Sophie du Croufyeû fyeut lèye-meume lès machôs qu’vos avîz dandji èt Victor du Blanc tireut au Kaolin dé l’vîye fonderîe pou fé lès couleûs.
I-gn-aveut co in tchôrlî, in gorlî, in tchôdronî ; trwès

mârtchands d’mièl (is-avént dès mouches èt i fyént leû mièl zia-meume). Valentin Tenret brûleut èt vindeut dèl chicorèye. Georges Croisè, Luc Croisè, Zîrè Bara vindént du toubac’. El Tètin èt Jules du Féve tayént dès costumes, Nelly Mayeux èt Carmen du lèlèfone, dès coustris, s’ocupént dès couméres èt ’Ma Djâques aleut keûde dé lès djins : èle mèteut s’machine dins ène-ote a s’dos paçqu’on n’aveut nén tèrtout dès machines. Mârtine Guillion brodeut lès-ostis. Aimé du Pètéje v’neut guèri du s’crèt quand lès bièsses (èt les djins !) avént dès môs ; Camille Djimiat, a l’ocâsion, vos vindeut yun ou l’ôte dè sès mouchons qu’il aveut pris (i vos amantcheut dès baguètes d’aglu come pou bwâre in côp !). Osvald Quettier, d’vant d’fé cabarèt, aleveut dès pouyons.
El Cous’ d’Yves passeut avou dès tonias d’bîre, Bèrt Fayète èt Edouard Mansy avou dès légumes èt dès frwits, (dès moules al sézon èt dès crisantèmes al Toussint).
I m’cheune awè fé l’toûr dè no "Galerie Commerciale ".
C’qu’i fôt bén awè al tièsse, c’èst qu’dé toutes cès djins la, ç’asteut ostant d’places ayu on pleut tchèye su in vijin ou l’ôte, tchafyî ’ne miyète. On n’aleut nén vèye dès " psi " ou dès " conseillers " d’auqueune sôte. El cén qui vleut s’candjî sès idèyes n’aveut qu’a sôrti dè s’môjon, i trouveut toudi bén ’ne saquî d’brâve pou l’choûter èt l’aspétchî d’sondjî a ses miséres.
C’asteut l’bon timps cwè !

Aimé Cadîe : Aimé Blavier

Emile èt Jules du Poyon : Emile et Jules Set-Marie

Amour Djolè : Amour Jahlay qu’aveut s’n-ateliér ayu Jean
Van Der Meersch dèmeure, al Maroquète

Câlisse Titi : Calixte Remy (Papa de Jeanne et Andrée) Armand Pouyon : Armand Poullion

Padzeû lès courtils : la forge était le long de l’ancienne grand-route et dominait les jardins (lès courtis) en contre-bas

Emile Delcroix : cousin de Elvîre Delcroix (Man Vîre), la
grand-mère de mon papa (épouse de Camille Hosslet)

Catherine du Mandèrlî : Catherine Debesselle, épouse
de Jules Mansy

Fernand Loque : Fernand Goffin

Lucien Lefert : dèmeureut d’vant l’èglîje

Eugène Brichaut : dèmeureut al vôye d’Yves. Maria, ès feume, vindeu lès couleûs

Sophie du Croufieû : dèmeureut a costè d’chèz Donèt,
al môjon da Flora Djambèrt :
Flora Adam.

El gorlî : Le papa de Monsieur Dubois, le mari de
l’institutrice gardienne

El tchôrlî : Léon Carly

El tchôdronî : Aimé du Féve, Aimé Lefèbvre

Valentin Tenret avait son hangar, là où Georgette Ninnin
habite à la Maroquette

Câlisse Tètin dèmeureut al vôye dè Fairoul, al môjon
Marie Norine

Croisè : Croisez

Jules du Féve : Jules Lefèbvre

Ma Djâque : Emma Jacques, épouse du Fondére
(Edmond Carly) ; grands-parents de Camille Adam

Martine Guillion habitait à l’entrée du lotissement de la
route de Mahy

Aimé du Pètéje : Aimé Adam

Camille Djimiat : Camille Gilniat

El cous’ : Louis Stevenart

Bèrt Fayète : Hubert Gonze de Jamagne

 
Le fer à Fraire - Les minières

Il nous revient que bon nombre de frairois ignorent le passé minier de leur village. Ces quelques notes tirées de la brochure de Achille Trotin " Fraire sur les traces de son passé minier " devraient combler cette lacune.

En 868, Fraire était " Ferrarias ", mot latin qui signifie mine de fer, Fairoul s’appelait alors " Ferreolis " ou petite mine de fer. Au XIXe siècle l’extraction de minerai de fer a connu un essor considérable. A Fraire, on extrait de la limonite ou mine jaune, qui donne un " fer fort " de très bonne qualité. Tout propriétaire d’une maison à Fraire peut extraire sur les terrains communaux, moyennant paiement d’une redevance sur le minerai produit. Les mineurs peuvent creuser deux puits, pour l’extraction et l’aération. Ils étayent la fosse avec des troncs et les galeries à l’aide de branches. Le bois est trouvé et fabriqué sur place, ainsi que les paniers servant à remonter le minerai. Ces paniers, comme les mineurs, sont descendus et remontés à l’aide d’un treuil dit " bourriquet ". Les puits atteignent une profondeur de 15 à 20 mètres, parfois 30 mètres. Sur la campagne de Fraire, entre les années 1860 et 1880, les puits étaient presque jointifs sur deux kilomètres. En 1863 on dénombre 80 fosses à Fraire, et en 1869, 233 personnes exploitent le minerai. Les mineurs travaillaient pour leur propre compte, souvent en famille. Les hommes et les garçons ayant dépassé l’âge scolaire oeuvraient dans la fosse, les femmes et les filles en surface où le minerai extrait était lavé dans un fossé (ou lavoir). Leurs outils étaient rudimentaires, comme on peut le voir sur l’ex-voto de Sodar exposé à l’église, représentant le sauvetage d’un mineur. Entre1830 et 1868, la population de Fraire-Fairoul a triplé, entraînant la création du quartier de la Maroquette comptant 500 âmes. En 1845, la commune était riche et beaucoup de travaux ont été entrepris. La production, qui avait doublé de 1836 à 1865, s’effondre ensuite rapidement. Déjà en 1848, on constate un déplacement sidérurgique vers les bassins houillers, et les industriels se tournent vers les minerais luxembourgeois, moins chers. D’autre part nos mines s’épuisent peu à peu. Vers 1860, on trouve la parade qui va permettre de prolonger l’activité avec l’exploitation des crayats de sarrasins, scories gauloises ou gallo-romaines présentant encore une forte teneur en fer. Mais la commune s’essouffle avec le déclin des minières, si bien que, en 1871, la vasque de couronnement de la Fontaine Monumentale, en construction sur la place du Preyat, à dû être payée par des souscriptions particulières.

 
Tout ceci prouve l’importance des minières sur la vie des habitants de Fraire et sur la physionomie du village qui se perpétue encore aujourd’hui.

Les traces de l’extraction sont toujours très présentes dans le paysage

Toutes ces " bosses et fosses " que nous croyions presque allant de soi, car nous les avons toujours vues là, sont les traces du dur labeur de nos prédécesseurs sur notre terre de Fraire. Les Bayaux (ou étangs) sont nés des anciennes fosses ou sont des anciens lavoirs à minerai, comme le Bayau du Zin. Les croix d’occis, d’ailleurs, sont là pour nous rappeler ce dur et dangereux travail auquel nos aïeux étaient obligés de se livrer pour survivre. Ces croix en pierre bleue jalonnant la campagne rappellent les accidents mortels dans les minières, elles ont été élevées sur le lieu de l’accident. Les anciennes maisons de mineurs à la Maroquette. Au cimetière : La tombe en fonte de la famille Latour, le Monument Mineur, et la tombe Charles-Louis Charlier. La Chapelle Sainte-Barbe, patronne des mineurs. Il y a aussi les toponymes : Montlaity = mont de laitier (laitier = anciennes scories laissées par les bas-fourneaux)-Le Bayau de la Machine est l’endroit où était installée la machine à vapeur entraînant la pompe d’exhaure qui pompait l’eau de la minière voisine-Le Sarrasin qui rappelle les crayats de sarrasin - Rue des Minières; Ruelle du Rauffe (rauffe ou rave = râteau servant à agiter le minerai dans le lavoir) ...