Enterrement d'Aimée Charlier
 
 
Aimée,

    Je ne pensais pas un instant reprendre si vite la parole après vous avoir dit merci à Yvon et à toi pour votre implication et votre dévouement au niveau des Sentiers du Fer, lors de notre exposition du 11 novembre.

    FRAIRE : chaque fois que tu prononçais ce nom, on percevait dans ta voix un mélange de fierté et d’émotion. Ton village ?... tu n’aurais jamais voulu le quitter pour rien au monde. Tu en connaissais toutes les rues et tu prenais plaisir à faire revivre, à travers des anecdotes, les évènements qui s’y étaient déroulés. Les spots et les surnoms d’anciens Frairois n’avaient pas de secret pour toi et tu aimais les évoquer avec malice et émotion.
    
     Avec Yvon, vous formiez un couple dynamique et complémentaire. Tu étais toujours là pour le seconder et l’encourager dans les projets qu’il initiait pour les Pîssintes du fiêr.

     Lors d’une réunion préparatoire à notre expo sur le petit patrimoine et la fin de la guerre 14/18, tu es sortie de ta réserve habituelle pour insister sur la nécessité de rappeler en ce 11 novembre les horreurs de la guerre aux jeunes générations, ce qui fut fait.

     Maintenant, te voilà partie rejoindre tous ces gens que tu te plaisais à faire revivre à travers tes anecdotes, dans ce cimetière que tu affectionnais tant. Tu en connaissais tous les coins et recoins, c’est ainsi que nous avons découvert de petits chefs-d’œuvre, des symboles, des tombes particulières.

     Le projet d’une exposition sur les 75 ans de la fin de la guerre est en gestation, grâce à tes nombreux souvenirs, aux témoignages que tu as reçus et retranscrits dans un livre, nous y trouverons source d’inspiration. Tu avais 7 ans en 1940...

     Cette expo sera la tienne, car c’est un sujet qui te tenait à cœur ; d’avance nous te la dédions.

    Au nom des Sentiers du Fer, nous te disons au revoir, Merci pour tout ce que tu as apporté à notre groupe et, à travers lui, aux habitants de Fraire.

    Lors de notre prochaine réunion, nous penserons beaucoup à toi, car, comme dit le poète :
C’est au premier regard jeté
En famille autour de la table
Sur les sièges plus écartés
Que se fait l’Adieu véritable.

 
 
Discours prononcé par Fernande Matagne.